l’étranger, l’activiste et homme politique, Mohamed Ould Dellahi, président du Parti Mauritanien pour le Développement et l’Environnement (PMDE), est arrêté le 9 mai 2023 à l’aéroport Oum Tounsy de Nouakchott. Depuis une semaine, sa famille, ses amis et ses nombreux partisans réclament sa libération et dénoncent une arrestation sans motif légal.
Pétitions et marches de protestation sont devenues presque le quotidien de centaines de personnes, amis, familles et partisans de l’homme politique, Mohamed Ould Dellahi, arrêté sans motif déclaré le 9 mai 2023 à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il revenait d’un voyage à l’étranger. Une plateforme numérique sur les groupes WhatsApp lui est d’ailleurs dédiée où plusieurs sympathisants se relaient en permanence pour demander sa libération et dénoncer une violation flagrante de la liberté d’expression et d’opinion dont il est victime.
Partout en Europe et aux Etats-Unis, des organisations de défense des droits de l’homme dirigées par des membres de la diaspora mauritanienne appellent son élargissement et dénoncent son arrestation. La communauté internationale a même été interpellée pour la cause.
Pris dans les nasses de la campagne électorale et des élections générales qui ont couvert le mois de mai 2023, les médias mauritaniens ont peu relayé l’information relative à l’arrestation de Mohamed Ould Dellahi.
Un adversaire têtu du pouvoir actuel
Connu pour sa verve et son franc parlé, Mohamed Ould Dellahi, a toujours été dans le collimateur des différents détenteurs du pouvoir qui se sont succédés depuis la dernière décennie.
Homme politique chevronné, défenseur invétéré des justes causes, selon ses partisans, Mohamed Ould Dellahi a toujours défendu les victimes d’injustices, de racisme et de discrimination, allant jusqu’à attaquer frontalement le pouvoir actuel dirigé par Mohamed Cheikh Ghazouani, et avant lui celui de son cousin, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Selon les dernières informations, le pouvoir actuel reprocherait à Mohamed Ould Dellahi son farouche engagement dans les causes défendues par la communauté négro-mauritanienne et relative à ce que ces derniers considèrent comme le racisme d'Etat et leur exclusion.
En effet, Mohamed Ould Dellahi est l’un des rares leaders de la communauté maure qui ne cesse, selon les Négro-mauritaniens, de dénoncer sans relâche le « Passif humanitaire », générique qui désigne la déportation massive des noirs de Mauritanie au Sénégal et au Mali en 1989, ainsi que les pogroms qui ont visé des soldats de la même communauté entre 1990 et 1991.
Sur le règne de l’actuel chef de l’Etat, Ghazouani, et celui de son prédécesseur Ould Abdel Aziz, il disait dans les colonnes du site « Le Calame », « la décennie d’Ould Abdel Aziz est reconnue par tout le monde comme un malheur et une catastrophe pour le pays. J’aimerais ici expliquer qu’il n’y a pas de différence entre cette décennie et les deux années de Ghazouani. Le système est resté le même. ».
Selon lui, les deux régimes se ressemblent. « Ils sont pareils, tous deux sont responsables de la destruction de notre pays. Ce système composé des barons de l’UPR, de certains généraux et oulémas qui gouvernaient hier avec Ould Abdel Aziz et actuellement avec Ghazouani sont responsables de la spoliation des biens de notre nation et de son isolement du monde extérieur » a-t-il poursuivi dans la même interview.
Sur le bilan de l’actuel Chef de l’Etat, il soutient qu’il s’agit d’un échec total, qualifiant l’équipe au pouvoir de médiocre. Pour lui, « Ghazouani a déçu toute la classe politique, même ses partenaires politiques sont déçus. Il n’a pas ni la force ni la capacité de diriger ce pays. Il est faible et nous demandons sa démission ».
Un rapprochement « suspect » avec les Négro-mauritaniens
Son dernier déplacement au Sénégal pour participer au tournage d’un film sur le « Passif humanitaire » serait la goutte d’eau qui a fait déborder la vase des récriminations que lui voue le pouvoir actuel. S’ajoutent à cela, ses attaques incessantes contre les figures emblématiques du système politique en place, ses cadres, ses généraux et ses thuriféraires.
Il n’en fallait pas plus pour placer ce révolutionnaire rétif dans le collimateur d’un pouvoir politique qui ne tolère pas souvent les dérapages verbaux et les opinions qui menacent son emprise sur le pays.
En effet, le discours de Mohamed Ould Dellahi jugé de violent par certains observateurs, ainsi que son caractère très osé sur des questions aussi sensibles que l’esclavage, les déportations et les massacres des années de braise, dérangent au plus haut point les dirigeants actuels.
Ainsi, selon l’aveu de certains de ses partisans, son arrestation après ses déplacements au Maroc et au Congo, était prévisible.
En attendant, Mohamed Dellahi qui souffre de problèmes cardiaques a eu deux malaises, dont l’un qui a forcé ses geôliers à le conduire à l’hôpital cardiologique de Nouakchott puis à le transférer dans un endroit plus ou moins plus confortable. Son avocat suit de près son dossier et déclare n’avoir pas eu encore des explications sur les motifs d’arrestation de son client.
