La question, « où est passée l’opposition mauritanienne ? », nous l’avons posée au moteur de recherche « Google » …Et les réponses les plus fraiches datent de 2019, date du dernier battement de cœur d’une opposition qui semble avoir désormais déposé les armes depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Cheikh Ghazouani. Le marabout a-t-il marabouté nos vaillants professionnels de l’indignation, où se sont-ils « auto menottés » ?Depuis l’année 2019 et l’arrivée de l’ancien Chef d’Etat-major des forces armées mauritaniennes, ancien ministre de la Défense de Mohamed Abdel Aziz, l’actuel Chef de l’Etat, Mohamed Cheikh Ghazouani, la Mauritanie vit sans opposition. Celle-ci a été lentement phagocytée, dissoute dans les méandres de l’allée présidentielle, noyée dans des compromis que le nouvel homme fort de Nouakchott a judicieusement initiés au détour d’audiences privées et de tête-à-tête en apparence fructueuses pour les différentes parties.
En effet, aux nuits de terreur ayant précédé l’annonce des résultats de la présidence de 2019 qui a vu le passage de flambeau entre les généraux, et l’encerclement de Nouakchott par les forces armées et la suspension d’internet pendant plus d’une semaine, pour contenir les protestations post-électorales, le climat est vite passé à l’apaisement. Puis, les opposants ont décidé d’accorder un moratoire de quelques mois, et ensuite d’une année, au nouveau pouvoir. Puis, la pandémie Covid-19 est venue offrir un » nouvel alibi » aux opposants pour enterrer la hache de guerre. Malgré la persistance des mêmes problèmes qui les avaient fait emprunter, des années durant, les avenues de Nouakchott pour des séances de surchauffe et de surenchères politiques. Mais la pandémie perdure. En 2021, elle en est à sa deuxième année et ne semble pas vouloir se retirer. Entre temps, le président Ghazouani a trouvé l’astuce de recevoir chez lui, une à une, toutes les têtes brûlées de l’opposition.
Chacun est sorti satisfait de l’audience présidentielle, ne tarissant pas d’éloges sur l’homme de Boumdeid. Même les plus radicaux. Certains louent son engagement au changement dans la manière de gouverner le pays, d’autres, son attention et son amour pour le pays et d’autres encore, sa capacité d’écoute, son humilité, son calme. De temps en temps toutefois, ce climat de conciliation a été secoué par des voix timides au sein de cette opposition qui ont dénoncé ce qu’elles ont appelé « des torpeurs, des lignes qui ne bougent pas vraiment ».
Les mauvaises langues n’hésitent pas à soutenir que bien d’opposants sont sortis de ses audiences avec Ghazouani avec des primes au silence. Des nominations de proches par-là, des marchés par-ci, des « cadeaux » par là-bas, des promesses et des limbes ailleurs.
Résultat, la Mauritanie des politiques est trop malade du silence de ses opposants, malgré les nombreux griefs attribués au pouvoir de Ghazouani, que d’aucuns n’hésitent pas à surnommer « Sleepy Ghazouani ». Certains se mettent même à regretter la brutale politique de son prédécesseur. Les Mauritaniens aiment davantage quelqu’un qui les châtie, que celui qui les fait endormir, celui qui « pisse sur leur tête », méprise leurs symboles et fait un partage royal, « trois parts pour moi, deux pour mes proches et une part pour le peuple ». Telle est la situation la plus connue en Mauritanie, la plus partagée. Quarante ans de pouvoir militaire ont ainsi formaté les esprits. « 1984 » est loin, mais Georges Orwell avait bien campé à l’époque la Mauritanie et les Mauritaniens dans son livre de fiction. Big Brother et ses brigades, sont bien connus.
