Alors que des sources indiquaient à L'Orient-Le Jour, samedi en début de soirée, la mise en place, en Arabie saoudite, d'une commission ad hoc chargée d'enquêter sur la corruption dans le secteur public, al-Arabiya english rapportait en soirée l'arrestation d'une dizaine de princes et de dizaines d'anciens ministres dans le cadre d'une offensive anti-corruption. Parmi les personnalités arrêtées figure le prince Walid ben Talal.
Selon al-Arabiya, la commission anti-corruption est dirigée par le prince héritier Mohammed Ben Salmane.
Ces évictions semblent s'inscrire dans le cadre d'une stratégie portée par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane et visant à se débarrasser de la vieille garde au pouvoir.
Plus tôt, deux décrets royaux avaient été publiés, dont l'un relevait de ses fonctions le ministre de l'Economie et de la Planification, Adel al-Faqieh. Il est remplacé par Mohammed al-Tuwaijri.
Selon le second décret royal, le ministre chargé de la Garde nationale, Met'ib ben Abdallah, a également été démis de ses fonctions et remplacé par Khaled ben Ayaf.
Le roi saoudien a également démis de ses fonctions le commandant en chef de la marine saoudienne, Abdallah Sultan, qui est remplacé par Fahd el-Ghufaili.
Ces décisions font suite à l'interception, samedi, par les forces saoudiennes d'un "missile balistique" provenant du Yémen en guerre au nord-est de sa capitale Riyad. "Le missile (...) n'a pas fait de blessés ni occasionné de dégâts", a indiqué la chaîne de télévision el-Akhbariya. Il a été détruit près de l'aéroport international King Khaled de Riyad, qui a continué à fonctionner normalement, a-t-elle ajouté.
Les rebelles houthis au Yémen, soutenus par l'Iran, ont revendiqué avoir lancé le missile pour atteindre l'aéroport, selon leur chaîne de télévision al-Massira.
Le Yémen est déchiré par une guerre qui oppose les forces gouvernementales aux rebelles houthis qui se sont emparés en septembre 2014 de la capitale Sanaa et de larges pans de territoire dans le nord du pays.
En mars 2015, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a reçu le soutien d'une coalition arabe emmenée par Riyad. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le conflit a fait plus de 8.650 morts et quelque 58.600 blessés.
Pour nombre d'observateurs proches du dossier, l'arrestation de l'homme d'affaires saoudien Walid ben Talal, ainsi que l'éviction du ministre de l'Economie et de la Planification Adel al-Faqieh, du ministre de la Darde nationale Met'ib ben Abdallah ne sont qu'un début.