A moins des dix jours qui nous séparent encore du scrutin présidentiel prévu pour le 22 juin 2019, il se précise et se confirme pour s’imposer comme réalité têtue, les signes augurant l’absence totale d’un minimum de clarté électorale de nature à placer les candidats de l’opposition et leurs électeurs dans un état d’esprit tel que vainqueurs ou vaincus ils se consolent de l’avoir été d’une manière plus ou moins transparente. En effet
La CENI, pièce maîtresse de tout le processus électoral, pièce qui, statutairement est consensuelle et au sein de laquelle les parties prenantes devraient être représentées, n’est aujourd’hui, en son comité des onze sages, composée que d’éléments du camp de la majorité ou d’éléments de l’opposition jadis appelée opposition dialoguiste et qui ont rejoint la majorité soit en l’intégrant complètement avec armes et bagages, soit en soutenant Ghazwani, candidat de cette majorité et donc du pouvoir ; L’on peut, compte tenu de la naissance et de ce qu’est devenue l’opposition dite dialoguiste conclure sans grand risque de se tromper que cette force n’est rien d’autre qu’un instrument créé et utilisé’ par Aziz à des fins politiques.
Aux questions relatives au choix des membres des bureaux de vote (choisis uniquement dans le camp du pouvoir ) au zèle démesuré et abus de pouvoir dont ces membres font preuve (refus de délivrer des PV de dépouillement aux représentants des candidats de l’opposition et même, renvoi de ces représentants en plein exercice de leur mandat) ; à ces questions importantes, les réponses données par les hautes autorités de la CENI sont évasives et loin d’être rassurantes ;
Le blocage de l’accord bipartite opposition/pouvoir que d’aucuns considèrent comme une ingérence de l’administration dans le choix libre de l’opposition en vue d’empêcher celle-ci de se faire dignement représenter dans le comité des sages, voire conserver, comme présentement c’est le cas, le caractère unilatéral de ce véritable organe de suivi, de contrôle, de supervision, d’impulsion et de régularité des élections. Ce blocage opéré par l’administration fait ressortir d’une façon on ne peut plus claire la volonté manifeste de gérer unilatéralement les prochaines échéances électorales et ouvrir la voie à toutes sortes de malversations.
Le refus d’accepter, sous prétexte d’une autosuffisance encore à prouver, l’absence de l’observation internationale de cette élection présidentielle intervenant au moment où l’opinion nationale est avide de changement démocratique issu d’élections transparentes n’est nullement de natures à rassurer. Au fait il y a lieu de s’inquiéter face à ce refus.
Le fait de confier la confection des bulletins de vote à un homme d’affaires intimement lié au Président sortant Aziz et donc ne pouvant qu’être naturellement très favorable à son dauphin Ghazwani, et ce au détriment des autres candidats à la Présidence de la République, ne peut en aucun cas gagner la confiance des électeurs et des candidats qu’ils soutiennent.
L’accompagnement de Ghazwani par Aziz durant la précampagne ainsi que la présence de ce second, côte à côte avec le premier pendant la cérémonie de lancement de la campagne ne dénote pas la neutralité qu’un Chef d’Etat devrait observer dans l’intérêt de la transparence des élections. Aux yeux du citoyen cette omniprésence de AZIZ n’a d’autre signification que la volonté de garder la main mise sur le pouvoir à défaut d’un troisième mandat
Considérant ce qui précède, l’appréciation que je porte sur la transparence des consultations électorales du 22 juin 2019 est totalement contraire à l’optimisme que font miroiter les autorités mauritaniennes car face à la tendance au changement auquel aspire le peuple, s’oppose la volonté manifeste des généraux à conserver le pouvoir. Ainsi, si des mesures rectificatives ne sont pas prises pour minimiser les risques de débordements, le pays s’enfoncera dans la voie de l’inconnu. Pour éviter cette aventure aux conséquences à la fois incalculables, fâcheuses, lourdes et coûteuses, nous devons, pour le reste du présent processus, veiller scrupuleusement à l’expression libre de la volonté des électeurs et au respect de leur choix. Là intervient l’entière et pleine responsabilité de ceux qui nous gouvernent et celle de la CENI ;
Nouakchott le, 12 juin 2019
Oumar YALI
source lecalame
La CENI, pièce maîtresse de tout le processus électoral, pièce qui, statutairement est consensuelle et au sein de laquelle les parties prenantes devraient être représentées, n’est aujourd’hui, en son comité des onze sages, composée que d’éléments du camp de la majorité ou d’éléments de l’opposition jadis appelée opposition dialoguiste et qui ont rejoint la majorité soit en l’intégrant complètement avec armes et bagages, soit en soutenant Ghazwani, candidat de cette majorité et donc du pouvoir ; L’on peut, compte tenu de la naissance et de ce qu’est devenue l’opposition dite dialoguiste conclure sans grand risque de se tromper que cette force n’est rien d’autre qu’un instrument créé et utilisé’ par Aziz à des fins politiques.
