Le Gouvernement Mauritanien a adopté dans sa réunion hebdomadaire, du mercredi 16 juin 2021 un projet de loi modifiant et abrogeant certaines dispositions de la loi n°61-112 du 12 juin 1961, modifiée portant code de la nationalité.
Depuis l’indépendance, la Mauritanie n’a pas voulu reconnaitre la « multi nationalité ». Le jeune Etat naissant se méfiait beaucoup de la double citoyenneté qui pouvait constituer une menace pour son éclosion.
La nouvelle loi, n’est pas encore passée devant l’assemblé nationalité mais d’ores et déjà, elle suscite l’enthousiasme et l’emballement de la diaspora considérant cette nouvelle disposition juridique comme est un cadeau et la fin des tracasseries administratives.
Le sujet intéresse particulièrement la diaspora au point qu’il domine toutes les conversations sur les réseaux sociaux.
Les mauritaniens résidents à l’étranger souhaitent en finir avec le calvaire lié aux frais de visa : 55 Euros par personne et pour un mois et cent dix Euros pour deux mois.
Ils sont impatients et s’interrogent déjà sur les modalités administratives à entreprendre pour rentrer dans la légalité.
Seulement il y a un hic : le ministre mauritanien de la justice a précisé les exceptions dans le nouveau projet de loi.
Désormais, tout mauritanien porteur d’une double nationalité sera interdit de la fonction publique ainsi que de tous les postes électifs a averti Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah BOYA. Une offre de citoyenneté discriminée qui fait jaser sur la toile. Beaucoup de compatriotes ont qualifié d’injustes et d’incompréhensibles ces retrictions.
Or, actuellement, plusieurs membres du Gouvernement sont détenteurs d’autres citoyennetés.
« Ces restrictions constituent un obstacle et révèlent que notre pays ne perçoit toujours pas la diaspora comme des Mauritaniens à part entière, composée d’ouvriers, d’analphabètes mais aussi de cadres compétents : une expertise rare dont l’implication peut résorber le manque criant de ressources humaines compétentes dans le pays. » Commente un ressortissant de la vallée qui vit en Europe depuis plusieurs décennies.
L’ancien chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait modifié la loi sur la nationalité, pour rendre l’accès à la double nationalité sujette à prérogative exclusive du président de la république.
Avec lui, la reconnaissance de la double nationalité était acquise mais seulement, il s’agit d’une reconnaissance limitative et sélective du fait qu’elle était soumise à la seule approbation du président de la République.
Selon plusieurs citoyens, cette modification n’était pas généreuse car elle ne permettait qu’à quelques privilégiés de jouir de la double nationalité. En plus, l’acquisition de ce statut relevait du parcours du combattant.
De nombreux Mauritaniens se sont lancés sans succès dans cette démarche : les procédures administratives sont alambiquées et cristallisent toute la malédiction bureaucratique propre à nos Etats africains.
Pourtant, la Mauritanie a tout à gagner dans son projet de révision du code de la nationalité pour y intégrer, enfin la reconnaissance effective de la double nationalité. Estime-t-on du côté des observateurs de la scène politique et diplomatique du pays.
« Dans un monde de multilatéralisme, la Mauritanie doit comprendre que la diaspora est une mine d’or, plus riche que le fer des GUELB de Zouératt ou encore le gisement de gaz de Grande Tortue AHMEYIN. » Analyse un journaliste qui trouve que la diaspora ne doit pas être perçue comme une menace mais comme valeur ajoutée.
D’aucuns soutiennent que les mauritaniens ayant acquis d’autres nationalités ont fait ce choix pour des raisons pratiques voire existentielles.
Ils envoient chaque année des sommes d’argent astronomique par les canaux formels et informels, difficilement chiffrables.
« D’ailleurs, ils sont toujours restés mauritaniens jusque dans l’âme et participent activement à la construction du pays de mille et une manières. » Déclare un homme d’affaires qui fait du commerce des « arrivages de voiture » depuis quelques années.
Certains pays africains ont compris très tôt qu’il faut profiter de cette manne que sont leurs diasporas et de leurs « cerveaux prêts à être utilisés » pour se développer et être concurrentiel. Cela leur a valu la notoriété et la respectabilité notamment aux plans sportifs, artistiques et académiques pour ne citer que ceux-là.
Si la Mauritanie, veut accorder la double nationalité à ses citoyens à condition qu’ils ne soient ni fonctionnaires ni ambitieux pour des postes électifs, il y a fort à se demander à quoi cela sert-il d’être détenteur d’une citoyenneté discriminée dans son propre pays.
