C’est demain, que se tient à Paris le sommet sur le financement des économies africaines.
Dans le cadre de la préparation de ce sommet, J’ai eu à participer à un briefing, à l’ambassade de France en Mauritanie, le vendredi 13 mai, en présence de Mr Gérard CAIRET, Deuxième Conseiller à l’ambassade.
Ce briefing s’est tenu en visioconférence, par M. Franck PARIS, conseiller Afrique à la Présidence de la République et par M. Alain LEROY, envoyé spécial du Président Macron pour l’initiative Afrique-Covid-19.
La conférence était très instructive et informative pour les journalistes que nous sommes, préoccupés par les Affaires africaines.
Mais en réponse à une de mes questions, à savoir : où en sommes-nous par rapport à la demande du président Ould Al-Ghazwani : d’« annuler la dette de la Mauritanie et les pays africains», qui avait été surtout déclarée au sommet du G5 Sahel, au Sommet africain, dans de nombreux autres sommets et réunions internationales, et à diverses autres occasions et ce depuis deux ans?
La réponse, des conseillers de l’Elysée m’a laissé perplexe. ” La Mauritanie n’a jamais fait cette demande de façon officielle, et suivie la procédure officielle d’annulation de sa dette, et aucun pays du Sahel ne l’a faite à part le Tchad, qui est en étape avancée de négociations, pour l’annulation de sa dette. Ils ont souligné aussi que le Mali et le Niger ont emboîté le pas’’.
Il est inconcevable que l’on puisse faire tant de tapage, depuis plus d’une année, sur une demande d’annulation de dette qui, finalement n’a pas été officiellement formulée. Pourquoi avoir laissé l’idée moisir dans les tiroirs pendant que nous nous bercions d’illusions, alors que la paternité de l’idée nous revient ? nous avons ainsi laissé le champ libre à d’autres pays, comme le Tchad de nous devancer dans cette démarche ? a qui la faute ? Ainsi des questions légitimes se posent à savoir : est-ce la faute à ces membres du Gouvernement accusés par son Premier Ministre Ould Bilal, d’incapacité de traduire le programme du Président Ould Al-Ghazwani dans les faits ? Ou bien d’une Présidence léguée ‘’ par procuration ‘’à un Directeur de Cabinet beaucoup plus préoccupé par les aspects sécuritaires qu’économiques, pourtant assignées à sa Direction depuis quelques mois !?
Ou alors serions-nous réellement devant un gouvernement sans aucune vision, comme l’a souligné l’ex-président Aziz dans une de ses récentes interview ?
Alors à qui profite le crime ?
Si les déclarations des conseillers de l’Elysée se confirment, il serait impératif qu’une commission d’enquête parlementaire, identique à celle mise en place pour les dossiers de la décennie Azizienne, qui a fait un travail remarquable, soit mise en place ; et que les autorités chargées des crimes économiques se saisissent du dossier, car le jeu vaut la chandelle : en fait il s’agit de 5 milliards de dollars…. Bref/…comme on dit, le diable est dans les détails
D’un autre coté on n’a pas besoin d’être un grand économiste, pour savoir que le surendettement des pays africains est surtout dû à la mauvaise gouvernance. Car il faut rappeler que la dette publique africaine représente environ 365 milliards de dollars, soit seulement 2 % du stock mondial de dette.
Alors une autre question s’impose, pourquoi les bailleurs de fonds comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale, ou encore la Banque africaine de développement (BAD) ; ne songeraient-ils pas à mettre en place un mécanisme concerté, qui servirait de garde-fou, pour éviter que la dette de nos pays ne dépasse certaines limites qui pourraient hypothéquer durablement nos économies, déjà passablement fragiles ?
Sachant que la croissance du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l’an passé –2,1%, devrait rebondir de 3,4% en 2021 et de 4% en 2022. Le moratoire sur le service de la dette publique mis en place dès avril 2020 à l’initiative du Club de Paris et du G20 a également permis de donner un peu d’air, en suspendant le paiement de 5,7 milliards d’euros d’intérêt au bénéfice d’une cinquantaine de pays dont la Mauritanie, avec une dette de 5 milliards dollars
Les besoins de financement en Afrique subsaharienne sont évalués à 290 milliards de dollars pour la période 2020-2023, selon le FMI et que les perspectives économiques du FMI, révisées en avril 2021, la dette publique de l’Afrique subsaharienne atteindra seulement 799 milliards $ en 2022, soit 41% du PIB.
L’initiative du Président Emmanuel Macron, qui est à saluer, est une véritable bouffée d’oxygène pour ces pays africains surendettés, en dépit de ce que pourraient en dire, à tort ou à raison certains panafricanistes frileux.
Ce Sommet sous l’égide de la France sera le lieu pour prendre des engagements concrets et ambitieux. Il est l’occasion de plomber enfin un véritable « New Deal » avec l’Afrique.
