Les dernières sorties médiatiques du président de la République ont eu le mérite de provoquer un électrochoc au sein d’une administration sclérosée et d’un appareil gouvernemental sous perfusion et quasiment en mort clinique.
A Madrid d’abord le président Ghazouani a franchi le Rubicon en décidant de peindre la triste réalité devant la communauté mauritanienne et en reconnaissant que la pauvreté est l’une des choses les mieux partagées dans le pays ; à Nouakchott ensuite devant la nouvelle promotion fraîchement sortie de l’Ecole nationale d’Administration, en clouant au pilori le rendement quasi nul d’une administration de sous-développement, une administration évoluant dans un cocon et complètement en déphasage avec les attentes du citoyen ; et enfin devant les Walis du pays blâmés pour leur comportement en porte-à-faux avec les missions qui leurs sont dévolues et qui ont pour objectif principal de servir le citoyen.
Or et c’est un secret de Polichinelle, ces Walis sont considérés comme de véritables potentats locaux et se comportent comme tels.
Ainsi donc, des ministres aux Walis en passant par tous les maillons de la chaîne, c’est toute la machine de l’Etat qui s’en trouve grippée ; une situation qui compromet dangereusement tous les efforts de développement et dont le citoyen paie le plus lourd tribut.
En effet ce dernier fait figure de dindon de la farce et n’a quasiment droit qu’à des tracasseries et à des humiliations.
Ainsi pour obtenir ne serait-ce qu’un extrait d’acte de naissance il va falloir passer des nuits blanches devant le centre d’Etat Civil ; idem pour obtenir le moindre autre document anodin dans n’importe quelle administration ; et même pour payer ses factures au niveau de la SOMELEC, de la SNDE, d’une administration du Trésor Public, on le traîne à longueur de journée. Pour payer un simple timbre il faut souvent batailler dur, le comble !
Au niveau du marché c’est encore pire. Les commerçants règnent sur la jungle et font des hausses comme bon leur semble avec une absence totale voire même une complicité des services gouvernementaux concernés. En guise d’exemple la dernière hausse du prix du pain dont le prix de la baguette est passée du jour au lendemain du simple au double, une hausse de 100% qu’on ne peut voir nulle part ailleurs.
Pas étonnant donc que les citoyens viennent camper régulièrement devant la Présidence pour se plaindre.
Ce dysfonctionnement et cette léthargie de l’administration favorisent une corruption qui gangrène tout le système et qui se passe à ciel ouvert.
Ainsi pour obtenir le moindre service le moyen le plus efficace est le fait de mettre la main à la poche ou d’avoir un bras long. C’est malheureusement une règle tacite et appliquée « religieusement ».
Et plus grave encore ceux qui sont chargés d’appliquer les lois sont les premiers à les violer. Ainsi les éléments des forces de sécurité roulent généralement dans des véhicules non dédouanées et sans papiers . Certains d’entre eux font le taxi, une concurrence déloyale et une impunité inadmissibles.
Face à ces graves dysfonctionnements, le gouvernement et ses membres manquent cruellement d’esprit d’initiative. Les ministres se complaisent dans leur luxe insolent et beaucoup d’entre eux sont même dépassés par ce qui se passe dans leurs propres départements.
Et pour couronner ce tableau peu reluisant, le pays a du mal à retrouver le chemin de la bonne gouvernance. Aucune politique viable à l’horizon pour se doter des ressources humaines indispensables au décollage économique. Le système éducatif patine et se complait dans la politique politicienne. Les universités et autres centres de formation du fait d’une politique mal pensée ne sont que des machines à fabriquer des chômeurs. Les faux diplômes pullulent. Et pour paraphraser ce grand commis de l’Etat : mieux vaut avoir des ignorants sans diplômes que des diplômés ignorants.
Ce sont là autant de maux que le président de la République a eu le courage de dénoncer. En secouant ainsi le cocotier le président a contraint les loups à sortir du bois. Et la valse des réactions à l’appel du boss a été immédiate.
Des départements ministériels, des entreprises d’Etat ont d’ores et déjà annoncé des mesures allant dans le sens d’une administration de proximité au service du citoyen. Est-ce un leurre ou un effet de mode ? C’est possible. C’est peut-être un subterfuge juste pour attendre que la tempête présidentielle se dissipe.
De ce fait un suivi et un contrôle rigoureux seront plus que nécessaires pour évaluer les réformes qui seront entreprises et éventuellement sanctionner et mettre hors d’état de nuire les brebis galleuses.
Il est grand temps que notre pays se mette sur le train du développement et de la bonne gouvernance. Toutes les conditions sont réunies et nous devons en profiter et se mettre enfin au travail.
La Mauritanie dispose pourtant de beaucoup plus d’atouts que des pays comme le Rwanda, l’Ile Maurice, le Cap Vert, qui figurent aujourd’hui au peloton de tête des champions du développement et de la bonne gouvernance sur le continent.
