Des pèlerins de la diaspora en partance cette semaine pour la Mecque à l’aéroport Charles De Gaule, ont affirmé avec certitude que l’ambassade saoudienne à Paris a refusé des visas pour des pèlerins réfugiés mauritaniens sans toutefois précisé les raisons.
Pas de surprise pour les observateurs qui pointent le retour de l’ascenseur de Ryad à Nouakchott pour son soutien dans l’affaire du journaliste Khashoggi. L’Arabie saoudite remet ainsi la pendule à l’heure après 30 ans des déportations des noirs au Sénégal et au Mali.
Ce refus de visas est une double peine pour les réfugiés mauritaniens en France. Réfugiés et indésirables au royaume Wahabite même pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. Et pourtant les saoudiens accueillent sur leur sol des soldats américains. C’est toute la Oumma qui prend un coup avec ce mariage de la religion avec la politique. Le seul crime de ces pèlerins c’est d’être réfugié. Ce n’est pas un hasard si la Mauritanie est le premier pays du Maghreb à recevoir le prince Ben Salman à Nouakchott après l’assassinat du journaliste Khashoggi.
L’Arabie saoudite est le premier pays visité par Ould Ghazouani avant même son investiture. Ces nouveaux signaux entre Ryad et Nouakchott inquiètent les observateurs à la veille de la passation de pouvoir entre Ould Aziz qui laisse des empreintes indélébiles d’une politique négationniste contre les noirs et Ould Ghazouani sur ses traces.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste