Les résultats du concours de l’Ecole Normale Supérieure sont enfin tombés hier soir après plus d’un mois d’attente. Certains candidats qui étaient à bout de patience avaient écrit à la Commission des Concours pour avoir des explications sur ce retard jugé suspect.
Et c’est finalement samedi soir que ces résultats ont été rendus publics dans des conditions peu orthodoxes. En effet c’est aux environs de 23 heures que les correcteurs avaient été convoqués dare-dare pour signer les fameux PV, avant que les résultats ne soient divulgués sur les réseaux sociaux, avant leur mise en ligne sur le site web de la Commission.
Et la principale anomalie aura été le résultat catastrophique pour les candidats qui s’étaient présentés dans les sections « Français » et « Physique-Chimie »(PC).
Ainsi, les 90 places prévues pour les professeurs de ces deux disciplines ne seront pas pourvues, une première dans les annales de l’Ecole Normale Supérieure.
Il s’agit donc d’un précédent dangereux, un fiasco révélateur qui en dit long sur l’état désastreux de notre système éducatif qui devient ainsi incapable de produire des candidats aux concours nationaux, dotés du minimum de compétences requises.
Cela dénote de l’échec cuisant de la dernière réforme du système éducatif qui remonte à 1999, une réforme bâclée et dont le résultat aujourd’hui est sans appel.
Et c’est justement au niveau du volet ayant trait à l’enseignement du français qu’il y a problème. En effet cette réforme avait procédé à une revalorisation de la langue française qui sera enseignée non seulement en tant que langue mais aussi et surtout en tant que langue d’enseignement de toutes les matières scientifiques.
Malheureusement le rééquilibrage entre l’arabe et le français engagé par cette réforme n’a jamais été mis en œuvre comme il se doit.
L’enseignement de la langue française n’a pas bénéficié de l’encadrement requis, le déficit en enseignants n’a jamais été comblé et la propagande autour de l’enseignement de cette langue, au niveau de la société et au niveau même du système éducatif, cette propagande négative a créé une méfiance ou voire même un rejet qui ne dit pas son nom.
Aujourd’hui la plupart des professeurs des matières scientifiques sont des arabophones et enseignent en hassaniya. Cela constitue un véritable casse-tête pour les élèves qui n’arrivent même pas le plus souvent à lire les épreuves qui sont libellées en français. Voilà qui explique en partie le carnage au niveau des candidats en Physique-Chimie.
De ce fait, cette réforme ne fit pas mouche. Les résistances au sein du système, noyauté par les arabisants, étaient les plus fortes et la volonté politique laissait également à désirer. Et, au moment où on décréta cette réforme, on continua à former les arabisants en masse. Par contre, les francophones, une espèce en voie de disparition, étaient recrutés au compte-gouttes et les candidats se faisaient de plus en plus rares et de plus en plus nuls.
En effet on s’est retrouvé avec des professeurs de langue qui parlaient de moins en moins bien français. Et aujourd’hui il y en a qui n’ont jamais lu un roman et qui parlent une sorte de charabia.
Et cela s’explique par le fait que même au sein des écoles de formation, au niveau du personnel d’encadrement, du pilotage du système, de la Commission Nationale des Concours, tout est politisé et on assiste à un véritable bourrage, sans tenir compte le plus souvent des critères de compétence et de mérite les plus élémentaires.
La réforme improvisée et inadaptée de 1999 est toujours en vigueur, le manque d’enseignants se fait toujours sentir et l’enseignement du français dans les écoles mauritaniennes est si exécrable qu’on aura du mal à assurer la relève. Et dans les prochaines années, il va falloir se résoudre à importer des enseignants francophones, sauf si le projet d’école Républicaine qui se fait toujours attendre va réussir à inverser la tendance par un coup de baguette magique.
Bakari Guèye
initiatives news
Et c’est finalement samedi soir que ces résultats ont été rendus publics dans des conditions peu orthodoxes. En effet c’est aux environs de 23 heures que les correcteurs avaient été convoqués dare-dare pour signer les fameux PV, avant que les résultats ne soient divulgués sur les réseaux sociaux, avant leur mise en ligne sur le site web de la Commission.
Et la principale anomalie aura été le résultat catastrophique pour les candidats qui s’étaient présentés dans les sections « Français » et « Physique-Chimie »(PC).
Ainsi, les 90 places prévues pour les professeurs de ces deux disciplines ne seront pas pourvues, une première dans les annales de l’Ecole Normale Supérieure.
Il s’agit donc d’un précédent dangereux, un fiasco révélateur qui en dit long sur l’état désastreux de notre système éducatif qui devient ainsi incapable de produire des candidats aux concours nationaux, dotés du minimum de compétences requises.
Cela dénote de l’échec cuisant de la dernière réforme du système éducatif qui remonte à 1999, une réforme bâclée et dont le résultat aujourd’hui est sans appel.
Et c’est justement au niveau du volet ayant trait à l’enseignement du français qu’il y a problème. En effet cette réforme avait procédé à une revalorisation de la langue française qui sera enseignée non seulement en tant que langue mais aussi et surtout en tant que langue d’enseignement de toutes les matières scientifiques.
Malheureusement le rééquilibrage entre l’arabe et le français engagé par cette réforme n’a jamais été mis en œuvre comme il se doit.
L’enseignement de la langue française n’a pas bénéficié de l’encadrement requis, le déficit en enseignants n’a jamais été comblé et la propagande autour de l’enseignement de cette langue, au niveau de la société et au niveau même du système éducatif, cette propagande négative a créé une méfiance ou voire même un rejet qui ne dit pas son nom.
Aujourd’hui la plupart des professeurs des matières scientifiques sont des arabophones et enseignent en hassaniya. Cela constitue un véritable casse-tête pour les élèves qui n’arrivent même pas le plus souvent à lire les épreuves qui sont libellées en français. Voilà qui explique en partie le carnage au niveau des candidats en Physique-Chimie.
De ce fait, cette réforme ne fit pas mouche. Les résistances au sein du système, noyauté par les arabisants, étaient les plus fortes et la volonté politique laissait également à désirer. Et, au moment où on décréta cette réforme, on continua à former les arabisants en masse. Par contre, les francophones, une espèce en voie de disparition, étaient recrutés au compte-gouttes et les candidats se faisaient de plus en plus rares et de plus en plus nuls.
En effet on s’est retrouvé avec des professeurs de langue qui parlaient de moins en moins bien français. Et aujourd’hui il y en a qui n’ont jamais lu un roman et qui parlent une sorte de charabia.
Et cela s’explique par le fait que même au sein des écoles de formation, au niveau du personnel d’encadrement, du pilotage du système, de la Commission Nationale des Concours, tout est politisé et on assiste à un véritable bourrage, sans tenir compte le plus souvent des critères de compétence et de mérite les plus élémentaires.
La réforme improvisée et inadaptée de 1999 est toujours en vigueur, le manque d’enseignants se fait toujours sentir et l’enseignement du français dans les écoles mauritaniennes est si exécrable qu’on aura du mal à assurer la relève. Et dans les prochaines années, il va falloir se résoudre à importer des enseignants francophones, sauf si le projet d’école Républicaine qui se fait toujours attendre va réussir à inverser la tendance par un coup de baguette magique.
Bakari Guèye
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