Le parquet sud-africain a demandé vendredi à la justice une peine plus sévère pour Oscar Pistorius, estimant "scandaleusement inappropriée" la peine de six ans de prison infligée au champion paralympique pour le meurtre de sa petite amie.
Il s'agit du dernier rebondissement en date dans ce très long feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias sud-africains depuis quatre ans.
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, la vie d'Oscar Pistorius bascule alors qu'il est au sommet de sa gloire. Quelques mois plus tôt, aux JO de Londres, il s'est aligné avec les valides, muni de ses prothèses de carbone.
Cette nuit de la Saint-Valentin 2013, il abat de quatre balles, chez lui à Pretoria, sa petite amie Reeva Steenkamp, qui est enfermée dans les toilettes.
Le sextuple champion paralympique plaide la méprise: il pensait qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa maison située dans un lotissement ultra-sécurisé, typique des quartiers cossus d'une Afrique du Sud à la criminalité endémique.
En 2016, Oscar Pistorius est finalement condamné en appel à six ans de prison pour meurtre, un crime généralement puni de quinze ans de réclusion.
Le parquet dénonce depuis la "clémence" de cette sanction. Vendredi, il a requis devant la Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre) une sentence plus sévère.
Le condamné, qui n'était pas présent à l'audience, "n'a pas montré de remords", a fait valoir la représentante de l'accusation Andrea Johnson. "Il dit simplement qu'il est désolé (...) il ne dit pas qu'il est désolé d'avoir intentionnellement causé la mort de la défunte", a-t-elle insisté.
"Mais il a tenté plusieurs fois de présenter ses excuses ? Que pouvait-il faire d'autre?", lui a rétorqué le juge Ronnie Bosielo.
- 'Vulnérabilité' -
Reeva Steenkamp "n'avait nulle part pour se cacher. Le meurtre était insensé (...) Compte tenu de la brutalité du crime (...) la peine est étonnamment légère", a conclu Andrea Johnson.
Pour l'avocat de Pistorius, Barry Roux, la juge Thokozile Masipa a au contraire "rendu un jugement équilibré".
Quand Oscar Pistorius "a réalisé ce qu'il avait fait, il était sans dessus dessous. C'est plus que des regrets. Il voulait aider", a insisté Barry Roux, rappelant que le champion avait tenté de ranimer sa victime après le drame.
Mais "pourquoi tirer quatre fois sur un petit cabinet de toilettes où il n'y a aucune sortie possible ? Pourquoi imposer la peine de mort à un intrus", a insisté le juge Pieter Meyer.
"Cette nuit-là, il n'était pas sur ses prothèses", a rappelé l'avocat. "Il était 3 heures du matin. Nous savons qu'il avait une peur terrible du crime. Il était absolument vulnérable".
La juge Thokozile Masipa avait retenu cet argument en infligeant six ans de prison au champion, estimant que "les circonstances atténuantes l'emportaient sur les facteurs aggravants" et justifiaient "de ne pas imposer la peine plancher de 15 ans pour meurtre".
Elle avait elle aussi relevé les tentatives vaines d'Oscar Pistorius de ranimer sa compagne et ses demandes de pardon auprès de la famille Steenkamp.
Vendredi, la mère de la victime, June Steenkamp, avait fait le déplacement à Bloemfontein. "La famille a confiance dans le système judiciaire et soutient le parquet", a déclaré son avocate, Tania Koen, interrogée sur la chaîne eNCA.
Depuis le début de l'affaire, les Steenkamp ont reçu le soutien de la puissante Ligue des femmes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).
"Nous avons des hommes et des femmes en prison qui ont tué leur épouse et ont écopé de plus de vingt ans. Pourquoi Oscar Pistorius serait-il une exception ? Est-ce que c'est parce qu'il a de l'argent ?", a avancé vendredi une responsable régionale de la Ligue, Mapaseka Nkoane.
En tuant sa compagne, le héros des stades a tout perdu. Il est aujourd'hui ruiné après avoir été lâché par ses sponsors et souffre de dépression, selon la défense.
La Cour suprême d'appel a renvoyé vendredi son jugement à une date qui n'a pas été précisée.
