La 32ème édition de la Semaine de la langue française et de la francophonie s’est achevée comme elle avait débuté, le 17 mars 2018 à la Chambre de commerce de Nouakchott. Dans l’ambiance, l’allégresse, de belles prestations et beaucoup de récompenses, aux élèves, aux partenaires et aux sponsors, cette édition a été clôturée dimanche 25 mars au Centre culturel marocain. C’était en présence de hautes personnalités, dont le nouveau président du Patronat mauritanien et plusieurs de ses membres, des diplomates, des écrivains, et un public scolaire jeune.
La cérémonie de clôture a été marquée par le mot de bienvenue prononcé par le Directeur du Centre culturel marocain, M.Jawad Ramoni, qui s’est réjoui de l’honneur fait à son institution pour abriter un tel évènement et surtout devant un parterre aussi relevé.
Puis, place à deux pièces de théâtre scolaire. Le premier, présenté par les élèves de l’école «Les Sablettes» a particulièrement séduit l’assistance, par le talent de ses acteurs, surtout de ses actrices, qui ont raconté dans une fresque inédite, «La Voix de Toumbarma». Il s’agit de l’histoire d’une femme dont le vent a volé la voix mélodieuse et que son fils va tenter de faire retrouver à travers un périple qui va le conduire auprès d’un sage à Atar, d’un érudit à Chinguitty, d’un griot dans une autre contrée et d’une vieille femme. Le tout, en chevauchant un nuage à qui il a promis de le sauver du souffle du vent. Chacun lui confiera une partie du remède qui l’aida enfin à faire retrouver à sa mère sa belle voix. Cette pièce a été introduite par l’élève Zeinebou Mint Brahim, et la scène jouée par une dizaine de jeunes élèves de l’établissement, dans un décor magnifique.
a deuxième pièce est un solitaire, présenté par MBarka Ndiaye de l’Ecole Diam Ly. C’est l’histoire d’un homme qui avait épousé une ogresse et qui, malgré les avertissements de son père, choisira de s’exiler avec elle, plutôt que de s’en séparer à cause de ce qu’il prenait pour des ragots. Mal lui en sera pris, car découvrant que sa femme est réellement une ogresse, décida de fuir. Mais elle le pourchassa et il se réfugia sur un arbre, alors que sa femme persuadée qu’il descendra tôt ou tard, promettait de le manger. Finalement, c’est un oiseau qui portera son message de secours à ses parents, et c’est comme cela qu’il fut sauvé.
Ces deux spectacles ont été longuement ovationnés, ajoutant du ludique dans une cérémonie où les discours furent relégués au second plan.
D’ailleurs, le public était loin des speechs ennuyeux et emplis de solennité. La première qui détendra l’atmosphère fut Mme Aîssata Kane, Invité d’honneur de la Semaine, présidente de l’Association internationale des femmes francophones et ancienne ministre. Son association dira-t-elle, est ouverte aux hommes qui le désirent, avant de lancer dans une boutade, «je sais que les hommes aiment les femmes, et j’espère qu’ils aimeront aussi mon association».
M.Ahmed Ould Hamza prendra ensuite la parole pour remercier d’abord l’assistance qui a bien voulu faire le déplacement, mais aussi les sponsors de la Semaine, notamment le Patronat mauritanien, le Service culturel de l’ambassade de France (SCAC), Mauritel, entre autres. Les partenaires ne furent pas en reste, mais aussi les établissements scolaires qui ont participé activement à cette semaine de la langue française et de la francophonie.
Ahmed Ould Hamza, avec son franc parler habituel, n’a pas manqué de répondre à cette flambée d’hostilité qui a fleuri dans la presse mauritanienne contre la langue française, précisant que la langue française n’est pas en concurrence avec la langue arabe et n’a nulle prétention de la remplacer. Selon lui, l’Arabe est la langue officielle de la Mauritanie et la langue de notre religion, mais que le français est la deuxième langue la plus parlée en Mauritanie. Il prônera d’ailleurs que l’ambition est d’élargir cette fourchette de langues. Selon lui, ceux qui cherchent à ostraciser la langue française en Mauritanie doivent savoir que cette langue est en pleine progression dans le pays.
Beaucoup de récompenses ont été distribuées au cours de la soirée, des livres, des chèques et plusieurs cadeaux de valeurs.
Ainsi, deux lauréats du Prix Yahya Ould Hamidoun, Ahmed Mohamed Moctar en Mathématique et Ahmed Mohamed Yahya Abd Sid’Ahmed en Informatique ont gagné un séjour de deux mois à l’Ecole Polytechnique de Paris. Leurs prix leur ont été remis en présence du Pr.Toka Diagana.
«Vivement la 33ème édition !» ont lancé en écho les nombreux invités qui avaient fait le déplacement.
Cheikh Aidara
source aidara.mondoblog.org