Ould Abdel Aziz l’a dit en son temps, se proclamant même « président des pauvres ». Ghazwani vient de le répéter devant des membres de la communauté mauritanienne installée en Espagne : nous sommes un pays pauvre. Est-il désormais permis d’en douter ? Si, comme n’a pas manqué de le développer le Président dans l’audio qui a fuité – et qui a été sans doute extrait de son contexte… – nos mendiants sillonnent encore les rues et sommes incapables d’offrir l’eau et l’électricité à nos concitoyens – entre autres exemples cités – comment nous qualifier autrement ? Misérables, nous sommes, et misérables nous resterons. Tant que nous demeurerons incapables de profiter des immenses richesses dont Allah nous a pourvus. Un cheptel immense, des terres fertiles et de l’eau en abondance pour nourrir toute l’Afrique – alors que nous importons des carottes et des tomates, les légumes les plus faciles à cultiver… – des côtes parmi les plus poissonneuses du Monde, de très grandes potentialités minières…
Des pays avec beaucoup moins de ressources que le nôtre ont pu assurer leur essor économique et sont passés du stade de pays en voie de développement à celui de pays à revenu intermédiaire. Pourquoi pas nous ? Quelle malédiction continue à nous frapper pour rester encore à la traîne ? Notre problème est pourtant simple et il a un nom : la gouvernance. Le choix de bons dirigeants, alliant à la fois compétence, rigueur et technicité ; une vision stratégique à court, moyen et long termes et des règles de gestion strictes, sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à présent ; devraient nous permettre de sortir la tête de l’eau. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Ce pays est l’otage d’un système et, au rythme où l’on va, beaucoup d’eau coulera sous les ponts avant qu’il ne s’en défasse…
Ahmed ould Cheikh
lecalame