Le 28 novembre, la Mauritanie célèbre son indépendance. C’est aussi jour de commémoration du massacre d’Inal en 1990. Les veuves et les orphelins réclament au nouveau président Ghazouani la fin de l’impunité.
Mohamed Ghazouani, le nouveau président à la tête de la Mauritanie depuis le mois d’août, est particulièrement attendu au tournant. Pour la fête nationale célébrée le 28 novembre, va-t-il donner des signes pour en finir avec l’impunité qui prévaut en Mauritanie depuis 26 ans ? Va-t-il laisser les manifestations qui commémorent le massacre d’Inal se dérouler dans le calme sans répression ?
Car la fête de l’indépendance coïncide avec le souvenir douloureux des 28 militaires pendus par l’armée le 27 novembre 1990 à Inal, dans le nord-ouest du pays. Toutes les victimes étaient des noirs mauritaniens qui auraient prétendument préparé un coup d’État. Le massacre d’Inal ne fut pas une exception.
Chape de plomb sur les massacres
La lumière sur les assassinats de noirs mauritaniens - victimes d’un racisme d’État dans un pays revendiquant une identité maure arabe - pendant les troubles années 1989-1991 n’a jamais été faite. « On estime que 540 militaires ont été tués et plusieurs centaines de civils, toujours dans des fosses communes », rapporte Fatimata Mbaye, présidente de l’association mauritanienne des droits de l’homme.
C’est sans compter les dizaines de milliers qui furent déportés ou contraints de fuir vers le Sénégal et le Mali. « Très peu sont finalement revenus, leurs documents d’identité ayant été détruits, y compris les registres, l’État nie leur nationalité mauritanienne », ajoute Fatimata Mbaye.