Aux questions relatives au choix des membres des bureaux de vote (choisis uniquement dans le camp du pouvoir ) au zèle démesuré et abus de pouvoir dont ces membres font preuve (refus de délivrer des PV de dépouillement aux représentants des candidats de l’opposition et même, renvoi de ces représentants en plein exercice de leur mandat) ; à ces questions importantes, les réponses données par les hautes autorités de la CENI sont évasives et loin d’être rassurantes ;
Le blocage de l’accord bipartite opposition/pouvoir que d’aucuns considèrent comme une ingérence de l’administration dans le choix libre de l’opposition en vue d’empêcher celle-ci de se faire dignement représenter dans le comité des sages, voire conserver, comme présentement c’est le cas, le caractère unilatéral de ce véritable organe de suivi, de contrôle, de supervision, d’impulsion et de régularité des élections. Ce blocage opéré par l’administration fait ressortir d’une façon on ne peut plus claire la volonté manifeste de gérer unilatéralement les prochaines échéances électorales et ouvrir la voie à toutes sortes de malversations.
Le refus d’accepter, sous prétexte d’une autosuffisance encore à prouver, l’absence de l’observation internationale de cette élection présidentielle intervenant au moment où l’opinion nationale est avide de changement démocratique issu d’élections transparentes n’est nullement de natures à rassurer. Au fait il y a lieu de s’inquiéter face à ce refus.
Le fait de confier la confection des bulletins de vote à un homme d’affaires intimement lié au Président sortant Aziz et donc ne pouvant qu’être naturellement très favorable à son dauphin Ghazwani, et ce au détriment des autres candidats à la Présidence de la République, ne peut en aucun cas gagner la confiance des électeurs et des candidats qu’ils soutiennent.
L’accompagnement de Ghazwani par Aziz durant la précampagne ainsi que la présence de ce second, côte à côte avec le premier pendant la cérémonie de lancement de la campagne ne dénote pas la neutralité qu’un Chef d’Etat devrait observer dans l’intérêt de la transparence des élections. Aux yeux du citoyen cette omniprésence de AZIZ n’a d’autre signification que la volonté de garder la main mise sur le pouvoir à défaut d’un troisième mandat
Considérant ce qui précède, l’appréciation que je porte sur la transparence des consultations électorales du 22 juin 2019 est totalement contraire à l’optimisme que font miroiter les autorités mauritaniennes car face à la tendance au changement auquel aspire le peuple, s’oppose la volonté manifeste des généraux à conserver le pouvoir. Ainsi, si des mesures rectificatives ne sont pas prises pour minimiser les risques de débordements, le pays s’enfoncera dans la voie de l’inconnu. Pour éviter cette aventure aux conséquences à la fois incalculables, fâcheuses, lourdes et coûteuses, nous devons, pour le reste du présent processus, veiller scrupuleusement à l’expression libre de la volonté des électeurs et au respect de leur choix. Là intervient l’entière et pleine responsabilité de ceux qui nous gouvernent et celle de la CENI ;
Nouakchott le, 12 juin 2019
Oumar YALI
source lecalame