Le Programme National de Prise en Charge des Dermatoses (PNPCD) et la Société mauritanienne de dermatologie (SMD) ont organisé, ce samedi 11 juin, une journée autour des dermatoses.
Une occasion pour d’éminents Professeurs venus du Sénégal, de la France, de la Tunisie et de la Mauritanie de plaider pour une prise de conscience sur les dermatoses qui sont devenues un problème de santé publique.
Le menu proposé par les différents experts était alléchant, le silence lourd dans la salle de conférences de l’hôtel Vasq en était très révélateur, les exposés de très hautes factures.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, les professeurs de dermatologie rejoints par un professeur d’anthropologie ont d’abord pris connaissance du tout nouveau programme national de prise en charge des dermatoses, présenté par sa coordinatrice, Dr. Mariam Kébé, écouté le message du représentant de l’OMS et le discours de la ministre de la santé. Ils ont ensuite déroulé le programme articulé autour de la dermatite atopique comme un problème négligé de santé publique, la dépigmentation artificielle, de la dépigmentation volontaire, la dépigmentation volontaire cosmétique, considérée comme frein aux objectifs de développement durable en Afrique subsaharienne, la perversion des canons esthétiques en Afrique :
le cas de la pigmentation volontaire en Mauritanie, le Melesma, comme facteurs aggravants, les défis de la télé-dermatologie en Afrique subsaharienne : 10 ans d’expérience du Mali et la Lèpre. Signalons que l’enseignement de la télé-dermatologie à la faculté de médecine de Nouakchott a été initiée par Ball Mamadou, professeur agrégé en dermatologie et ancien représentant de l’OMS dans plusieurs pays et président de la société mauritanienne de dermatologie. Le projet de télé-dermatologie est pris en charge par la fondation Pierre FABRE dans les Wilaya de l’Assaba, du Gorgol et du Tiris Zemmour, affirme Dr. Mariam Kébé, coordinatrice du programme national de prise en charge des dermatoses.
Les exposés ont été suivis de débats enrichissants avec les participants. Et tous semblent convaincus que l’interdiction pure et simple de la dépigmentation ne suffit pas, il faut une sensibilisation et une prise de conscience des populations tentées par cette pratique dangereuse.
Après avoir salué l'adoption par les autorités mauritaniennes de la loi interdisant les produits dépigmentants, le Pr. Ball soulignait, dans une interview avec le Calame en février dernier, le caractère multisectoriel que doit revêtir la lutte contre les produits dangereux pour la santé. Et d'ajouter: .« Toute tentative de modification de la couleur de la peau donne, au mieux, des résultats transitoires et, au pire, des complications parfois inaccessibles à tout traitement’’.
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