Moulaye Najim Moulaye Zeine
pointchauds.info
Dans le cadre de la préparation de ce sommet, J’ai eu à participer à un briefing, à l’ambassade de France en Mauritanie, le vendredi 13 mai, en présence de Mr Gérard CAIRET, Deuxième Conseiller à l’ambassade.
Ce briefing s’est tenu en visioconférence, par M. Franck PARIS, conseiller Afrique à la Présidence de la République et par M. Alain LEROY, envoyé spécial du Président Macron pour l’initiative Afrique-Covid-19.
La conférence était très instructive et informative pour les journalistes que nous sommes, préoccupés par les Affaires africaines.
Mais en réponse à une de mes questions, à savoir : où en sommes-nous par rapport à la demande du président Ould Al-Ghazwani : d’« annuler la dette de la Mauritanie et les pays africains», qui avait été surtout déclarée au sommet du G5 Sahel, au Sommet africain, dans de nombreux autres sommets et réunions internationales, et à diverses autres occasions et ce depuis deux ans?
La réponse, des conseillers de l’Elysée m’a laissé perplexe. ” La Mauritanie n’a jamais fait cette demande de façon officielle, et suivie la procédure officielle d’annulation de sa dette, et aucun pays du Sahel ne l’a faite à part le Tchad, qui est en étape avancée de négociations, pour l’annulation de sa dette. Ils ont souligné aussi que le Mali et le Niger ont emboîté le pas’’.
Il est inconcevable que l’on puisse faire tant de tapage, depuis plus d’une année, sur une demande d’annulation de dette qui, finalement n’a pas été officiellement formulée. Pourquoi avoir laissé l’idée moisir dans les tiroirs pendant que nous nous bercions d’illusions, alors que la paternité de l’idée nous revient ? nous avons ainsi laissé le champ libre à d’autres pays, comme le Tchad de nous devancer dans cette démarche ? a qui la faute ? Ainsi des questions légitimes se posent à savoir : est-ce la faute à ces membres du Gouvernement accusés par son Premier Ministre Ould Bilal, d’incapacité de traduire le programme du Président Ould Al-Ghazwani dans les faits ? Ou bien d’une Présidence léguée ‘’ par procuration ‘’à un Directeur de Cabinet beaucoup plus préoccupé par les aspects sécuritaires qu’économiques, pourtant assignées à sa Direction depuis quelques mois !?
Ou alors serions-nous réellement devant un gouvernement sans aucune vision, comme l’a souligné l’ex-président Aziz dans une de ses récentes interview ?
Alors à qui profite le crime ?
Si les déclarations des conseillers de l’Elysée se confirment, il serait impératif qu’une commission d’enquête parlementaire, identique à celle mise en place pour les dossiers de la décennie Azizienne, qui a fait un travail remarquable, soit mise en place ; et que les autorités chargées des crimes économiques se saisissent du dossier, car le jeu vaut la chandelle : en fait il s’agit de 5 milliards de dollars…. Bref/…comme on dit, le diable est dans les détails
D’un autre coté on n’a pas besoin d’être un grand économiste, pour savoir que le surendettement des pays africains est surtout dû à la mauvaise gouvernance. Car il faut rappeler que la dette publique africaine représente environ 365 milliards de dollars, soit seulement 2 % du stock mondial de dette.
Alors une autre question s’impose, pourquoi les bailleurs de fonds comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque mondiale, ou encore la Banque africaine de développement (BAD) ; ne songeraient-ils pas à mettre en place un mécanisme concerté, qui servirait de garde-fou, pour éviter que la dette de nos pays ne dépasse certaines limites qui pourraient hypothéquer durablement nos économies, déjà passablement fragiles ?
Sachant que la croissance du continent, qui a connu sa première récession en un demi-siècle l’an passé –2,1%, devrait rebondir de 3,4% en 2021 et de 4% en 2022. Le moratoire sur le service de la dette publique mis en place dès avril 2020 à l’initiative du Club de Paris et du G20 a également permis de donner un peu d’air, en suspendant le paiement de 5,7 milliards d’euros d’intérêt au bénéfice d’une cinquantaine de pays dont la Mauritanie, avec une dette de 5 milliards dollars
Les besoins de financement en Afrique subsaharienne sont évalués à 290 milliards de dollars pour la période 2020-2023, selon le FMI et que les perspectives économiques du FMI, révisées en avril 2021, la dette publique de l’Afrique subsaharienne atteindra seulement 799 milliards $ en 2022, soit 41% du PIB.
L’initiative du Président Emmanuel Macron, qui est à saluer, est une véritable bouffée d’oxygène pour ces pays africains surendettés, en dépit de ce que pourraient en dire, à tort ou à raison certains panafricanistes frileux.
Ce Sommet sous l’égide de la France sera le lieu pour prendre des engagements concrets et ambitieux. Il est l’occasion de plomber enfin un véritable « New Deal » avec l’Afrique.
Moulaye Najim Moulaye Zeine
pointchauds.info