L'administration de Donald Trump a donné lundi un nouveau coup de canif au consensus international sur le conflit israélo-palestinien, en annonçant que les Etats-Unis ne considéraient plus comme illégales les colonies de l'Etat hébreu en Cisjordanie occupée.
Après la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël et celle de la souveraineté de l'Etat hébreu sur le Golan syrien, il s'agit d'une nouvelle décision spectaculaire en rupture avec la tradition diplomatique américaine, aussitôt saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et dénoncée par l'Autorité palestinienne.
"Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique", l'administration Trump conclut que "l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo devant la presse.
Il a tenu à présenter cette annonce comme un retour à l'interprétation du président Ronald Reagan au début des années 1980, se démarquant surtout de la précédente administration démocrate de Barack Obama qui avait vivement condamné la colonisation.
Mais la politique américaine s'appuyait en fait jusqu'ici, au moins théoriquement, sur un avis juridique du département d'Etat remontant à 1978, selon lequel "l'établissement de colonies de population dans ces territoires" n'était "pas conforme au droit international". Ces colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont en effet jugées illégales par l'ONU, et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix.
Mike Pompeo a donc décidé que cet avis de 1978 était caduc.
"La vérité, c'est qu'il n'y aura jamais de solution judiciaire au conflit, et que les débats sur qui a raison et qui a tort au regard du droit international n'apporteront pas la paix", a-t-il estimé.
- L'UE se démarque -
Il a également fait valoir que cette décision ne préjugeait pas du "statut final" de la Cisjordanie, dont le sort dépendra de futures négociations entre Israéliens et Palestiniens, rendues très hypothétiques par un processus de paix au point mort. L'administration Trump tarde d'ailleurs à dévoiler son propre plan de paix, rejeté par avance par les Palestiniens.
Mais la décision américaine pourrait être interprétée comme un nouveau coup de pouce à Benjamin Netanyahu, qui a proposé d'annexer une partie des colonies de Cisjordanie occupée, au moment où les partis israéliens mènent de difficiles tractations pour former un gouvernement.
Pour le chef du gouvernement sortant, l'interprétation de son plus proche allié "est le reflet d'une vérité historique: que les juifs ne sont pas des colonisateurs étrangers en Judée-Samarie", selon le nom biblique utilisé en Israël pour désigner la Cisjordanie occupée.
Washington n'est "pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et n'a pas le droit de légaliser des colonies israéliennes", a au contraire protesté le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
L'Union européenne s'est aussi rapidement démarquée, en rappelant sa position "claire" et "inchangée": "toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et compromet la viabilité de la solution à deux Etats et les perspectives d'une paix durable".
Aux Etats-Unis, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, candidate à la Maison Blanche, a dénoncé le revirement américain, affirmant qu'elle l'annulerait si elle était élue.
"Ces colonies ne violent pas seulement le droit international, elles rendent la paix plus difficile à réaliser", a-t-elle tweeté.
Le gouvernement républicain au pouvoir depuis 2017 aux Etats-Unis, qui a multiplié les marques de soutien à l'Etat hébreu, s'était déjà montré beaucoup plus souple sur cette question ultrasensible.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem David Friedman est allé jusqu'à estimer qu'Israël avait "le droit" d'annexer "une partie" de la Cisjordanie occupée. Et Mike Pompeo avait refusé en avril de dire si Washington s'opposerait à une éventuelle annexion des colonies de Cisjordanie par l'Etat hébreu.
Parallèlement, Washington a cessé toute aide aux Palestiniens, avec lesquels la rupture est consommée depuis l'annonce tonitruante concernant Jérusalem. L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ne considère plus les Etats-Unis comme un médiateur possible, ni même un simple interlocuteur, et a mis fin à tous ses contacts avec les Américains.
AFP
Après la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale d'Israël et celle de la souveraineté de l'Etat hébreu sur le Golan syrien, il s'agit d'une nouvelle décision spectaculaire en rupture avec la tradition diplomatique américaine, aussitôt saluée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et dénoncée par l'Autorité palestinienne.
"Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique", l'administration Trump conclut que "l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo devant la presse.
Il a tenu à présenter cette annonce comme un retour à l'interprétation du président Ronald Reagan au début des années 1980, se démarquant surtout de la précédente administration démocrate de Barack Obama qui avait vivement condamné la colonisation.
Mais la politique américaine s'appuyait en fait jusqu'ici, au moins théoriquement, sur un avis juridique du département d'Etat remontant à 1978, selon lequel "l'établissement de colonies de population dans ces territoires" n'était "pas conforme au droit international". Ces colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont en effet jugées illégales par l'ONU, et une grande partie de la communauté internationale voit en elles un obstacle majeur à la paix.
Mike Pompeo a donc décidé que cet avis de 1978 était caduc.
"La vérité, c'est qu'il n'y aura jamais de solution judiciaire au conflit, et que les débats sur qui a raison et qui a tort au regard du droit international n'apporteront pas la paix", a-t-il estimé.
- L'UE se démarque -
Il a également fait valoir que cette décision ne préjugeait pas du "statut final" de la Cisjordanie, dont le sort dépendra de futures négociations entre Israéliens et Palestiniens, rendues très hypothétiques par un processus de paix au point mort. L'administration Trump tarde d'ailleurs à dévoiler son propre plan de paix, rejeté par avance par les Palestiniens.
Mais la décision américaine pourrait être interprétée comme un nouveau coup de pouce à Benjamin Netanyahu, qui a proposé d'annexer une partie des colonies de Cisjordanie occupée, au moment où les partis israéliens mènent de difficiles tractations pour former un gouvernement.
Pour le chef du gouvernement sortant, l'interprétation de son plus proche allié "est le reflet d'une vérité historique: que les juifs ne sont pas des colonisateurs étrangers en Judée-Samarie", selon le nom biblique utilisé en Israël pour désigner la Cisjordanie occupée.
Washington n'est "pas qualifié ou autorisé à annuler des dispositions de droit international et n'a pas le droit de légaliser des colonies israéliennes", a au contraire protesté le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
L'Union européenne s'est aussi rapidement démarquée, en rappelant sa position "claire" et "inchangée": "toute activité de colonisation est illégale au regard du droit international et compromet la viabilité de la solution à deux Etats et les perspectives d'une paix durable".
Aux Etats-Unis, la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, candidate à la Maison Blanche, a dénoncé le revirement américain, affirmant qu'elle l'annulerait si elle était élue.
"Ces colonies ne violent pas seulement le droit international, elles rendent la paix plus difficile à réaliser", a-t-elle tweeté.
Le gouvernement républicain au pouvoir depuis 2017 aux Etats-Unis, qui a multiplié les marques de soutien à l'Etat hébreu, s'était déjà montré beaucoup plus souple sur cette question ultrasensible.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Jérusalem David Friedman est allé jusqu'à estimer qu'Israël avait "le droit" d'annexer "une partie" de la Cisjordanie occupée. Et Mike Pompeo avait refusé en avril de dire si Washington s'opposerait à une éventuelle annexion des colonies de Cisjordanie par l'Etat hébreu.
Parallèlement, Washington a cessé toute aide aux Palestiniens, avec lesquels la rupture est consommée depuis l'annonce tonitruante concernant Jérusalem. L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas ne considère plus les Etats-Unis comme un médiateur possible, ni même un simple interlocuteur, et a mis fin à tous ses contacts avec les Américains.
AFP