La Mauritanie et le Sénégal ont signé vendredi un accord de coopération pour l'exploitation d'un important champ gazier off-shore, a constaté un correspondant de l'AFP.
Dakar et Nouakchott se sont en revanche donné jusqu'à fin mars pour régler leur différend pour le partage des ressources halieutiques, cause de tensions après la mort récente d'un pêcheur sénégalais.
L'accord de coopération intergouvernemental (ACI) portant sur l'exploitation du champ gazier "Grand Tortue - Ahmeyim" (GTA), à cheval sur la frontière maritime entre les deux pays, a été signé au second jour d'une visite à Nouakchott du président sénégalais Macky Sall
Son contenu n'a pas été rendu public. Mais il inclut le "développement de l'exploitation et le partage des ressources, ainsi que les conditions de règlement des litiges", a indiqué une source du ministère mauritanien du Pétrole, de l'Energie et des Mines.
"L'accord est avantageux pour les deux pays'', a-t-elle ajouté.
Mis au jour en 2016, ce gisement de gaz naturel est "le plus important en Afrique de l'Ouest", avec des réserves estimées à "450 milliards de m3", avait à l'époque indiqué le gouvernement sénégalais.
Macky Sall et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ont abordé la question des "conditions d'exploitation des ressources halieutiques", deux semaines après la mort d'un jeune pêcheur de Saint-Louis (nord du Sénégal), tué par des garde-côtes alors qu'il se trouvait illégalement dans les eaux mauritaniennes à bord d'une pirogue, selon un communiqué conjoint.
Aucun accord n'a été annoncé mais les deux présidents ont "donné des instructions" aux ministres responsables "afin de prendre toutes les mesures nécessaires au renforcement de la coopération dans ce domaine, en vue de la signature d'un protocole d'accord entre les deux pays d'ici fin mars 2018", selon la même source.
Un précédent accord de pêche qui liait Dakar à Nouakchott n'a pas été renouvelé depuis janvier 2016 en raison du refus de la partie sénégalaise d'observer l'obligation de débarquement des prises en Mauritanie, prévue par une nouvelle réglementation mauritanienne.
MM. Sall et Aziz, qui ont exprimé leurs "vifs regrets" après la mort du pêcheur et le saccage de commerces mauritaniens à Saint-Louis, ont "appelé au respect des lois et règlements régissant l'accès aux ressources halieutiques, gage d'une exploitation rationnelle et d'une préservation durable".