Convoqués pour l’élection des cinq adjoints au maire, les conseillers municipaux Ajd-mr de la ville de Boghé disent avoir eu “l’amère surprise” d’assister à une mascarade sciemment organisée par les représentants de l’Etat. Dans un communiqué virulent, le dernier parti d’opposition d’obédience négro-africaine encore en vie, dénonce “la présence insolite de membres de la section UPR locale (dont le fédéral lui-même et le président de section) qui n’avaient rien à faire là, et l’annonce par les représentants de l’administration du changement des règles de l’élection”. “Nos élus ont assisté à un méli-mélo qui ne s’est embarrassé d’aucune forme”, poursuit le communiqué.
Pour tenter de prévenir les dissidences qui s’annonçaient dans le camp du parti au pouvoir, les représentants de l’administration annoncèrent, contrairement à la règle établie, qu’il revenait au maire de présenter les candidatures des prétendants aux postes d’adjoints.
Ils décident également séance tenante, qu’en lieu et place du numéro d’usage garantissant plus d’anonymat, les votants allaient inscrire leurs noms sur le bulletin du candidat choisi. C’est alors que nos élus demandent au Wali présent d’arrêter la mascarade qui se profilait.
Ils réclament le cas contraire aux autorités de montrer les textes qui fondent cette pratique électorale insolite, mais rien n’y fit. “De nombreuses autres irrégularités furent notées par nos élus dans le vote qui s’est poursuivi dans un désordre kafkaïen, ce malgré leurs vives protestations”, poursuit le communiqué.
Par la suite, les conseillers municipaux Ajd-mr quittèrent la salle pour, disent-ils, “ne pas cautionner le ridicule”.
Cette situation entache gravement la sincérité de l’élection des adjoints au maire de Boghé. “L’Ajd-mr n’entend naturellement pas en rester-là. Tout comme elle n’entend nullement laisser le parti au pouvoir faire montre d’arrogance à son égard”.
Dès lors, l’Ajd-mr exige :
– L’annulation pure et simple de l’opération de vote entachée de grossières fraudes électorales.
– La sanction du Wali et des représentants de l’administration coupables du viol flagrant de la loi électorale.
Notre parti entend naturellement user de son droit de porter plainte contre le Wali et sa délégation pour fraude électorale. Nous saisirons dans les jours à venir les instances judiciaires compétentes à cet effet.
Nouakchott, le 20 octobre 2018
source lesmauritanies.com