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un grain de sable pour secouer la poussière...

Arrière, l'enfer des folies génocidaires !

Jeudi 18 Juillet 2019 - 16:32

De la lointaine apocalypse somalienne au miracle botswanais, les esprits alertes s'échinent à la métaphore pour surestimer leurs mérites et/ou sous-estimer leurs travers. Non sans le plaisir pervers de blaguer les ardeurs critiques de l'adversaire. Telle surenchère rhétorique force les efforts dans un contexte politique dont les conséquences et inconséquences engagent la nation entière. Mais comment participer sans nourrir les sempiternelles guéguerres qui ne servent jamais que leurs fauteurs et commanditaires sous tutelles militaires ? 
 

Chiens de service 

La Mauritanie se meurt de tous ses tribalismes et autres atavismes solidaires avec tous les «Roi Lear» qui s'y improvisent en «chiens de service qui se font obéir». Sacrosainte leçon de Shakespeare : «un homme peut voir sans yeux comment va le monde. Regarde avec tes oreilles...Tu as bien vu le chien du fermier aboyer après un mendiant ? Et la pauvre créature fuir le bâtard ? Là, tu peux saisir la grandiose image du pouvoir : un chien de service qui se fait obéir ! Toi, soldat canaille, retiens ta sanguinaire main : pourquoi fouettes-tu cette putain ? Flagelle plutôt ton propre arrière-train. Tu brûles d'en user dans l’acte pour lequel tu la fouettes » (Roi Lear, Acte IV-Scène V). De pire en pire, les régimes s'y suivirent sans l'ombre d'un meilleur sire pour en redire sur les misères que le peuple n'en finit plus de subir. Loin s'en faut de surenchérir ou haïr. Mais comment légitimer le propos sincère sans blâmer ses amis, cousins et frères ? Comment taire, dire ou décrire la douleur de savoir les otages du pire entre les mains autoritaires d'un frère de même père et mère ? Comment ni agir ni réagir au nom d'un noble patronyme d'ores et déjà sali par la bavure policière ? Fort heureusement, la vie sourit à qui en veut bien lire les lignes de juste mesure entre le meilleur et le pire : un autre frère de surgir pour secourir, soigner et guérir ..! 
 

Inconsciences guerrières

«Baraetoune...» (Coran, IX-1). Cet étrange ennemi intérieur et son avatar si voisin et pourtant si étranger négro-africain ne sont que les boucs émissaires d'une tyrannie crépusculaire dont les usurpateurs martyrisent tous les fiers héritiers d'un temps où l'épithète islamique n'était pas un lapsus postcolonial pour voiler une république raciste et mercenaire. Pauvres maures, haratins, forgerons ou négro-mauritaniens y gisent dans les geôles pénitentiaires comme leurs ancêtres hilaliens de l'islam préliminaire souffraient le martyr mecquois sous les qoraïchites mécréants et tortionnaires. Quatre décennies de chienlit putschiste dont les seigneurs militaires et civils se suivirent dans l'art de trahir et nuire sans repentir. Tristes sbires rivalisent pour servir les pires desseins ennemis qui en divisent et terrorisent le pays, le continent et la civilisation sans coup férir. Aujourd'hui comme hier, les mêmes pompiers pyromanes attisent, baptisent et rebaptisent le bras militaire du temps béni de colonies légendaires. Sans mystère, la jaunisse macronienne et le cholera trumpien et la peste arabo-persique bourrent les urnes populaires pour griser les inconsciences guerrières : «la vérité́ est une chienne vouée au chenil dont elle ne sort qu'à coups de fouet tandis que lady chienne peut pauser au coin du feu et puer» (Roi Lear, Acte I-Scène IV). 
 

L'enfer congolais 

Le peuple mauritanien ne peut se condamner au joug arbitraire de « voir porter l’épée par un larbin qui ne porte pas l’honneur. Ces fripons souriants qui rongent, comme des rats, les liens sacrés trop étroitement serrés pour être dénoués ; ils exaltent toute passion qui s'improvise dans le tempérament de leurs maitres, jettent l’huile sur le feu, la neige sur leurs humeurs froides, nient, affirment, et tournent leur bec d’alcyon à tous les vents du caprice de leur maitre ! Comme les chiens, ils ne savent que suivre !» (Roi Lear, Acte II - Scène II). Quel avenir imaginaire pour le pénultième strip-tease vulgaire d'un putschiste récidiviste qui relaie son maître compère en habillant de boubou le même treillis militaire ? Même foire électorale que la première et avant-dernière mascarade populacière. Quelle légitimité́ majoritaire pour moins d'un tiers d'électeurs ourdis dans les tanières d'un immense désert ? Un coup d'œil lapidaire sur les frontières avère les poudrières d'un nouvel enfer congolais sur l'autel des matières premières. Loin du Botswana et ses chimères, la Somalie pétaudière. L'arc de crise et ses guerres. De la Mauritanie aurifère à Tindouf jusqu'à Tunis et Tripoli via le Mali et le Niger voire le Maroc et l'Algérie en transes révolutionnaires si nos putschistes en invitent la junte financière des monarchies pétrolifères dont les mannes fratricides embrasent déjà l'anthropocène planétaire. Apocalypse à l'ornière, foin de couardise téméraire. Resistance fraternelle, pacifique et réglementaire. Arrière, l'enfer des folies génocidaires..!
 

Cheïkh Touré

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