L'opposition radicale mauritanienne a invité mardi le président Mohamed Ould Abdel Aziz à organiser une élection transparente en 2019 pour permettre une alternance pacifique, lui promettant en retour qu'il bénéficierait "de sa dignité et de son respect".
M. Ould Abdel Aziz, qui achèvera son second mandat en 2019, répète régulièrement qu'il ne tentera pas de modifier la Constitution pour se représenter, sans apaiser les soupçons de l'opposition, alimentés par les déclarations publiques de ses ministres ou de ses partisans en faveur d'un troisième mandat. Dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion, l'opposition radicale a appelé à une transition en douceur "entre un président élu dont la victoire est reconnue par tous et un sortant jouissant de sa dignité et de son respect". "Il est de l'intérêt du pays que le président sortant soit assuré, en quittant sa fonction, qu'il ne sera pas inquiété", a expliqué au cours d'une conférence de presse l'un des dirigeants de l'opposition, Mahfoudh Ould Bettah. Il faisait allusion à d'éventuelles poursuites, alors que l'opposition radicale accuse le chef de l'Etat de mauvaise gestion et d'atteintes aux droits de l'Homme. L'opposition a par ailleurs dénoncé comme "une restriction des libertés" la fermeture lundi soir du "centre de formation des oulémas" à Nouakchott, accusé par les autorités de "dispenser un enseignement islamiste extrémiste" en relation avec les Frères musulmans. La direction du centre a rejeté cette mesure, assurant que l'établissement "dispense un enseignement scientifique et théologique à l'image des mahadras traditionnelles (écoles coraniques en Mauritanie) qui n'a rien à voir avec la politique". Le créateur du centre, Mohamed Elhacen Ould Dedaw, considéré comme le principal représentant de la mouvance des Frères musulmans dans le pays, actuellement en Turquie pour des soins, a ajouté que son institution, n'avait "pas besoin d'autorisation d'enseigner" et poursuivrait "sa mission d'enseignement d'une manière ou d'une autre". Cette fermeture intervient après la mise en garde lancée la semaine dernière par le président mauritanien contre l'islam politique, alors que le parti islamiste Tewassoul a confirmé son statut de principale force d'opposition aux élections législatives et locales, largement remportées par le parti au pouvoir. "Il n'est pas normal qu'un seul parti utilise et s'accapare l'islam, ce n'est pas acceptable et ce ne sera plus accepté dans l'avenir", a déclaré M. Ould Abdel Aziz le 20 septembre, affirmant que des "mesures seront prises le moment venu".
Belga
source essahraa.net