Dans la journée d'hier 23 Mai 2019, les autorités régionales (Gouverneurs et préfet) sous l'instigation partiale de la cellule régionale chargée des affaires religieuses, ont tenté avec force de trancher le litige autour de la grande mosquée du village.
Depuis quelques mois, la nouvelle grande mosquée de cette localité située à quelques kms de Selibaby, fait l'objet d'une affaire de gestion de l'imamat entre la composante sociale d'ascendance dite ESCLAVE statutaire chez les soninkés et l'ordre féodalo-esclavagiste (chefferie coutumière et religieuse). Ce lieu de culte qui a été financé et construit par l'ensemble de ressortissants villageois, risque d'être la source d'un divorce irréconciliable entre les 2 camps du village. D'après les dernières nouvelles du terrain, les incidents d'hier ont été provoqués par l'organe régional chargé des affaires religieuses dirigé par un certain Diallo.
Ce dernier aurait décidé d'une manière unilatérale de donner la gestion exclusive de l'imamat au camp féodalo-esclavagiste au détriment de ceux qui sont considérés comme des esclaves statutaires. Et dans la journée d'hier, les féodaux avec la complicité des autorités régionales, ont tenté d'installer les tapis dans la mosquée en préparation pour la grande prière d'aujourd'hui vendredi. Les échauffourées ont éclaté et des éléments de la gendarmerie sont arrivés en arrêtant plusieurs membres de la communauté dite ESCLAVE par ascendance statutaire.
Quelques représentants des autorités régionales ont passé la nuit au village et comptent procéder à l'ouverture forcée et unilatérale de la mosquée ce vendredi en prenant clairement cause pour le camp des féodalo-esclavagistes. Nous apprenons que d'autres membres de la communauté lésée et discriminée ont été appréhendés dans la nuit .
Nous dénonçons cette situation injuste et indigne d'un traitement équitable attendu des pouvoirs publics pour TOUS les administrés.
Nous tenons responsables, l'organe régional chargé des affaires religieuses et les pouvoirs administratifs de toutes les conséquences possibles de cette situation dangereusement tendue.
Nous portons à la connaissance de l'opinion nationale et internationale sur le caractère discriminatoire et ségrégationniste de cette décision en cours d'exécution par la force publique. Les droits fondamentaux d'une partie des habitants sont bafoués au profit d'un autre camp basé sur des considérations féodalo-esclavagistes.
Nous rappelons les lois nationales suivantes qui vont l'encontre de ce qui est entrain d'être commis par ce forcing inadmissible :
✅La LOI 2015 - 031 antiesclavagiste en Mauritanie .
✅La 2018 - 023 portant sur les DISCRIMINATIONS en Mauritanie .
■P/ GANBANAAXU Kinikoumou