L’ancien sénateur de la circonscription de M’Bout, Youssouf Sylla, a qualifié l’accord de pêche contracté par le gouvernement mauritanien avec Poly-hondong Pelagic Fishery.Co de « haute trahison » et réclamé par conséquent son annulation, à défaut, sa renégociation à l’initiative de la Mauritanie. L’ex sénateur demande que des mesures soient prises pour tous les autres contrats de cession dans lesquelles le pays a été lésé : le port de l’amitié, l’aéroport Oum Tounsy, la centrale duale...
Signé le 7 juin 2010, ce contrat donne à cette société l’accès aux ressources halieutiques nationales, pour une durée de 25 ans, avec des conditions fiscales et commerciales avantageuses, alors même que les ressources mauritaniennes sont gravement menacées, reconnaissait l’Ong Sherpa dans son rapport de 2014. Cette Ong internationale s’étonnait de l’absence dans le contrat, de restrictions aux modalités de pêche, ceci dans un contexte aggravé par des captures illégales et non déclarées. « C’est un véritable droit au pillage de nos ressources accordé par le régime sortant aux étrangers au détriment des nationaux », dénonce Youssouf Sylla. Et le sénateur de rappeler que le secteur de la pêche représente 10% du PIB du pays, entre 35% et 50% des exportations et près de 36% des emplois
La société chinoise devrait investir 100 millions de Dollars en construisant une usine de transformation de poisson, sur un terrain de 60000 m2 octroyé par la Mauritanie, et une unité de fabrique de farine de poisson à Nouadhibou, installer un chantier de construction et de réparation d’embarcations de pêche artisanale, et créer 2500 emplois. Un scandale, tempête l’ex sénateur qui estime que les intérêts des opérateurs nationaux ont été sacrifiés sur l’autel des intérêts clientélistes nationaux et étrangers.
Petite comparaison, la société chinoise investit 4 millions de Dollars par an alors que l’UE décaisse 70 millions € par an sur 2 ans, selon l’accord de partenariat de pêche (APP). Et malgré le tollé qu’avait suscité ce contrat léonin, le parlement mauritanien avait adopté le texte, le 6 juin 2011. Selon diverses sources, quelque cinq ans après la signature de la convention, la société chinoise n’aurait honoré que très peu ses engagements.
Enfin, il s’avère impératif et indispensable de dénoncer et de renégocier cette convention afin de rétablir la Mauritanie dans son droit lésé et partant préserver les intérêts des mauritaniens, conclut Youssouf Sylla. Alors, l’annulation de la cession dans des conditions douteuses de la mine de F’Derick à une société australienne servirait-elle de déclic ?
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