La campagne qui commence prend l’allure de la présidentielle de 2019. Ou, du moins, constitue-t-elle le prélude de cette dernière? Tout semble l’indiquer. Le président en a donné le coup d’envoi par sa visite à Néma, ce 13 août, suivie de celle de Kiffa, le 14 du même mois. Confirmation en est faite le soir du 17 août, lors de l’ouverture officielle de la campagne, pour les élections du 1er Septembre prochain.
Il sollicita, dans l’une et l’autre des régions visitées, à ceux qu’il honora de sa rencontre, tout comme au public venu pour le cérémonial d’ouverture de campagne, ce soir, de voter UPR, entendez le parti au pouvoir, en violation flagrante de la constitution qui lui interdit, en tant que président de la République, chef de l’Etat, garant de la loi fondamentale, de manifester son choix pour un parti politique, a fortiori, ordonner en sa qualité de président de la République, au pauvre peuple de voter pour ce parti, qui est celui de l’Etat. Sans ambages.
Des injonctions et menaces ont même été données aux déserteurs (mécontents) de l’UPR, qui ont osé se présenter à travers des partis de la majorité. Il leur a été intimé l’ordre de retirer leurs candidatures, sans autre forme de procès, et de soutenir les candidatures du parti. S’exécuteront-ils ou non ? Nul ne sait ?
D’où, à juste titre, le soupçon d’ingérence manifeste de l’Administration et son impartialité dans le jeu politique. Ce qui justifie les propos du président du parti au pouvoir, du Ministre, porte-parole du gouvernement, des élus députés et autres qui scandent pour un 3è, 4è mandats. Comme quoi, ceci justifie cela.
Aujourd’hui, vous serez, devant vos responsabilités historiques, chers électeurs, vis à vis du Peuple et de la Nation tout entière. C’est pourquoi, nous sommes interpellés, par devoir national, de vous rappeler la genèse de ce qui commença, le 03 Mai 2016, avec la fameuse visite de Néma et son discours, que nous estimons être à l’origine, en grande partie, du mécontentement qui a déclenché certains évènements.
Depuis cette date, les choses se précipitèrent pour déterminer les contours de ce qui sera la recomposition politique de demain. Où deux visions se confrontent : L’ambition de changement et la volonté de rester, coûte que coûte, au Pouvoir.
La Genèse
Le discours de trop: 03 Mai 2016
En effet, le discours était malvenu et faillit imploser l’atmosphère déjà surchargée. La spécificité des discours est d’être écrits pour être lus, plutôt qu’improvisés, afin d’éviter la peine d’avoir à les expliquer, comme ce à quoi, nous avions assisté, où tout le monde de l’hémisphère pouvoir, était obligé « de descendre au charbon ».
Si non, pourquoi expliquer un discours censé être destiné aux populations, pour la plupart analphabètes, et qui devrait être à leur portée, normalement ? Cela prouve, si besoin était, qu’il portait en lui le germe du quiproquo, qui grouilla la classe politique, les sénateurs en tête, les harratines ensuite, le dialogue dans 3 à 4 semaines.
Les conseillers en communication ont-ils mal fait leur travail, d’où une part de responsabilité leur incombe? Ou l’orateur a-t-il mal formulé ces idées, question de maîtrise de la langue, ou de transition, pour changer le sens sans le vouloir? Peut être, toujours est-il que l’essentiel repose sur l’orateur, censé faire preuve de discernement.
Surtout que le discours portait, à la fois, sur plusieurs volets de la vie nationale. Une longue diatribe. Jouer au conférencier est, parfois, coûteux, fastidieux, auquel il faut se préparer pour ne pas provoquer amalgame et confusion, et changer le sens des idées. Sachant que la langue a ses lois, tout comme la nature a les siennes.
C’est pourquoi, mieux valait l’écrire et le lire. Pour stopper les voies et issues d’opportunités devant les interprétations malséantes. Et éviter d’avoir à demander à tout le monde de venir à la rescousse. Car, à force de parler, l’on peut dire l’inutile, même par inadvertance.
A peine le discours était-il terminé, que les réactions fusent de tous côtés. Les Harratines s’en plaignaient, se sentant offusqués. Les explications des ministres et autres émissaires du parti au pouvoir enfonçaient le clou, provoquant l’ire des sénateurs qui s’en prenaient aux membres du gouvernement et aux émissaires du parti.
