Comme dans toutes les wilayas nationales, la frénésie de la campagne d’adhésion au parti de l’Etat d’abord et les opérations de ‘’configuration’’ des comités de base bat son plein dans les cinq départements du Brakna. Depuis plus d’un mois, rien ne vaut plus que les efforts de mobilisation à qui mieux mieux de toutes les personnes d’où qu’elles viennent qui pourraient le cas échéant aider à enregistrer le maximum de voix pour prouver à qui de droit une popularité sans laquelle ni les arrières (pour ceux qui ont déjà des postes) ni les avant (pour ceux qui en cherchent) ne sont assurés.
Pour cela, tous les moyens sont bons y compris les plus dissuasifs sonnants et trébuchants soient-ils. Les rumeurs évoquent de très bonnes affaires qui auraient été faites par des manœuvriers chevronnés qui ont pu, le temps d’une campagne, canaliser des groupes importants vers les escarcelles grandement ouvertes des hauts responsables issus de la wilaya. Jamais de mémoire de gens du Brakna, le combat de leadership n’a été aussi rude. Au point que des alliances de toutes natures ont été concoctées par les prétendus gens du pouvoir pour assurer de se maintenir en selle.
Les ministres du Brakna, notamment Mokhtar Ould Diay (Economie et Finances), de l’équipement et des transports (Md Abdallahi Ould Oudaa), de la défense (Diallo Mamadou Bathia), Khadjettou M’Barek Vall (délégué pour les affaires africaines et du Maghreb auprès du MAEC) font et défont les jeux en fonction des enjeux politiques dans la perspective d’un bon positionnement sur la scène politique locale qui se redessine. Au niveau d’Aleg, l’intrusion du tonitruant ministre des finances a suscité un gros menu ménage que les Alégois n’ont jamais connu depuis l’enclenchement du processus électoral à la fin des années 80.
Les thuriféraires des listes municipales de Dechra et de Choura se souviennent encore que les joutes de l’époque étaient beaucoup plus apaisées que les empoignades impitoyables d’aujourd’hui entre les partisans des tendances ‘’Main dans la Main’’ du jeune Secrétaire Général du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ould Soueidatt et du Général Mohamed Ould Meguett, directeur général de la sureté nationale, des ‘’Becha’ir d’Aleg’’ des deux doyens ressuscités (Cheikh Sid’El Moktar Ould Cheikh Abdallahi et Mohamed Mahmoud Ould Agrabatt) et de la Coalition composée du ministre des finances, de celui de l’équipement, de l’ancien maire d’Aleg, Mohamed Ould Ahmed Challa, des Ehl Abdi ( Mohamed Ould Abdi, le SG du ministère de la jeunesse et des sports et l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération, Dah Ould Abdi) de la Coordination de Dechra du directeur de la tutelle financière, Abass Sow, de l’ambassadeur Aidahi Ould Yahya Ould Dewfa et d’Aminetou Mint El Mawloud.
La tension est si forte que la pression fait perdre les pédales aux commissions chargées de la formation des comités de base. La coordination régionale déléguée par l’UPR fait l’équilibriste pour gérer les ardeurs des uns et des autres. Les récurrents reports et les longues attentes parfois jusqu’aux heures les plus tardives de la nuit sont la preuve des conditions exécrables dans lesquelles travaillent ces missionnaires insidieusement placés entre le marteau de quelques puissants fonctionnaires (civils et militaires) et l’enclume d’une procédure rigide d’un parti dont le chef impose une rigueur inédite. Dans sa tête, le ministre des finances mijote des ambitions d’un leadership régional que seule la maitrise de la fédération de l’UPR au niveau du Brakna peut lui assurer. Pour cela, il est obligé de s’allier avec le ministre de l’équipement pour qui la reconquête de la section UPR au niveau d’Aleg est un objectif qui requiert l’aide de son omnipotent collègue argentier.
Tous les deux doivent circonstanciellement faire contre mauvaise fortune bon cœur en coopérant avec le jeune frère du défunt très populaire Sidamine Ould Ahmed Challa, Mohamed Ould Ahmed Challa qui se positionne pour recueillir la sous section avec l’aide de ses deux nouveaux amis dont l’un était il ya encore quelques mois l’un des pires adversaires politiques de feu son grand frère. Comme quoi pour paraphraser De Gaulle : en politique, pas d’amis ni d’ennemis, il ya que des intérêts. Il est cependant évident que rien n’est encore joué. Surtout avec le retour en force de Cheikh Sid’El Moktar Ould Cheikh Abdallahi et de Mohamed Mahmoud Ould Agrabatt qui viennent de récolter 27 comités de base contre 31 pour le ministre de l’équipement au niveau de la commune d’Agchorguitt sans avoir dit leur dernier mot au niveau des autres communes de la moughataa.
Mais aussi de la présence de la tendance du Secrétaire général du ministère de l’intérieur et d’El Moustapha Ould Mohamed Abdallahi dit Nehah (ancien maire d’Aleg et chargé de mission au ministère des affaires islamiques et enseignement originel) et des autres groupes politiques au niveau des communes de Bouhdida, Male, Cheggar et autre Dielwar dont les ambitions, les calculs et les actions vont certainement impacter sur la configuration de la scène politique dont les contours commencent à se préciser au niveau de la moughataa d’Aleg sur la base d’alliances que d’aucuns jugent parfois contre nature.
Elkory Sneiba
source lecalame.info