C'est dans un lieu symbolique, le Parlement européen, que les avocats ont tenu à présenter leur plainte. L'eurodéputé Louis Michel rappelle que l'esclavage perdure en Mauritanie. « L’esclavage a été aboli officiellement en 1981, a-t-il affirmé, il a été érigé en crime depuis 2007 et la loi a été renforcée depuis 2015. Malheureusement il existe encore de très nombreuses situations de servitude totale, de travail forcé et non rémunéré. »
Pour Me William Bourdon, avocat français de l'association mauritanienne Ira , qui lutte contre l'esclavagisme, il n'y a pas de doute : « Il n’y a aucune volonté des autorités mauritaniennes de mettre fin à l’esclavage dans le pays. »
Une plainte internationale a donc été déposée auprès des Nations unies et de l'Union africaine. Biram Dah Abeid est le président de l'association Ira. Il déplore l'acharnement des autorités mauritaniennes contre les militants anti-esclavagisme. « Une peine d’une année à cinq ans de prison a été votée pour sanctionner toute personne qui critique ce code négrier que l’Europe et l’Amérique ont aboli depuis des siècles. C’est l’Etat mauritanien, c’est le Parlement mauritanien », déplore-t-il.
Avec cette plainte, tous espèrent une reconnaissance internationale de cette situation en Mauritanie et des sanctions réelles à l'encontre des esclavagistes.
source RFI