Bakari Gueye initiativesnews
A Madrid d’abord le président Ghazouani a franchi le Rubicon en décidant de peindre la triste réalité devant la communauté mauritanienne et en reconnaissant que la pauvreté est l’une des choses les mieux partagées dans le pays ; à Nouakchott ensuite devant la nouvelle promotion fraîchement sortie de l’Ecole nationale d’Administration, en clouant au pilori le rendement quasi nul d’une administration de sous-développement, une administration évoluant dans un cocon et complètement en déphasage avec les attentes du citoyen ; et enfin devant les Walis du pays blâmés pour leur comportement en porte-à-faux avec les missions qui leurs sont dévolues et qui ont pour objectif principal de servir le citoyen.
Or et c’est un secret de Polichinelle, ces Walis sont considérés comme de véritables potentats locaux et se comportent comme tels.
Ainsi donc, des ministres aux Walis en passant par tous les maillons de la chaîne, c’est toute la machine de l’Etat qui s’en trouve grippée ; une situation qui compromet dangereusement tous les efforts de développement et dont le citoyen paie le plus lourd tribut.
En effet ce dernier fait figure de dindon de la farce et n’a quasiment droit qu’à des tracasseries et à des humiliations.
Ainsi pour obtenir ne serait-ce qu’un extrait d’acte de naissance il va falloir passer des nuits blanches devant le centre d’Etat Civil ; idem pour obtenir le moindre autre document anodin dans n’importe quelle administration ; et même pour payer ses factures au niveau de la SOMELEC, de la SNDE, d’une administration du Trésor Public, on le traîne à longueur de journée. Pour payer un simple timbre il faut souvent batailler dur, le comble !
Au niveau du marché c’est encore pire. Les commerçants règnent sur la jungle et font des hausses comme bon leur semble avec une absence totale voire même une complicité des services gouvernementaux concernés. En guise d’exemple la dernière hausse du prix du pain dont le prix de la baguette est passée du jour au lendemain du simple au double, une hausse de 100% qu’on ne peut voir nulle part ailleurs.
Pas étonnant donc que les citoyens viennent camper régulièrement devant la Présidence pour se plaindre.
Ce dysfonctionnement et cette léthargie de l’administration favorisent une corruption qui gangrène tout le système et qui se passe à ciel ouvert.
Ainsi pour obtenir le moindre service le moyen le plus efficace est le fait de mettre la main à la poche ou d’avoir un bras long. C’est malheureusement une règle tacite et appliquée « religieusement ».
Et plus grave encore ceux qui sont chargés d’appliquer les lois sont les premiers à les violer. Ainsi les éléments des forces de sécurité roulent généralement dans des véhicules non dédouanées et sans papiers . Certains d’entre eux font le taxi, une concurrence déloyale et une impunité inadmissibles.
Face à ces graves dysfonctionnements, le gouvernement et ses membres manquent cruellement d’esprit d’initiative. Les ministres se complaisent dans leur luxe insolent et beaucoup d’entre eux sont même dépassés par ce qui se passe dans leurs propres départements.
Et pour couronner ce tableau peu reluisant, le pays a du mal à retrouver le chemin de la bonne gouvernance. Aucune politique viable à l’horizon pour se doter des ressources humaines indispensables au décollage économique. Le système éducatif patine et se complait dans la politique politicienne. Les universités et autres centres de formation du fait d’une politique mal pensée ne sont que des machines à fabriquer des chômeurs. Les faux diplômes pullulent. Et pour paraphraser ce grand commis de l’Etat : mieux vaut avoir des ignorants sans diplômes que des diplômés ignorants.
Ce sont là autant de maux que le président de la République a eu le courage de dénoncer. En secouant ainsi le cocotier le président a contraint les loups à sortir du bois. Et la valse des réactions à l’appel du boss a été immédiate.
Des départements ministériels, des entreprises d’Etat ont d’ores et déjà annoncé des mesures allant dans le sens d’une administration de proximité au service du citoyen. Est-ce un leurre ou un effet de mode ? C’est possible. C’est peut-être un subterfuge juste pour attendre que la tempête présidentielle se dissipe.
De ce fait un suivi et un contrôle rigoureux seront plus que nécessaires pour évaluer les réformes qui seront entreprises et éventuellement sanctionner et mettre hors d’état de nuire les brebis galleuses.
Il est grand temps que notre pays se mette sur le train du développement et de la bonne gouvernance. Toutes les conditions sont réunies et nous devons en profiter et se mettre enfin au travail.
La Mauritanie dispose pourtant de beaucoup plus d’atouts que des pays comme le Rwanda, l’Ile Maurice, le Cap Vert, qui figurent aujourd’hui au peloton de tête des champions du développement et de la bonne gouvernance sur le continent.
Bakari Gueye initiativesnews