Seyré Sidibé pour Initiatives News
initiativesnews
Depuis l’indépendance, la Mauritanie n’a pas voulu reconnaitre la « multi nationalité ». Le jeune Etat naissant se méfiait beaucoup de la double citoyenneté qui pouvait constituer une menace pour son éclosion.
La nouvelle loi, n’est pas encore passée devant l’assemblé nationalité mais d’ores et déjà, elle suscite l’enthousiasme et l’emballement de la diaspora considérant cette nouvelle disposition juridique comme est un cadeau et la fin des tracasseries administratives.
Le sujet intéresse particulièrement la diaspora au point qu’il domine toutes les conversations sur les réseaux sociaux.
Les mauritaniens résidents à l’étranger souhaitent en finir avec le calvaire lié aux frais de visa : 55 Euros par personne et pour un mois et cent dix Euros pour deux mois.
Ils sont impatients et s’interrogent déjà sur les modalités administratives à entreprendre pour rentrer dans la légalité.
Seulement il y a un hic : le ministre mauritanien de la justice a précisé les exceptions dans le nouveau projet de loi.
Désormais, tout mauritanien porteur d’une double nationalité sera interdit de la fonction publique ainsi que de tous les postes électifs a averti Mohamed Mahmoud Ould Cheikh Abdoullah BOYA. Une offre de citoyenneté discriminée qui fait jaser sur la toile. Beaucoup de compatriotes ont qualifié d’injustes et d’incompréhensibles ces retrictions.
Or, actuellement, plusieurs membres du Gouvernement sont détenteurs d’autres citoyennetés.
« Ces restrictions constituent un obstacle et révèlent que notre pays ne perçoit toujours pas la diaspora comme des Mauritaniens à part entière, composée d’ouvriers, d’analphabètes mais aussi de cadres compétents : une expertise rare dont l’implication peut résorber le manque criant de ressources humaines compétentes dans le pays. » Commente un ressortissant de la vallée qui vit en Europe depuis plusieurs décennies.
L’ancien chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait modifié la loi sur la nationalité, pour rendre l’accès à la double nationalité sujette à prérogative exclusive du président de la république.
Avec lui, la reconnaissance de la double nationalité était acquise mais seulement, il s’agit d’une reconnaissance limitative et sélective du fait qu’elle était soumise à la seule approbation du président de la République.
Selon plusieurs citoyens, cette modification n’était pas généreuse car elle ne permettait qu’à quelques privilégiés de jouir de la double nationalité. En plus, l’acquisition de ce statut relevait du parcours du combattant.
De nombreux Mauritaniens se sont lancés sans succès dans cette démarche : les procédures administratives sont alambiquées et cristallisent toute la malédiction bureaucratique propre à nos Etats africains.
Pourtant, la Mauritanie a tout à gagner dans son projet de révision du code de la nationalité pour y intégrer, enfin la reconnaissance effective de la double nationalité. Estime-t-on du côté des observateurs de la scène politique et diplomatique du pays.
« Dans un monde de multilatéralisme, la Mauritanie doit comprendre que la diaspora est une mine d’or, plus riche que le fer des GUELB de Zouératt ou encore le gisement de gaz de Grande Tortue AHMEYIN. » Analyse un journaliste qui trouve que la diaspora ne doit pas être perçue comme une menace mais comme valeur ajoutée.
D’aucuns soutiennent que les mauritaniens ayant acquis d’autres nationalités ont fait ce choix pour des raisons pratiques voire existentielles.
Ils envoient chaque année des sommes d’argent astronomique par les canaux formels et informels, difficilement chiffrables.
« D’ailleurs, ils sont toujours restés mauritaniens jusque dans l’âme et participent activement à la construction du pays de mille et une manières. » Déclare un homme d’affaires qui fait du commerce des « arrivages de voiture » depuis quelques années.
Certains pays africains ont compris très tôt qu’il faut profiter de cette manne que sont leurs diasporas et de leurs « cerveaux prêts à être utilisés » pour se développer et être concurrentiel. Cela leur a valu la notoriété et la respectabilité notamment aux plans sportifs, artistiques et académiques pour ne citer que ceux-là.
Si la Mauritanie, veut accorder la double nationalité à ses citoyens à condition qu’ils ne soient ni fonctionnaires ni ambitieux pour des postes électifs, il y a fort à se demander à quoi cela sert-il d’être détenteur d’une citoyenneté discriminée dans son propre pays.
Seyré Sidibé pour Initiatives News
initiativesnews