Nana Mohamed Laghdaf : penser aujourd'hui autrement qu'hier
Dans les pays comme le nôtre où les railleries de l’Histoire avaient habitué les peuples à s’incliner devant le fait accompli, nos dirigeants, forts de leur indélébiles conviction de la pérennité du caractère inoffensif des peuples et de l’immobilisme de l’Histoire, sont pour la plupart enclins à se succéder, empruntant allègrement les ornières encrassées de leurs prédécesseurs.
Bérnés par la redondance des allégeances gratuites, ils continuent de flotter à l’instar de leurs prédécesseurs, enserrés au sein d’un vase clos, confortablement rassurés par l’illusoire sécurité miroîtée par un personnel politique depuis longtemps en place, à peine édulcoré.
Ceci est d’autant plus vrai, lorsque le successeur se sent redevable à l’égard d’une sorte de parrain tout aussi illusoire; Car dans la plupart des cas, l’héritage transmis se réduit à un cadeau empoisonné ou tout au moins à une patâte chaude que le prédécesseur a fourgué » au filleul désormais embourbé dans un passif lourd et plus que risqué.
Ainsi endosse-t-il consciemment ou non ses inimitiés personnelles, ses connivences coupables et tout aussi personnelles ainsi que ses forfaitures.
Certes, pour faire bonne figure, le filleul affiche un nouveau visage composé, bien formel mais s’attèle
soigneusement à conserver et protéger l’essentiel.
Il oublie ainsi que :
_ L’Histoire a sa propre et nécessaire dynamique qui, au fil du temps ( lequel n’est plus celui de son prédécesseur) ne sauvegarde que celui qui cherche, pèse et s’honore d’être capable de penser aujourd’hui autrement qu’hier
_Que la mort symbolique du père est la condition sine qua non pour une véritable prise de conscience de soi et donc de son existence propre.
Un principe encore plus vrai en politique où le pouvoir que l’on détient est à la mesure de celui que l’on occupe dans les esprits
Nana Mohamed Laghdaf
FB / adrar-info
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