Pour les partisans de Biram Ould Dah Ould Abeid, l’année s’est terminée dans la joie et la fête. L’activiste antiesclavagiste mauritanien a recouvré la liberté le dernier jour de l’année 2018, après une condamnation à six mois de prison dont deux ferme par un tribunal de la capitale Nouakchott. Une peine plus que purgée puisque le célèbre militant a été arrêté le 7 août dernier et incarcéré le 13, dans l’attente de son jugement, qui a finalement eu lieu le 31 décembre.
Le dirigeant de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), qu’il a fondée en 2008, était poursuivi pour “atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de la violence”. Son arrestation était intervenue à la suite d’une plainte déposée par le journaliste Deddah Abdallah.
Une cabale politique
“Très tôt le matin, des milliers de Mauritaniennes et de Mauritaniens, militants et sympathisants du mouvement abolitionniste, sont venus pour assister au procès du député Biram Dah Abeid”, relate le portail d’actualités mauritanien Kassataya , qui raconte une journée et une audience riches en rebondissements. “Au moment où personne ne s’y attendait, un coup de théâtre se produisit. Deddah Ould Abdallah décida de retirer sa plainte. Après avoir matérialisé sur un bout de papier son acte, il quitta furtivement le parquet accompagné par un proche.”
Candidat malheureux lors de la présidentielle de 2014 et élu député en septembre 2018 durant son séjour à la prison centrale de Nouakchott, l’opposant dénonce une cabale politique et “va interjeter appel de cette condamnation”, croit savoir Kassataya. Biram Dah Abeid a exprimé publiquement le 1er janvier sa détermination à poursuivre son combat. Il a ainsi fait part de son intention de briguer la présidence lors du scrutin normalement prévu pour juin prochain.
Bien que contraire à sa Constitution, la Mauritanie applique encore un système de castes, dans lequel les “Maures blancs” imposent l’esclavage à la population noire haratine.