Le Tiris–Zemmour est réputé pour le dynamisme et le courage de ses habitants, pour le riche minerai de fer de ses montagnes et, depuis peu, pour l'or de son sous- sol. Mais, il est aussi connu pour ses « guelbs » majestueux, ses dunes de sables dorées et ses plaines immenses que quelques gouttes de pluie transforment en verts pâturages s'étendant à perte de vue.
Couvrant une superficie de l’ordre de 260 000 km2, la wilaya occupe une position géographique privilégiée. Elle est limitrophe de l’Algérie, du Mali et du Sahara Occidental, et est adossée à l’Adrar et au Dakhlet-Nouadhibou.
Le Tiris–Zemmour est subdivisé en trois circonscriptions administratives (moughataas) dont chacune constitue également une commune : Zouerate, chef-lieu de la wilaya, la ville de F’derick et celle de Bir Moghreïn.
Les principaux secteurs économiques de la région sont les industries extractives (39%, le commerce (18%), et l’administration et les services (16%). Tout en ayant perdu, depuis des décennies, sa prédominance, l’élevage continue d’occuper une place significative.
La wilaya abrite une population de plus de soixante-dix mille habitants, majoritairement jeune, au sein desquels les femmes représentent le tiers. Ce déséquilibre s’explique autant par le caractère minier très marqué de la wilaya, que par sa position géographique excentrée
Les femmes vivant au Tiris-Zemmour sont des actrices dynamiques, présentes dans les secteurs économiques. On le trouve à des postes d’ingénieur sur les gisements miniers, de médecins soucieux de ses responsabilités scientifiques et humaines, d’instructrices formant les hommes et les femmes de demain, de commerçantes aguerries, de dirigeantes de mahadra, ou d’élues présidant aux destinées de communes ou de région, à l’image de Mme. Salma Alwata, maire de Bir Moghreïn, ou de Zeinebou Taleb Moussa, vice-présidente du conseil régional de Tiris-Zemmour.
Les femmes sont fortement représentées dans les mouvements associatifs et syndicaux, et certaines d’entre elles dirigent des organisations de la société actives dans la défense de l’environnement, et des droits humains.
Trois grandes mahadras locales sont dirigées par des femmes, qui enseignent le Coran, le Sira du prophète Mohammed (paix et salut sur lui), le figh et la littérature arabe.
Par les cours qu’elles dispensent, ces femmes et leurs écoles contribuent à la diffusion du savoir et à la lutte contre l’illettrisme, l’extrémisme et l’obscurantisme parmi ceux qui n’ont pas eu la chance d’accéder, dès leur jeune âge, à l’enseignement public.
La wilaya compte deux hôpitaux régionaux et un centre de sante de type A. Le secteur de l’éducation est assez bien installé, avec des établissements fondamentaux et secondaires dans ses trois circonscriptions administratives de Zouerate, F’Deïrick et BirMoghreïn. Cinquante pour cent des effectifs scolaires du cycle fondamental et quarante-cinq pour cent de celui du secondaire sont des filles.
Á l’exception du maraichage, l’agriculture est quasi inexistante. Les activités maraîchères sont pratiquées par des coopératives féminines, mais leur développement est entravé par les pénuries chroniques d’eau. Elles ont pourtant le mérite de répondre aux besoins de consommation d’une population qui s’est considérablement accrue, ces dernières années, du fait de la ruée vers l’or et du brusque afflux de milliers d’orpailleurs, venus de tous les horizons.
Certains des nouveaux hôtes de la wilaya se marient et s’installent, dans la plupart du temps, de manière définitive.
Les ressources en eau sont en train de s’épuiser, ce qui expose les populations à des pénuries de plus en plus dures à supporter.
Les habitants de la cité minière de Zouerate, mais aussi les vagues de prospecteurs travail engagées dans la recherche, le traitement et le raffinage de l’or, sont les plus affectés par ces pénuries, voir ces manques, ont les conséquences sont quelques fois cruelles.
Plus de vingt mille hommes, jeunes et moins jeunes, animés du désir de s’enrichir vite, et de revenir au terroir les coffres débordant du métal précieux, ont envahi de larges zones de la wilaya.
« Venez extraire le métal précieux du sous- sol du TirisZemmour », « venez-vous enrichir dans ce nouvel eldorado », ces messages véhiculés sur les réseaux sociaux et les téléphone cellulaires ainsi que par certains médias ont eu, pendant un certain temps, un large et vif écho à travers tout le pays.
Légitime ambition qui relève, certes, de la nature humaine, mais l’appât du gain fait souvent oublier le coût et les conséquences de l’aventure. En cette année de grande sécheresse et de pandémie de la covid-19, tout semble être permis. Mais, tout n’est pas tolérable, quand les ressources s’amenuisent sont rares, et que la pandémie, le confinement et la fermeture des aéroports et des frontières s’imposent à chacun et à tout le pays.