(©AFP / 03 novembre 2017 14h04)
Il s'agit du dernier rebondissement en date dans ce très long feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias sud-africains depuis quatre ans.
Dans la nuit du 13 au 14 février 2013, la vie d'Oscar Pistorius bascule alors qu'il est au sommet de sa gloire. Quelques mois plus tôt, aux JO de Londres, il s'est aligné avec les valides, muni de ses prothèses de carbone.
Cette nuit de la Saint-Valentin 2013, il abat de quatre balles, chez lui à Pretoria, sa petite amie Reeva Steenkamp, qui est enfermée dans les toilettes.
Le sextuple champion paralympique plaide la méprise: il pensait qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa maison située dans un lotissement ultra-sécurisé, typique des quartiers cossus d'une Afrique du Sud à la criminalité endémique.
En 2016, Oscar Pistorius est finalement condamné en appel à six ans de prison pour meurtre, un crime généralement puni de quinze ans de réclusion.
Le parquet dénonce depuis la "clémence" de cette sanction. Vendredi, il a requis devant la Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre) une sentence plus sévère.
Le condamné, qui n'était pas présent à l'audience, "n'a pas montré de remords", a fait valoir la représentante de l'accusation Andrea Johnson. "Il dit simplement qu'il est désolé (...) il ne dit pas qu'il est désolé d'avoir intentionnellement causé la mort de la défunte", a-t-elle insisté.
"Mais il a tenté plusieurs fois de présenter ses excuses ? Que pouvait-il faire d'autre?", lui a rétorqué le juge Ronnie Bosielo.
- 'Vulnérabilité' -
Reeva Steenkamp "n'avait nulle part pour se cacher. Le meurtre était insensé (...) Compte tenu de la brutalité du crime (...) la peine est étonnamment légère", a conclu Andrea Johnson.
Pour l'avocat de Pistorius, Barry Roux, la juge Thokozile Masipa a au contraire "rendu un jugement équilibré".
Quand Oscar Pistorius "a réalisé ce qu'il avait fait, il était sans dessus dessous. C'est plus que des regrets. Il voulait aider", a insisté Barry Roux, rappelant que le champion avait tenté de ranimer sa victime après le drame.
Mais "pourquoi tirer quatre fois sur un petit cabinet de toilettes où il n'y a aucune sortie possible ? Pourquoi imposer la peine de mort à un intrus", a insisté le juge Pieter Meyer.
"Cette nuit-là, il n'était pas sur ses prothèses", a rappelé l'avocat. "Il était 3 heures du matin. Nous savons qu'il avait une peur terrible du crime. Il était absolument vulnérable".
La juge Thokozile Masipa avait retenu cet argument en infligeant six ans de prison au champion, estimant que "les circonstances atténuantes l'emportaient sur les facteurs aggravants" et justifiaient "de ne pas imposer la peine plancher de 15 ans pour meurtre".
Elle avait elle aussi relevé les tentatives vaines d'Oscar Pistorius de ranimer sa compagne et ses demandes de pardon auprès de la famille Steenkamp.
Vendredi, la mère de la victime, June Steenkamp, avait fait le déplacement à Bloemfontein. "La famille a confiance dans le système judiciaire et soutient le parquet", a déclaré son avocate, Tania Koen, interrogée sur la chaîne eNCA.
Depuis le début de l'affaire, les Steenkamp ont reçu le soutien de la puissante Ligue des femmes du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC).
"Nous avons des hommes et des femmes en prison qui ont tué leur épouse et ont écopé de plus de vingt ans. Pourquoi Oscar Pistorius serait-il une exception ? Est-ce que c'est parce qu'il a de l'argent ?", a avancé vendredi une responsable régionale de la Ligue, Mapaseka Nkoane.
En tuant sa compagne, le héros des stades a tout perdu. Il est aujourd'hui ruiné après avoir été lâché par ses sponsors et souffre de dépression, selon la défense.
La Cour suprême d'appel a renvoyé vendredi son jugement à une date qui n'a pas été précisée.
(©AFP / 03 novembre 2017 14h04)