C’est le thème d’une conférence/débat organisée par la CVE, à
l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du. pays.
Cette rencontre est un hommage aux 28 officiers, sous-officiers et soldats issus de la communauté négro-africaine qui ont été pendus dans la triste garnison d’Inal, le 28 novembre 1990 par leurs frères d’armes, devenus subitement des bourreaux.
Plusieurs orateurs ont pris la parole pour exprimer leur solidarité aux veuves, orphelins et rescapés venus assister à cet hommage aux leurs.
Après cette compassion, de recueillement et de prières, les premiers responsables de la CVE, Ch’Bih Cheikh Melainine, vice-président de la CVE, Bâ Mamadou Alassane, président de son Comité de pilotage et Dr. Kane Hamidou Baba, président du Comité exécutif, ont dénoncé la singulière manière des auteurs de ces exécutions extrajudiciaires de célébrer le jour de l’indépendance, jour de joie de tout un peuple de
recouvrer sa liberté. Tous se sont demandés comment la Mauritanie en est arrivée là avant d’exiger que la lumière soit faite sur ce pan sombre de l’histoire du pays. Une exigence des veuves, des orphelins et des rescapés réunis dans diverses organisations de défense de leurs droits, résumés dans : devoir de vérité, le devoir de mémoire, de justice et de réparation. Des revendications que les différents pouvoirs, depuis Ould Taya jusqu’à Ould Abdel Aziz ont refusé de satisfaire. Seul Sidi Ould Cheikh Abdallahi s’était engagé
à trouver une solution consensuelle à ce qu’on appelle depuis, le dossier du passif humanitaire, vocable dans lequel on range, les exécutions extra-judiciaires dans les casernes, dans la vallée du fleuve Sénégal pendant les événements de 1989, 90 et 91, le dossier des expulsés au Sénégal et au Mali, des rapatriés… Une grosse épine dans le pied de l’unité nationale qu’il faut rapidement extirper. Les responsables de la CVE ont réitéré leur soutien aux victimes, veuves, orphelins et rescapés et se sont engagés à accompagner leur combat pour recouvrer leurs droits afin de connaître la vérité et de pouvoir enfin faire le deuil des disparus.
D’autres intervenants ont abondé dans le même sens. Tous ont exigé des pouvoirs publics à faire la lumière sur ce qui s’est passé dans les casernes, sur les auteurs et leurs commanditaires. Ils ont aussi dénoncé la loi scélérate d’amnistie qui couvre les faits et exigé son abolition.
Les participants ont eu enfin à écouter les témoignages poignants de certains rescapés ayant assisté ou subi les sévices dans les casernes.
Signalons que cette conférence-débat s’est tenue dans la salle polyvalente de LA CASE qui a refusé du monde.
lecalame.info