Meurtre d'Ould Rassoul : six suspects épinglés
Nouadhibou, « traditionnelle » plaque tournante de trafics et crimes en tout genre. Son taux de criminalité y dépasse parfois celui de Nouakchott et certains abominables meurtres y restent gravés dans les mémoires : en 2009, des ressortissants Ouest-africains avait tué puis démembré un gardien mauritanien avant d’éparpiller ses restes en différents zones de la ville… Quelques années plus tard, une jeune fille avait émasculé un homme qui l’avait en retour assassinée... C’est par dizaines qu’on compte journellement les délits en cette grande ville.
La semaine dernière, le cadavre d'un jeune homme y a été découvert dans un quartier périphérique. Couvert de sang, il paraissait avoir été lardé de coups de couteau. Après le constat habituel du substitut du procureur de la République, on l’évacuait à la morgue pour identification : Mohamed ould Rassoul, un jeune chômeur natif du Tagant. L’enquête de la police permettait d’interroger six de ses copains présumés dernières personnes à l’avoir vu vivant. Leur audition a permis de lancer la traque d’un septième qui aurait eu, la veille, des comptes à régler avec le défunt. Après deux jours de recherche, le suspect a fini par être cueilli et embarqué au commissariat.
La grotte d'Ali Baba
Au cours des mois de Juillet, Août et Septembre passés, la police a reçu plusieurs déclarations de vols en différentes zones de Nouakchott. Notamment des cambriolages de villas et boutiques. Les bandits n'emportaient que des marchandises de valeur, téléphones, téléviseurs et tapis. Tout particulièrement dans les quartiers Carrefour, Arafat, El Vellouja et Toujounine dont beaucoup de familles s’étaient rendues dans la Badiya pour les vacances. Le commissariat du Ksar 2 décidait alors de tirer les choses au clair et son enquête a fini par porter fruit. Un présumé sujet à caution arrêté au cours d'un coup de filet a fourni une précieuse information qui a mené tout droit à l’arrestation de trois suspects. Au cours de leur audition, ils ont reconnu avoir cambriolé, en bande, des dizaines de maisons et boutiques et entreposé leur butin dans un grand magasin loué pour l’occasion. La rafle des lieux a révélé un sacré pactole : plusieurs tonnes de sucre et de riz, vingt-cinq bidons de 20 litres d'huile, trente de 10 litres, une tonne de macaronis, des caisses de biscuits, des tapis, des téléviseurs, deux armes à feu, plusieurs téléphones et ordinateurs portables… Les trois lascars sont tous des récidivistes fraîchement sortis de prison.
« Boudou » dans ses œuvres
Un jeune dépravé natif d'El Mina au sein d'une famille comptant déjà deux délinquants abandonna très tôt l'école pour se perdre dans la fréquentation assidue des cinémas Mina El Ven et El Veth. C’est là qu’il reçut sa première formation de hors la loi. Il accompagnait ses frères et leurs complices dans leurs vols et cambriolages. Très mince, il parvenait à se faufiler dans la moindre ouverture pour pénétrer dans les lieux ciblés et c’est ainsi qu’il reçut le sobriquet de « Boudou » : cafard en hassaniya. Puis il se mit à son compte personnel et devint tristement célèbre à Nouakchott, avec, bien évidemment, plusieurs séjours en taule à la clé. Actuellement hors de prison, il passe ses journées à rôder autour des magasins et boutiques Charé er-Rizgh à l’affût de la moindre occasion de mettre la main sur quelque chose.
Mosy
lecalame