Aussi, dans la même allocution, le président disait qu’un dialogue aura lieu dans 3 ou 4 semaines avec ceux qui voudraient participer. Rien ne fut. Car, ces 3 à 4 semaines ont été élastiques, si bien que les rencontres n’eurent lieu que le 29 Septembre, pour se terminer le 20 Octobre, avec ceux qui se sont présentés.
Le « fameux dialogue inclusif »: 29 Sept – 20 Octobre 2016
C’était le fameux « dialogue national inclusif », qui, tout comme les rencontres précédentes, a produit les mêmes effets. A chaque fois, il y eut les mêmes absents, ou presque, qui sont des opposants représentatifs du microcosme politique.
Un dialogue, pendant lequel, certains politiques ont extériorisé leurs intentions de mettre la charrue avant le bœuf, en ce sens qu’ils prônaient le partage du pouvoir entre les différentes communautés, divisant le pays suivant la même logique.
De telles mesures, pour voir le jour, doivent se faire par la collectivité nationale tout entière, pendant une période apaisée, pour ne pas laisser de fissures apparentes dans la structure de l’Etat. Les défections, ici et là, dans les rangs de l’opposition, ne sont que des égarements, dans la mesure où elles n’apportent pas de crédit à l’action engagée.
D’où, débattre de sujets d’envergure nationale et stratégiques, sans la participation d’une partie de la classe politique, si minime soit elle, nous dirige tout droit vers un blocage.
Les enseignements des expériences passées prouvent que sans consensus, aucun dialogue n’a mis fin aux crises multiformes. Ceux qui voudraient, coûte que coûte, outrepasser l’opposition radicale, pour quelque raison que ce soit, doivent se rendre compte, enfin, qu’ils l’ont essayé, et qu’à chaque fois, on revient à la case départ.
Pour preuve, la crise n’a pas évolué d’un iota, positivement. Depuis dix ans, déjà.
Si tous les mauritaniens, usant de toute leur intelligence, toutes leurs compétences, conjugueraient leurs efforts pour sortir leur pays du marasme où il se trouve, ils n’y parviendraient que difficilement. Le bout du tunnel est très loin. A fortiori, si chacune des forces en face pense détenir la vérité. Non, ceux qui dirigent, doivent mesurer que la tâche est ardue et a besoin du concours de tout un chacun. Ils doivent pouvoir lâcher du lest.
La construction des Etats est une œuvre grandiose et de longue haleine, qui nécessite la participation de tous les fils de la nation. Sous aucun prétexte, politique soit-il, on ne peut se passer des services des compétences nationales. Des forces vives.
Ceux qui préconisent le contraire jouent à la démagogie. Ce sport favori des incompétents, des médiocres, ses conséquences sont connues. Ses artisans miroitent leurs choix et leurs vœux en vérité. Ils dénaturent la réalité et en donnent de fausses caricatures. Ils prennent l’Etat en otage. Ce qui est un secret de polichinelle.
C’est dans un contexte émaillé de mensonges, de contre-vérités, et de diffamation, qu’ils se font une place à l’ombre, auprès de celui qui dirige présentement, et passer sans vergogne du côté de son successeur, le lendemain.
Alors, à ce jeu, tout le monde ne s’essaie pas. Et les Mauritaniens en sont lassés.
Toutefois, après le conclave, à la clôture du dialogue, au soir du 20 Octobre 2016, le président, à la surprise générale et particulièrement du parti au pouvoir et de sa majorité, lâcha, in extrémis, son intention de respecter la constitution, et de ne pas briguer de nouveau mandat. Alors, mal prit son entourage, et probablement d’autres, non informés de cette décision, qui constitue une nouvelle étincelle, qui alimentera, à nouveau, la scène politique d’un nouveau débat.
C’est pourquoi, la nouvelle impacta sur le cours des évènements au niveau du parti Etat et sa majorité, où les gens ont commencé à se libérer d’un homme, qui ne briguera pas de nouveau mandat, d’où le désintérêt grandissant dans les sphères les plus proches. Pour preuve, le résultat du dialogue pour la révision constitutionnelle, devant le Sénat, a reçu une fin de non recevoir, comme on le verra plus tard.
Ebullition de la classe politique : 20 Octobre 2016 au 17 Mars 2017 et même après…
Le débat est à nouveau relancé, et constitua une occasion pour les responsables du Parti et ceux du gouvernement d’entrer en guerre, à peine voilée, contre les Sénateurs, au sein même du parti Etat. La décision du président provoqua l’ire, et du parti et de gouvernement.
