Le quartier Commissariat terrorisé
Nous l’avons déjà souligné : les patrouilles de la Garde nationale qui sillonnent Arafat, dès la tombée de la nuit, n’ont plus leur efficacité d’antan. Observateurs et habitants de la zone s’accordent à affirmer qu’elles ont lâché beaucoup de lest. On remarque une ou deux de leurs voitures, entre Maghreb et Icha’a, sur les axes bien éclairés, mais plus aucune, après minuit. Quartiers libres pour les malfaiteurs ! Voilà comment nombre de résidents du secteur situé entre les deux écoles primaires Cheikh El Mahfoudh et Oum El Mouminine, à proximité du commissariat de police Arafat 2, ont vécu, tout dernièrement, une semaine folle d’insécurité. Plusieurs boutiques ont été dévalisées et mises à sac, par des bandes qui semblent ne plus rien craindre. Les domiciles ne sont pas épargnés et leurs visiteurs « non grata » en emportent tout ce qui leur tombe sous la main, menaçant et agressant, parfois, leurs pauvres habitants, citoyens pourtant censés protégés par l’Etat.
H.A. dort tranquillement sur la terrasse de sa maison, avec sa famille. Vers trois heures du matin, il est réveillé en sursaut par trois gaillards de teint foncé, armés de poignards. Mais H.A. a cette présence d’esprit de leur faire croire qu’il détient une arme à feu et voilà les lascars à déguerpir en tous sens, sautant directement de l’étage. L’un d’eux se blesse en tombant, ses complices l’évacuent sans tarder. La police connaîtrait fort bien ces bandits, nous informent nos sources, mais ils courent toujours… sans être nullement inquiétés, semble-t-il.
La bande de la Carina fait de nouvelles victimes
Dans les colonnes de notre précédente édition, nous relations la mésaventure d’une courageuse jeune fille blessée au couteau par un malfaiteur. Ce dernier réussissait à s’enfuir, avec son complice, à bord d’une Carina grise aux verres fumés, immatriculée : 2263 AL 00. Une voiture déclarée volée depuis une semaine, affirmait la police. Mais les lascars n’en sont pas restés là ! Deux malfaiteurs, mêmes traits, même véhicule, continuent à semer la terreur à Arafat, Toujounine et Tarhil.
La même nuit où la jeune fille a été poignardée, plusieurs autres personnes, dont un vieil homme, ont été séparément braquées, au quartier Poteau 11. Deux nuits plus tard, des jeunes filles qui se baladaient à pied, en groupe, se sont vues sommées de donner portables et bijoux, aux occupants de la même Carina, à Bouhdida. Le lendemain, plusieurs autres personnes ont déclaré avoir été braquées au quartier Rue Messoud par ces mêmes deux jeunes.
Notons, par ailleurs, que le vol de voitures a repris, ces jours-ci, de la vigueur, après une brève accalmie, au cours des deux mois passés. Une bande apparemment spécialisée dans le matériel audio des véhicules : magnétophone, MP 3 et cassettes ; sévit actuellement dans les mêmes zones.
Calme relatif à Dar El Beïdha
Il est connu de tous que Dar El Beïdha, populeux quartier au sud de Nouakchott, était une « traditionnelle » zone à hauts risques. Le meurtre du transporteur, assassiné dans sa propre maison par son apprenti, est encore dans les mémoires. Les viols s’y comptent par dizaines, ainsi queles vols à main armée, agressions et braquages en tout genre. On y déplore également quelques suicides, comme celui du jeune homme, le mois dernier, qui s’est pendu en l’enceinte de la fameuse mosquée Douat, ou celui d’une jeune fille, au quartier Samia…
Les cellules du commissariat de police El Mina 3 sont pourtant vides, nous dit une source qui y travaille, il est presque exceptionnel qu’on y place quelqu’un. Le mois dernier, le commissariat n’a ainsi déféré que quelques rares détenus, arrêtés à la suite de « soit-transmis », envoyés par le procureur de la wilaya Sud. Selon les connaisseurs du milieu, cette apparente contradiction s’explique par le fait que plus de soixante pour cent des grands délinquants de Nouakchott sont ressortissants de Dar El Beïdha et opèrent hors du quartier. Une bonne dizaine de dangereux récidivistes, dont les fameux Cheikhna « Bradly » et Abdallahi « le vainqueur », s’y trouvent actuellement. La police surveille timidement leurs mouvements. Mais ce ne sont que les petits délinquants qui exercent leurs « talents » sur place et encore n’agressent-ils ou braquent que les nouveaux venus ou les « intrus », rapporte notre source.
Rappelons que le premier poste de police y fut établi, en 2004, sous les ordres de l’inspecteur N’gouda. Le brave brigadier qui en fut chargé réussit mettre un peu d’ordre dans ce coin perdu, au grand bonheur des habitants. En 2008, les pouvoirs publics décident, enfin, de mettre en place plusieurs nouveaux commissariats de police à Nouakchott pour parer à la déferlante du crime. C’est alors qu’est ouvert celui d’El Mina 3, à Dar El Beïdha. Son premier chef, Ewa ould Nada, passa plusieurs mois consigné, jour et nuit, dans son bureau, à combattre l’insécurité du quartier. Ses violons ne désemplissaient pas. Puis l’ordre commença à s’imposer, baissant progressivement le taux de braquages, viols et meurtres.
Mosy
source lecalame.info