L’ex-président kenyan, Daniel Arap Moi, profita de ses vingt années de pouvoir, entre 1978 et 2002, pour enrichir sa famille. Une banalité, en Afrique ? Mais le voilà rattrapé, dix-sept ans après son éviction, par un de ses dérapages. Il avait eu cette mauvaise idée de s’en prendre à vingt-deux hectares appartenant à un particulier, Noah Chelugui, chef local, dont la famille s’est révélé des plus tenaces pour faire entendre son droit. La haute Cour d’Eldoret a finalement donné raison à celle-ci, en condamnant Daniel Arap Moi à lui rembourser dix millions de dollars.
Alors, que dire des ventes très « orientées », en Mauritanie, des écoles (école Justice, école Marché, école 7), du Stade olympique, de l'école de police, systématiquement à des membres du clan Aziz ?
A quoi donc servit la fondation de la Zone franche de Nouadhibou, sinon à pourvoir ce même clan des meilleurs terrains de la cité économique ? Ou encore l’attribution, le mois dernier, du terrain attenant à la TVM qui s’est empressée, dès le lendemain, de le refiler, en des enchères on ne peut plus douteuses, aux mêmes familiers du président de la République ?
Rien, puisqu’il ne s’agit, ici, que de biens publics ? On ne s’attend évidemment pas à ce que le prochain gouvernement intente un procès au si généreux mécène de son clan. Mais l’avancée inéluctable de notre démocratie va amener, tôt ou tard, notre Société civile à assumer son rôle de défense citoyenne. Tard plutôt que tôt ? Ould Abdel Aziz, sa doublure ou autre accommodant suppléant auraient bien tort de minimiser la rapidité de l’éveil de cette conscience : c’est pour demain. Dès l’aube du nouveau mandat présidentiel, incha Allah.