L’illustration en est faite à travers les multiples sorties fâcheusement provocatrices du président du parti au pouvoir, devant ses militants et sympathisants, disant qu’il y’aura un 3è, 4è et 5è mandats, suivies de celles du premier ministre, dans sa tournée de campagne à l’Est du pays, informant son parterre, que ce pouvoir restera en place après 2019. Des sorties qui ne méritaient pas de commentaires, en dépit de la gravité des actes et de leurs conséquences.
Course en avant, chantage ou surenchère ? Ou tout à la fois? Décidément, qui croire ? Le président ou ses émissaires? Jusqu’à preuve du contraire, le président a déjà tranché. En homme de parole, il ne pourra plus reculer. En homme intègre, respectueux de ses engagements, il ne pourra plus reculer. Par respect à son honneur chevaleresque, il ne pourra plus reculer.
Néanmoins, tout peut advenir. Ce qui a fait que ces responsables ont perdu le Nord. Ou y’a-t-il anguille sous roche?
Pourquoi ces responsables veulent-ils duper les faibles esprits de la possibilité pour le président de continuer à exercer le pouvoir, même après la fin du mandat, ou de choisir un successeur parmi la proximité politique, comme dauphin, pour assurer les arrières, ou par défaut, un cousin, pourquoi pas, même s’il s’affiche dans le camp adverse, question de lui apporter, au besoin, le soutien nécessaire?
Ces prémisses hypothético-déductives rendent sceptiques et connaitront un niet farouche et catégorique, car le peuple n’acceptera pas de 3è mandat, tout comme la succession parmi la famille, la tribu, la région. Aucune confiscation du pouvoir n’est plus permise et/ou admise. L’Etat doit jouer la transparence dans le jeu politique. L’Administration, les forces de l’ordre et de sécurité, la justice, doivent rester neutres. Après quoi, que le meilleur gagne!
Un précédent dangereux : Nouveaux discours suspects ?
Des voix se sont élevées, se disant du Nord, demandant la séparation. D’autres du Sud avaient fait autant. A l’Est, des signes avant-coureurs ont pointé à l’horizon. Et à l’Ouest, les gens n’étaient pas en reste. On se rappelle encore, qu’à la même période, le dernier rallié au parti au pouvoir, de cette région, disait aligner parmi sa présence, 30 à 40 chefs de tribus, couvrant l’espace entre Keur Mécène et Nouadhibou.
Une première, dans cette Mauritanie, que certains voudraient divisée, et où l’on ne se reconnait plus.
Emboitant le pas aux appels, jadis, sectaires aux noms des communautés, des tribus et des régions, avec la bénédiction de l’Etat qui encadrait ces orientations. Comment pourrait-on penser autrement ? Si non, pourquoi l’Etat ne mettait-il pas fin à ces pratiques ridicules?
De grâce, sauvons ce qui peut de cette Mauritanie. Arrêtons ces flatteries, ces outrances, cet irrespect de la loi, cet anarchisme, qui ponctuent le quotidien, désormais. Ces sorties rocambolesques au nom de familles, de tribus, de régions, de communautés, de races, de castes, d’injustices, d’inégalités…Il faut se moudre dans l’Etat, seul capable de contenir et gérer toutes ces différences. Mais encore faut-il qu’il soit un Etat fort, juste, égalitaire, qui sied à tout le monde, par sa bonne gouvernance?
A défaut de quoi, il n’y aura plus, ni Etat, ni fin de mandat, ni président, ni… et ni… Il ne faut pas jouer avec le feu. N’y a-t-il plus de sages dans ces contrées? Telle est la nouvelle devise? Non, à de telles orientations, nous continuerons d’être en reste.
Ce n’est pas la Mauritanie où l’on se reconnait, ce n’est pas, non plus, celle que nous voudrons léguer à nos héritiers. Nos approches diffèrent, nos conceptions aussi, notre éducation… notre éthique.
Le « Non » du Sénat : 17 Mars 2017
Ce qui provoqua, à nouveau, l’ébullition de la scène politique. Scandale selon la majorité présidentielle, héroïsme selon les favorables. Ni l’un, ni l’autre, c’est tout simplement l’exercice des responsabilités dévolues, par la loi, au nom du peuple, en âme et conscience. Et pourquoi pas ?
Toujours est-il nécessaire de faire un petit rappel: Le Sénat qui était en activité, était issu des élections de 2006, pour un délai de six ans renouvelables, tous les deux ans. Seul le groupe A a été renouvelé et avec retard. Les deux autres groupes n’ont jamais connu de renouvellement, et siégeaient toujours, au niveau de cette chambre, et aucun d’entre eux (juridiquement) n’y était entré sous le sceau de l’UPR, qui n’existait d’ailleurs pas en ce moment.