Aujourd’hui, le décès de la mère de l’ancien président est le prétexte pour redessiner l’éternelle compromission dont nos hommes politiques ont le secret. D’anciens souffre-douleurs de Mohamed Abdel Aziz se précipitent chez lui pour présenter leurs condoléances, alors qu’ils continuent à le traiter publiquement de tous les noms dans cette cabale lancée contre lui. C’est aussi une autre particularité de notre opposition devenue édentée et sans griffe et qui compte jouer sur plusieurs tableaux. On ne sait jamais, au cas où…Car les condoléances, même si nos traditions les encouragent, même envers les pires ennemis, elles présentent dans le cas présent, un goût sulfureux et trop politique aux yeux des observateurs.
JOB
lauthentic.info
En effet, aux nuits de terreur ayant précédé l’annonce des résultats de la présidence de 2019 qui a vu le passage de flambeau entre les généraux, et l’encerclement de Nouakchott par les forces armées et la suspension d’internet pendant plus d’une semaine, pour contenir les protestations post-électorales, le climat est vite passé à l’apaisement. Puis, les opposants ont décidé d’accorder un moratoire de quelques mois, et ensuite d’une année, au nouveau pouvoir. Puis, la pandémie Covid-19 est venue offrir un » nouvel alibi » aux opposants pour enterrer la hache de guerre. Malgré la persistance des mêmes problèmes qui les avaient fait emprunter, des années durant, les avenues de Nouakchott pour des séances de surchauffe et de surenchères politiques. Mais la pandémie perdure. En 2021, elle en est à sa deuxième année et ne semble pas vouloir se retirer. Entre temps, le président Ghazouani a trouvé l’astuce de recevoir chez lui, une à une, toutes les têtes brûlées de l’opposition.
Chacun est sorti satisfait de l’audience présidentielle, ne tarissant pas d’éloges sur l’homme de Boumdeid. Même les plus radicaux. Certains louent son engagement au changement dans la manière de gouverner le pays, d’autres, son attention et son amour pour le pays et d’autres encore, sa capacité d’écoute, son humilité, son calme. De temps en temps toutefois, ce climat de conciliation a été secoué par des voix timides au sein de cette opposition qui ont dénoncé ce qu’elles ont appelé « des torpeurs, des lignes qui ne bougent pas vraiment ».
Les mauvaises langues n’hésitent pas à soutenir que bien d’opposants sont sortis de ses audiences avec Ghazouani avec des primes au silence. Des nominations de proches par-là, des marchés par-ci, des « cadeaux » par là-bas, des promesses et des limbes ailleurs.
Résultat, la Mauritanie des politiques est trop malade du silence de ses opposants, malgré les nombreux griefs attribués au pouvoir de Ghazouani, que d’aucuns n’hésitent pas à surnommer « Sleepy Ghazouani ». Certains se mettent même à regretter la brutale politique de son prédécesseur. Les Mauritaniens aiment davantage quelqu’un qui les châtie, que celui qui les fait endormir, celui qui « pisse sur leur tête », méprise leurs symboles et fait un partage royal, « trois parts pour moi, deux pour mes proches et une part pour le peuple ». Telle est la situation la plus connue en Mauritanie, la plus partagée. Quarante ans de pouvoir militaire ont ainsi formaté les esprits. « 1984 » est loin, mais Georges Orwell avait bien campé à l’époque la Mauritanie et les Mauritaniens dans son livre de fiction. Big Brother et ses brigades, sont bien connus.
Aujourd’hui, le décès de la mère de l’ancien président est le prétexte pour redessiner l’éternelle compromission dont nos hommes politiques ont le secret. D’anciens souffre-douleurs de Mohamed Abdel Aziz se précipitent chez lui pour présenter leurs condoléances, alors qu’ils continuent à le traiter publiquement de tous les noms dans cette cabale lancée contre lui. C’est aussi une autre particularité de notre opposition devenue édentée et sans griffe et qui compte jouer sur plusieurs tableaux. On ne sait jamais, au cas où…Car les condoléances, même si nos traditions les encouragent, même envers les pires ennemis, elles présentent dans le cas présent, un goût sulfureux et trop politique aux yeux des observateurs.
JOB
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