Le ministre de la Justice, M. Mohamed Mahmoud Cheikh Abdoullah Ben Boya, a supervisé, lundi à Nouakchott, le lancement d’une session de formation autour de l’amélioration de l’efficacité judiciaire à travers la compréhension des conventions internationales des droits de l’homme et l’application de la justice pénale.
Cette session, organisée par la Commission nationale des Droits de l’Homme, en coopération avec le réseau arabe des institutions nationales des droits de l’homme, vise à approfondir l’expertise des juges et à renforcer leurs compétences, créant un espace d’échange d’expériences et de bonnes pratiques dans le domaine des droits de l’homme.
La formation sera l’occasion de souligner le rôle du pouvoir judiciaire dans la recherche d’un équilibre entre l’application de la loi et le respect des droits fondamentaux, améliorant la compréhension des juges des conventions internationales relatives aux droits de l’homme et leur application par les juridictions nationales.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre de la Justice a indiqué que ‘’la question des droits de l’homme dans notre pays revêt une importance particulière, compte tenu de la place qu’elle occupe dans la constitution, qui consacre les principes fondamentaux des droits de l’Homme, tels que l’égalité, la garantie des libertés fondamentales, ainsi que la prévention et la criminalisation de l’esclavage, de la torture et de toutes les formes de traitements inhumains’’, a – t – il dit.
Il ajouté que ”la ratification par notre pays et son adhésion à tous les conventions et instruments internationaux relatifs à la protection des droits de l’Homme montre qu’il fait de la promotion des droits de l’Homme la pierre angulaire des politiques publiques du gouvernement, qui met en œuvre le contenu du programme de Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ‘’mon ambition pour la patrie’’, précise – t -il.
‘’La promotion des droits de l’homme est intrinsèquement liée à la réforme et au développement du système judiciaire, ce qui fait du pouvoir judiciaire le garant des droits et libertés’’, ajoute – t -il, rappelant que des efforts sont actuellement en cours pour mettre en œuvre une réforme judiciaire ambitieuse assez élargie, appliquant la Charte nationale pour la réforme et le développement de la justice, publiée à l’issue des forums publics pour la justice organisés par le ministère de la Justice en janvier 2023.
De son côté, le président de la Commission nationale des Droits de l’Homme, M. Ahmed Salem Ould Bouhoubeini, a indiqué que ‘’cette session de formation reflète la volonté commune de consolider l’État de droit et de renforcer la protection des droits de l’Homme dans notre pays, en fournissant aux acteurs judiciaires les outils nécessaires pour mieux intégrer les normes internationales dans la pratique judiciaire’’, déclare – t – il.
Il a ajouté que le juge, en tant que garant des libertés fondamentales, occupe une position centrale dans l’édification du système des droits de l’homme, soulignant que cette responsabilité exige une connaissance approfondie des obligations internationales de notre pays et une capacité réelle à les appliquer dans le cadre des procédures pénales.
Ould Bouhoubeini a affirmé que ‘’l’atelier est organisé dans un contexte national et international marqué par de fortes aspirations au respect des droits de l’homme, autrement dit, le juge est invité à combiner rigueur juridique et sens de l’humanité dans les affaires dont il est saisi.
Auparavant, le secrétaire général du réseau arabe des institutions nationales des droits de l’homme, M. Sultan ben Hassen Jamali, avait indiqué que ‘’la coopération entre le réseau et la Commission nationale des Droits de l’Homme témoignait de la volonté des deux parties de renforcer les capacités des parties prenantes nationales, contribuant ainsi à la mise en place des outils nécessaires pour relever les défis auxquels sont confrontés les systèmes judiciaires, tout en assurant la protection des droits de l’homme.
La session sera surtout axée sur l’échange de connaissances et d’expériences en examinant des questions pratiques et des cas qui aideront à passer de la théorie à la pratique, mettant l’accent sur le rôle clé des institutions nationales des droits de l’homme en tant qu’auxiliaires du pouvoir judiciaire, prodiguant les conseils et renforçant les mécanismes de surveillance de la justice.
Le démarrage de la session s’est déroulée en présence du président du mécanisme national de lutte contre la torture, du procureur général de la Cour suprême, de la présidente de l’Observatoire national des droits de la femme et de la fille, du secrétaire général de la Commission nationale des droits de l’homme, des membres de la Commission, des représentants de l’Union européenne et du système des Nations Unies en Mauritanie, du conseiller juridique du réseau arabe des institutions nationales, au côté de plusieurs fonctionnaires du département de la Justice. AMI