Peut-être avaient-ils voté en conscience et âme, ne se sentant pas redevables, ni envers le gouvernement, encore moins envers son parti au pouvoir, pour les sièges qu’ils occupaient. Certains y étaient par l’intermédiaire de partis d’opposition qu’ils avaient quittés depuis lors. Donc, il n’y avait pas lieu de les traiter de quoi que ce soit, pour avoir voté suivant leur conviction.
Cependant, certaines questions s’imposaient ? Que faisait le gouvernement pendant tout ce temps ? Pourquoi n’avait-il pas pu procéder au renouvellement du Sénat ? Sachant que le passage obligé du développement d’un pays passe, nécessairement, par le renforcement de ses institutions. Avec pour clé de voûte, le renouvellement et le respect des échéances électorales. C’était là, le devoir régalien de l’Etat, et sa responsabilité entière qu’il devait assumer.
La conférence de presse: 22 Mars 2017
En réponse à ce qui se meut, le président sortit dans une conférence de presse, de nuit, dit partir inéluctablement, vers un référendum populaire, sur la base de l’article 38, maintenant que le « NON » du Sénat a verrouillé la voie référendaire, devant le congrès parlementaire.
Une sortie dont les dégâts collatéraux provoquent des réactions vives parfois, parce qu’ayant pour cibles, pêle-mêle, le tripatouillage de la constitution, la langue arabe, ses poètes, les sciences humaines, Ehil Nousra, les nationalistes ou groupuscules et leurs relations avec l’armée qui, selon lui, n’existât et méritât son nom, que depuis son accession au pouvoir, les milliards de la BCM, encore, le niet devant un nouveau dialogue, sans oublier la manière ô! Combien acariâtre, de citer les gens de Néma et les vaches, comme s’il s’agissait de bergers. Lapsus.
Une partie rude s’annonçait, un président disant ne pas connaitre la démission et l’échec, et qui n’acceptera pas que le vote de trente trois (33) personnes, fussent-elles des sénateurs, bloquent un processus de tout un pays. Oubliant qu’il s’agissait là de la force de la loi fondamentale, et non de celle d’humbles sénateurs, et qu’en face, seule la loi pourrait et devrait se dresser.
C’est pourquoi, eu égard à la gravité du moment, les éminents juristes et autres spécialistes, avaient le devoir de dire le droit, pour éviter d’amener le peuple à aller dans une confrontation futile. Surtout, que le président a déjà dit, s’en tenir à la constitution, donc, Il n’était plus question de parler de référendum, au risque de faillir à sa parole. De crainte de personnaliser le duel et le circonscrire entre président-Sénat. Ce qui eut lieu.
Le Référendum populaire : Le 05 août 2017
L’idée du Référendum, à base de l’article 38, a mis en confrontation les spécialistes de la question apportant les justificatifs et leur contraire.
L’on se rappelle, quand le président a été devant vous, solliciter vos voix pour le « OUI » au Référendum, qu’il a tenu à organiser, le 05 Août 2017. De son propre chef, en donnant le coup d’envoi, pour ensuite prendre son bâton de pèlerin, et sillonner le pays, pour la collecte des voix du peuple. La suite est connue.
Malgré le boycott d’une grande frange de la classe politique, le pouvoir partit en solo, ou presque, vers un référendum qui lui permit de changer et l’hymne et le drapeau nationaux, comme pour éviter de laisser trace de ce qui caractérisa la Mauritanie de l’indépendance.
Puis le changement de la monnaie nationale eut lieu en fin d’année. Une démonétisation qui voudrait cacher l’effet d’une inflation de l’ordre de 40%, selon beaucoup d’observateurs et spécialistes.
Renouvellement des structures de l’UPR : 2è trimestre 2018
Au début du 2è trimestre 2018, précédant les élections de Septembre, le parti décida de renouveler ses structures et déclara avoir 1 200 000 adhérents, une hypothèse qui succombe devant ses choix de listes de candidature, où la plupart des adhérents choisissent d’autres voies et se présentent sous les couleurs d’autres petits partis de la majorité qui n’existent que de nom.
De même que le recensement du RAVEL, venu constituer un démenti de cette prétention, n’a pu enregistrer que 1 400 000, contre 1 300 000 en 2013 soit 5 ans après. Impertinence ? Pourquoi vouloir à ce moment précis, donner l’impression au citoyen, que le parti Etat a autant d’adhérents ? Nous avons peur que le chiffre des adhésions, constituera la justification d’on ne sait quoi? Car il représente 86% du chiffre du Ravel, ce qui est invraisemblable.
D’où la vive pression sur le président, de rappeler les adhérents du parti, à l’ordre pendant ses visites actuelles. Néanmoins, d’aucuns savent que c’est trop tard, et que rien ne sera plus comme avant. L’absence des mécontents de l’UPR, fera la lumière sur le chiffre approximatif (réel) des adhésions, qui sera loin de celui annoncé.
Les élections en cours : Septembre 2018
C’est sûr, un enjeu majeur se joue à travers les élections actuelles, qui, à la surprise générale, ont connu un engouement de toute la classe politique, à commencer par l’opposition radicale. En plus de la désobéissance enregistrée au niveau du parti Etat, qui permit à plus de cent partis de s’aligner dans la course. Une première. Comme si personne ne confie sa représentativité à personne. Où tout le monde est candidat. Le président sortant ne pouvant plus rempiler à un nouveau mandat n’est simplement plus écouté.
Incontestablement, quelque chose est entrain de se passer dans ce pays, sous nos yeux hagards, incapables de déterminer avec précision sa nature. Dans la précipitation. Des remous dans l’opacité et un forcing qui ne dit pas son nom. Tout le monde est alerte, pour connaître la suite après le résultat des élections en cours, qui constitueront, sans nul doute, un point de départ d’une nouvelle ère. De quelle nature ?
Fixer l’avenir et regarder la réalité en face: L’enjeu est la présidentielle de 2019
L’Agenda du pouvoir semble être exécuté suivant le plan qui a été conçu à cet effet. A travers ses différentes étapes et dans la logique de leur entendement. C’est pourquoi, nous pensons qu’il faut alors fixer l’avenir. Cap sur 2019. Et finir d’avec une certaine manière de réfléchir.
Alors, comment peut-on faire de l’ère qui commence, une ère de réconciliation avec soi-même, de justice, d’égalité des chances, et non une ère d’exclusion, des laissés-pour-compte, et de continuation dans la gestion unilatérale des affaires?
Comment peut-on donner corps, à cette synergie conjuguée et consensuelle, exprimée à travers la participation de toute la classe politique, aux élections futures? Puisse une telle situation constituer un point de départ et un terrain d’entente pour apaiser le climat devant la prochaine présidentielle?
Nous devrons nous orienter sereinement vers l’avenir, et le devoir du chef de l’Etat sortant est de préparer sa sortie dans un climat apaisé où toute la classe politique en sort réconfortée. Laissant le pays dans un calme et entente parfaite, où le peuple prend son destin et choisit ses dirigeants, plutôt que de vouloir choisir à sa place.
C’est à ce prix que notre démocratie y gagnera après une décennie de vie sur le qui-vive et de contemplation en chien de faïence.
Car pour la première fois, l’opposition radicale, l’opposition dialoguiste et la majorité ont participé aux élections, même si les conditions, selon eux, ne sont ni favorables, encore moins équitables. Il s’agit là d’un consensus, ou presque, d’où, l’impératif de sortir de cet imbroglio qui perdure, de se regarder en face, et d’avoir enfin pitié de conduire ce pays vers l’inconnu.
Disant et redisant, à chaque fois qu’une occasion lui est offerte, respecter la constitution, et ne pas briguer un 3è mandat, n’est-il pas venu le moment d’arrêter ces sorties et ballets en contradiction avec la loi ?
Ainsi, le président devra prendre son courage à deux mains, et être à la hauteur de la responsabilité de l’heure. S’assumer et prendre les mesures idoines, pour remettre les choses sur les rails, en prélude d’une alternance apaisée, économisant à la fois le temps, les énergies et l’argent, pour aller à l’essentiel : La future présidentielle.
Un enjeu où chacun se gausse de tous les superlatifs de supériorité : le plus méritant et/ou le mieux méritant. Le territoire le plus peuplé, à celui du plus riche, ou concentrant les ressources humaines les plus compétentes et mieux formées.
Pour enrayer de telles considérations, le pouvoir devra, suivant toute logique, préparer des élections transparentes, consensuelles et justes, où l’Etat doit jouer l’impartialité et le président en arbitre. Et permettre à tout le monde de jouer sa partition, en hissant un heureux élu pour cette nouvelle Mauritanie, juste et égalitaire.
Une Mauritanie, enfin, réconciliée avec elle-même. Au lieu de marcher, indéfiniment, vers l’inconnu. Est-ce possible?
source lecalame.info