Sa famille a lancé un cri de détresse pour ameuter l’opinion nationale et internationale sur ce qu’elle qualifie de séquestration extra-judiciaire, exigeant sa libération, et invoquant son état de santé fragile.
cheikh aidara
courrierdunord
Pétitions et marches de protestation sont devenues presque le quotidien de centaines de personnes, amis, familles et partisans de l’homme politique, Mohamed Ould Dellahi, arrêté sans motif déclaré le 9 mai 2023 à l’aéroport de Nouakchott, alors qu’il revenait d’un voyage à l’étranger. Une plateforme numérique sur les groupes WhatsApp lui est d’ailleurs dédiée où plusieurs sympathisants se relaient en permanence pour demander sa libération et dénoncer une violation flagrante de la liberté d’expression et d’opinion dont il est victime.
Partout en Europe et aux Etats-Unis, des organisations de défense des droits de l’homme dirigées par des membres de la diaspora mauritanienne appellent son élargissement et dénoncent son arrestation. La communauté internationale a même été interpellée pour la cause.
Pris dans les nasses de la campagne électorale et des élections générales qui ont couvert le mois de mai 2023, les médias mauritaniens ont peu relayé l’information relative à l’arrestation de Mohamed Ould Dellahi.
Un adversaire têtu du pouvoir actuel
Connu pour sa verve et son franc parlé, Mohamed Ould Dellahi, a toujours été dans le collimateur des différents détenteurs du pouvoir qui se sont succédés depuis la dernière décennie.
Homme politique chevronné, défenseur invétéré des justes causes, selon ses partisans, Mohamed Ould Dellahi a toujours défendu les victimes d’injustices, de racisme et de discrimination, allant jusqu’à attaquer frontalement le pouvoir actuel dirigé par Mohamed Cheikh Ghazouani, et avant lui celui de son cousin, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Selon les dernières informations, le pouvoir actuel reprocherait à Mohamed Ould Dellahi son farouche engagement dans les causes défendues par la communauté négro-mauritanienne et relative à ce que ces derniers considèrent comme le racisme d'Etat et leur exclusion.
En effet, Mohamed Ould Dellahi est l’un des rares leaders de la communauté maure qui ne cesse, selon les Négro-mauritaniens, de dénoncer sans relâche le « Passif humanitaire », générique qui désigne la déportation massive des noirs de Mauritanie au Sénégal et au Mali en 1989, ainsi que les pogroms qui ont visé des soldats de la même communauté entre 1990 et 1991.
Sur le règne de l’actuel chef de l’Etat, Ghazouani, et celui de son prédécesseur Ould Abdel Aziz, il disait dans les colonnes du site « Le Calame », « la décennie d’Ould Abdel Aziz est reconnue par tout le monde comme un malheur et une catastrophe pour le pays. J’aimerais ici expliquer qu’il n’y a pas de différence entre cette décennie et les deux années de Ghazouani. Le système est resté le même. ».
Selon lui, les deux régimes se ressemblent. « Ils sont pareils, tous deux sont responsables de la destruction de notre pays. Ce système composé des barons de l’UPR, de certains généraux et oulémas qui gouvernaient hier avec Ould Abdel Aziz et actuellement avec Ghazouani sont responsables de la spoliation des biens de notre nation et de son isolement du monde extérieur » a-t-il poursuivi dans la même interview.
Sur le bilan de l’actuel Chef de l’Etat, il soutient qu’il s’agit d’un échec total, qualifiant l’équipe au pouvoir de médiocre. Pour lui, « Ghazouani a déçu toute la classe politique, même ses partenaires politiques sont déçus. Il n’a pas ni la force ni la capacité de diriger ce pays. Il est faible et nous demandons sa démission ».
Un rapprochement « suspect » avec les Négro-mauritaniens
Son dernier déplacement au Sénégal pour participer au tournage d’un film sur le « Passif humanitaire » serait la goutte d’eau qui a fait déborder la vase des récriminations que lui voue le pouvoir actuel. S’ajoutent à cela, ses attaques incessantes contre les figures emblématiques du système politique en place, ses cadres, ses généraux et ses thuriféraires.
Il n’en fallait pas plus pour placer ce révolutionnaire rétif dans le collimateur d’un pouvoir politique qui ne tolère pas souvent les dérapages verbaux et les opinions qui menacent son emprise sur le pays.
En effet, le discours de Mohamed Ould Dellahi jugé de violent par certains observateurs, ainsi que son caractère très osé sur des questions aussi sensibles que l’esclavage, les déportations et les massacres des années de braise, dérangent au plus haut point les dirigeants actuels.
Ainsi, selon l’aveu de certains de ses partisans, son arrestation après ses déplacements au Maroc et au Congo, était prévisible.
En attendant, Mohamed Dellahi qui souffre de problèmes cardiaques a eu deux malaises, dont l’un qui a forcé ses geôliers à le conduire à l’hôpital cardiologique de Nouakchott puis à le transférer dans un endroit plus ou moins plus confortable. Son avocat suit de près son dossier et déclare n’avoir pas eu encore des explications sur les motifs d’arrestation de son client.
Sa famille a lancé un cri de détresse pour ameuter l’opinion nationale et internationale sur ce qu’elle qualifie de séquestration extra-judiciaire, exigeant sa libération, et invoquant son état de santé fragile.
cheikh aidara
courrierdunord