Confié à deux fils de la vallée, relever le défi de l’agriculture devient possible
Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani prend très au sérieux la question du développement intégré, qui demeure, à la lumière des expériences à travers le monde, corollaire de la bonne santé du secteur agricole, véritable moteur de la croissance.
C’est dans les Etats où l’essor agricole est vérifié que le développement fonctionne et dans les pays où il fait défaut, que le sous-développement perdure, sans que les autres sous-secteurs économiques puisse y remédier, en dépit de leur dynamique.
En Mauritanie, l’expérience montre depuis l’indépendance à nos jours, que le secteur de l’agriculture a toujours été le maillon faible de de l’économie nationale et de l’action gouvernementale et la véritable source de misère étendue du pays, malgré des richesses hydrauliques et agricoles immenses.
Mais, la plus grande erreur des dirigeants qui se sont succédés aux commandes du pays, c’est d’avoir confié le commandement de ce secteur vital à des non-initiés, dont les gestions n’ont fait que perdre à l’Etat des centaines de milliards dont une bonne partie est tombée dans les poches d’hommes d’affaires, de banquiers et de millionnaires mauritaniens, ayant érigé en système la sacrosainte règle de l’agriculture commerciale et fortement lucrative aux dépens de l’intérêt général.
En confiant aujourd’hui l’agriculture au ministre et fils de la vallée du fleuve Adama Bocar Soko, Ould Ghazouani se trouve engagé dans la bonne voie.
En effet, les habitants du walo walo ou de chemama sont réputés pour leur passion pour les champs et leur détermination à tout sacrifier pour être dans le terroir à la veille de la saison des pluies pour assurer une bonne récolte.
En effet, c’est en cette période que l’exode rural s’effectue en sens inverse de la ville vers les villages.
C’est peut-on se permettre une passion génétique que les maures n’ont malheureusement pas.
Et même paradoxalement, les mauritaniens blancs se sont illustrés par être des déprédateurs indirects des cultures, en raison de leurs chameaux et de leurs ravages considérables dans la vallée sur les récoltes ; le tout accompagné par un laisser-aller et une impunité qui frisent l’indignation de la part de l’administrateur.
Récemment nommé Monsieur le Cultivateur, Soko, a appelé à la conjugaison des efforts des différents acteurs dans le domaine agricole pour la réalisation de l’autosuffisance alimentaire.
C’est le mot d’ordre auquel il a emboité bien de message incitatifs s’inscrivant dans la même optique.
Des propos sincères qui viennent du profond du cœur et qui n’ont rien d’apolitique, dès lors où ce technocrate s’est déjà adjugé une brillante carrière dans les gradins internationaux avant d’être appelé par Ghazouani pour contribuer au sursaut de la Nation.
Intervenant hier, l’autre fils de la vallée, en l’occurrence le ministre des affaires économiques et de promotion des secteurs productifs Ousmane Mamadou Kane, a été on ne peut plus clair sur cette ferme volonté du président Ghazouani de faire décoller le secteur agricole.
« Le gouvernement s’attèle à mettre en œuvre une approche susceptible de renforcer le rôle de l’agriculture, à travers un partenariat avec les investisseurs en vertu duquel des terres seront aménagées suivant des normés spécifiées », avait-il affirmé devant les députés de l’Assemblée nationale.
Et d’ajouter : « Une partie de ces terres sera allouée aux populations autochtones et le reste destiné à l’investissement. Après une période de dix ans les populations locales auront acquis les compétences nécessaires pour développer le secteur ».
Un second discours apolitique qui implicite une sincérité de relever le défi.
Quoiqu’il en soit, ceux qui connaissent bien Soko et Ousmane, sont convaincus que c’est un duo gagnant, mis devant un grand test qu’il doit à tout prix réussir.
Mais pour cette mission combien difficile et semée d’embuches, ce tandem doit disposer de toutes les compétences et de tous les moyens ainsi que voir ses orientations exécutées à la lettre, notamment celles qui visent à conscientiser les populations féodales et l’administration partial.
Il leur faut donner aussi le temps, au plus bas mot 5 ans pour des résultats satisfaisants à mi-parcours et 10 ans pour tester le degré de leur réussite à circonscrire l’insécurité alimentaire grâce au produit agricole national.
senalioune