Depuis près de 24 heures, de petits enfants sont sortis dans les rues d’Arafat, côté carrefour Mesjid Ennour où ils ont entrepris de brûler les pneus sur le principal axe de circulation de ce quartier. Leur objectif serait de protester contre la montée des prix. En réaction, la police est envoyée sur le terrain pour calmer la révolte de ces jeunes. Des courses poursuites sont engagées jusque dans les maisons pour extirper ces petits enfants dont certains ne sauraient probablement pas vous expliquer pourquoi ils agissent de la sorte.
Cette sortie des jeunes des quartiers de la banlieue Nouakchottoise, rappelle leur violente réaction, les 1e et 2 mai dernier 2017. A l’époque, la décision du gouvernement d’introduire une nouvelle réglementation dans la circulation urbaine et inter urbaine avait entraîné une réaction spontanée de ces jeunes, les poussant à bruler des pneus, à saccager des magasins et à caillasser les voitures.
Signalons que depuis l’introduction de la nouvelle ouguiya, les prix des denrées essentiels comme le riz ont fortement augmenté. Le sac de riz étranger est passé de 16 à 17000 Um tandis que le riz mauritanien, qui constituait jusqu’ici l’essentiel du plat quotidien de la majorité des familles du pays, est lui aussi passé de 13 à 14000 Um. De son côté, le carton de 10 kg de pâtes mauritaniennes est passé de 3300 Um à 3600. L’huile et le sucre dont les prix étaient déjà haut attendent leur tour chez la ménagère.
Du côté de la mer, la rareté du poisson a fini de convaincre les revendeurs à faire valser leurs étiquettes. Et de tout ça, notre ministre du commerce, Mint Mouknass n'a rien senti. Pas en tout cas comme cette mère de famille rencontrée, ce samedi matin au marché d’Elmina et qui se demandait si, à ce rythme, on allait pouvoir continuer à consommer du riz. On sait que pour certaines familles, il faut plus d’un sac de 50 Kg par moispour nourrir leurs nombreuses bouches.