Il est clair que chez nous, on n’aime pas les macchabées.
Si jamais il vous arrivait de vouloir mourir, arrangez-vous de le faire au sein d’organisme international si vous ne voulez pas etre oubliés au bout de trois jours.
En honorant trois de nos compatriotes morts en Centre Afrique, l’ONU a voulu nous montrer le chemin, nous qui avons perdu ( au propre comme au figuré), des hommes de valeur qui ont consacré leur vie à construire ce sur quoi nous nous battons aujourd’hui, sans que cela nous émeuve outre mesure.
Deux mille hommes, officiers, sous-officiers et hommes du rang de tous les corps: gardes, gendarmes et militaires sont morts pour la patrie entre Novembre 1975 et Juillet 1978, dans ce que nous appelions la guerre du Sahara; au Sahara même où sur notre territoire. Notre reconnaissance envers eux est de modifier le drapeau pour lequel ils ont donné leur sang. Vous pouvez demander à n’importe quel mauritanien, y compris les militaires, rares seront les gens qui arriveront à vous citer dix noms de ces morts.
Des hommes et des femmes, se sont donnés, corps et âmes, pour que naissent ce pays, sacrifiant tout pour qu’il soit reconnu.
Nous préférons donner les noms de nos monuments et de nos rues à des gens qui ont servi leurs pays, ailleurs à l’étranger, plutôt que ceux qui ont servi le nôtre. Paradoxe des paradoxes, il n’existe aucune journée qui leurs est dédiée alors que nous fêtons celle de la police ou de la douane arabe ou celle d’une OUA qui n’existe plus qu’en souvenir.
Nous n’avons érigé aucun monument sur aucun espace destiné à nous souvenir et commémorer nos martyrs.
C’est quoi ce pays qui veut toujours enterrer son passé, oublier son histoire et faire avorter son avenir en n’éduquant pas ses enfants dans le sens de l’exemple de nos anciens?
Ben….! Il s’appelle Mauritanie.
Si vous en trouvez un autre, dites le moi je ferai mon mea culpa.
Bakary Waiga
source rimweeklynews.com