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Force conjointe du G5 Sahel : Barkhane sur le départ ?

Vendredi 9 Juin 2017 - 11:14

 Le projet de mise en place d’une force militaire conjointe au sein du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) a pris un coup d’accélérateur, à la faveur du soutien manifeste de l’Union européenne et de l’introduction du dossier à l’agenda du Conseil de sécurité des Nations-unies. 
  
La décision de mettre en place une armée conjointe, a été prise lors du second sommet des chefs d’Etats, tenu à Ndjamena en novembre 2015, une rencontre qui coïncidait avec l’attaque de l’hôtel Radisson de Bamako (27 morts), revendiquée alors par le groupe Al-Mourabitoune. « Nous sommes confrontés aux mêmes problèmes. Nous n’avons d’autre choix que d’unir nos efforts », avait  indiqué le président tchadien Idriss Déby qui succédait au Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à la présidence en exercice du G5. 
  
Près de deux ans après, le projet est sur la voie de la concrétisation, en réponse à la multiplication des scènes de violence contre les différentes forces de sécurité présentes sur le territoire malien : les troupes de la Mission des Nations Unies au Mali, l’opération militaire française dénommée Barkhane et l’armée malienne. Sollicitée par le conseil des ministres du G5 Sahel, l’Union européenne a  annoncé début juin 2017 une contribution de 50 millions d’euros pour le déploiement de la force conjointe. 
  
Une coopération qui ne tardera pas à remettre au goût du jour les critiques de la société civile africaine dont des membres assimilent cette aide à un moyen pour l’U.E de contrôler ou d’imposer un agenda aux dirigeants locaux. L’Europe voit à coup sûr dans un Sahel en paix, le moyen de stopper les flux migratoires irréguliers vers ses frontières. 
  
Visiblement très disposée à apporter son appui à la force conjointe, l’U.E affirme sur son site qu’elle va accorder aux cinq pays membres du G5 Sahel une aide au développement de 2 milliards d’Euros. Une « aide » qui s’ajoute au fonds fiduciaire d'urgence pour l'Afrique, à hauteur de 450 millions d'Euros pour soutenir des projets complémentaires de renforcement de la sécurité. 
 
Cette force commune en gestation, s’est dotée dans la foulée d’un commandant en la personne du général Didier Dacko, qui occupait jusqu’ici le poste de chef d’Etat-major général des armées du Mali, selon le communiqué du conseil des ministres du Mali du 07 juin 2017. 
  
Pour justifier cette nomination, certains observateurs avancent la grande expérience du général Dacko, alors que d’autres estiment qu’elle est plutôt à mettre au compte de la situation du Mali, pays qui constitue en ce moment l’épicentre du terrorisme dans le Sahel. 
  
La relève de Barkhane 
  
Selon document du ministère français de la Défense, la force française « vise en priorité à favoriser l’appropriation par les pays partenaires du G5 Sahel de la lutte contre les Groupes armés terroristes (GAT), sur l’ensemble de la Bande sahélo-saharienne (BSS) ». Lancée en août 2014, Barkhane, qui a un champ d’actions plus large, a pris la la relève de l’opération Serval (janvier 2013) qui a permis de chasser les groupes armées qui occupaient le Nord du Mali en janvier 2013. 
 
Le chercheur malien, Ibrahim Maiga, tire un bilan « mitigé » de l’opération Barkhane qui avait comme objectif principal de lutte contre les groupes djihadistes et ensuite d’appuyer les Etats du G5 Sahel quant à une appropriation de cette lutte.   
Trois ans après son lancement, le constat est que les djihadistes continuent de lancer des attaques de plus en plus meurtrières. La violence a aujourd’hui atteint le centre du Mali et touche aussi des pays voisins comme en témoignent les multiples attaques perpétrées au Burkina Faso, ces deux dernières années. 
 
Si Pour l’instant aucune date n’est précisée pour le déploiement de la force conjointe (10.000 hommes, prévus), elle va dans l’immédiat hériter d’un terrain difficile, encore loin d’avoir été pacifié par Barkhane (entre 3500 et 4000 soldats). 
 
Certains analystes ne manquent pas d’avertir les pays de la sous-région de la puissance opérationnelle des groupes armés, qui sont eux-aussi dans une logique d’union, comme en atteste la fusion annoncée début mars 2017 des Ansar Dine, Al Mourabitoune et la Katiba Macina, regroupée sous la bannière d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et  sous la direction du djihadiste malien Iyad Ag Ghali… 
 
Au regard des déclarations du président français Emmanuel Macron lors de sa visite à Gao (nord du Mali), le 19 mai 2017, il est à craindre un chevauchement dans la mise en œuvre de la force conjointe.  Car Macron avait promis, que «l’opération Barkhane ne s'arrêtera que le jour où il n'y aura plus de terroristes islamistes dans la région ».
 
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