Ce qui se passe à nos frontières Est avec le Mali est d’une extrême gravité. Et, apparemment, on n’en a pas pris toute la mesure. Après l’assassinat de sang-froid il y a un peu plus d’un mois de sept de nos compatriotes par un contingent de l’armée malienne qui a refusé de reconnaitre le forfait…mais a promis une enquête sérieuse pour trouver les coupables, le Mali a encore frappé.
Des éléments de son armée, accompagnés cette fois de paramilitaires – ou de mercenaires, c’est selon – de Wagner, ont attaqué deux puits gérés par des mauritaniens à l’intérieur du territoire malien. Et de tirer sur une voiture, blessant grièvement deux de ses occupants, charger deux véhicules de moutons et arrêter une vingtaine de personnes qu’ils ont dévalisées, avant de les amener vers une destination inconnue. Une façon pas très catholique de s’approvisionner à moindre frais. Les témoignages des deux blessés, acheminés par les leurs à l’hôpital de Néma, sont sans équivoque. Cette fois-ci et contrairement à la précédente, aucun doute : c’est bien l’armée malienne qui a provoqué ce grabuge.
Recevant une délégation mauritanienne de haut niveau après les assassinats de Janvier, les autorités de la Transition avaient promis que toutes les mesures seraient prises pour que la sécurité de nos concitoyens soit dorénavant assurée en territoire malien. On sait à présent ce qu’il faut penser de ces promesses : soit le pouvoir malien ne contrôle ni ses troupes ni ses mercenaires, soit il laisse faire au risque de se mettre la Mauritanie sur le dos. Avec l’embargo que lui impose la CEDEAO, si nous décidons de taper enfin du poing sur la table et fermons nos frontières à un État incapable de contrôler lui-même les siennes, cela lui serait fatal.
Ahmed Ould Cheikh
lecalame