L’impact socio-économique de cette manne précieuse sur les habitants ‘’tirissois’’ est réel et palpable. Grâce à l’or, certaines professions, et de petits commerces fleurissent : confection et vente de tentes, les agences de location de véhicules ou de maisons, main d’œuvre diverse.
Á des degrés différents, des catégories de l’informel, comme les vendeuses du couscous, les fast-food, les trafiquants de carburants et les transporteurs tirent également profit de l’activité aurifère.
Comme les Mauritaniens, de nombreux étrangers ont été atteints par la fièvre de l’or. Ils sont sur le champ de prospection ou travaillent sur des machines de traitement ou de raffinage
Zouerate est certes loin des frontières de l’Europe, destination des émigrés clandestins, mais elle constitue un point passage important pour de dizaines et des centaines de candidats (Maliens, en majorité) qui désirent rejoindre l’Espagne, à partir de la ville de Nouadhibou.
Ils y séjournent un petit moment, y travaillent comme domestiques, le temps de gagner un peu d’argent, avant de rallier Nouadhibou pour tenter une traversée irrégulière, et réaliser leur rêve de pouvoir, un jour, travailler et vivre en Europe.
Mohamed Abderrahmane
AMI
Couvrant une superficie de l’ordre de 260 000 km2, la wilaya occupe une position géographique privilégiée. Elle est limitrophe de l’Algérie, du Mali et du Sahara Occidental, et est adossée à l’Adrar et au Dakhlet-Nouadhibou.
Le Tiris–Zemmour est subdivisé en trois circonscriptions administratives (moughataas) dont chacune constitue également une commune : Zouerate, chef-lieu de la wilaya, la ville de F’derick et celle de Bir Moghreïn.
Les principaux secteurs économiques de la région sont les industries extractives (39%, le commerce (18%), et l’administration et les services (16%). Tout en ayant perdu, depuis des décennies, sa prédominance, l’élevage continue d’occuper une place significative.
La wilaya abrite une population de plus de soixante-dix mille habitants, majoritairement jeune, au sein desquels les femmes représentent le tiers. Ce déséquilibre s’explique autant par le caractère minier très marqué de la wilaya, que par sa position géographique excentrée
Les femmes vivant au Tiris-Zemmour sont des actrices dynamiques, présentes dans les secteurs économiques. On le trouve à des postes d’ingénieur sur les gisements miniers, de médecins soucieux de ses responsabilités scientifiques et humaines, d’instructrices formant les hommes et les femmes de demain, de commerçantes aguerries, de dirigeantes de mahadra, ou d’élues présidant aux destinées de communes ou de région, à l’image de Mme. Salma Alwata, maire de Bir Moghreïn, ou de Zeinebou Taleb Moussa, vice-présidente du conseil régional de Tiris-Zemmour.
Les femmes sont fortement représentées dans les mouvements associatifs et syndicaux, et certaines d’entre elles dirigent des organisations de la société actives dans la défense de l’environnement, et des droits humains.
Trois grandes mahadras locales sont dirigées par des femmes, qui enseignent le Coran, le Sira du prophète Mohammed (paix et salut sur lui), le figh et la littérature arabe.
Par les cours qu’elles dispensent, ces femmes et leurs écoles contribuent à la diffusion du savoir et à la lutte contre l’illettrisme, l’extrémisme et l’obscurantisme parmi ceux qui n’ont pas eu la chance d’accéder, dès leur jeune âge, à l’enseignement public.
La wilaya compte deux hôpitaux régionaux et un centre de sante de type A. Le secteur de l’éducation est assez bien installé, avec des établissements fondamentaux et secondaires dans ses trois circonscriptions administratives de Zouerate, F’Deïrick et BirMoghreïn. Cinquante pour cent des effectifs scolaires du cycle fondamental et quarante-cinq pour cent de celui du secondaire sont des filles.
Á l’exception du maraichage, l’agriculture est quasi inexistante. Les activités maraîchères sont pratiquées par des coopératives féminines, mais leur développement est entravé par les pénuries chroniques d’eau. Elles ont pourtant le mérite de répondre aux besoins de consommation d’une population qui s’est considérablement accrue, ces dernières années, du fait de la ruée vers l’or et du brusque afflux de milliers d’orpailleurs, venus de tous les horizons.
Certains des nouveaux hôtes de la wilaya se marient et s’installent, dans la plupart du temps, de manière définitive.
Les ressources en eau sont en train de s’épuiser, ce qui expose les populations à des pénuries de plus en plus dures à supporter.
Les habitants de la cité minière de Zouerate, mais aussi les vagues de prospecteurs travail engagées dans la recherche, le traitement et le raffinage de l’or, sont les plus affectés par ces pénuries, voir ces manques, ont les conséquences sont quelques fois cruelles.
Plus de vingt mille hommes, jeunes et moins jeunes, animés du désir de s’enrichir vite, et de revenir au terroir les coffres débordant du métal précieux, ont envahi de larges zones de la wilaya.
« Venez extraire le métal précieux du sous- sol du TirisZemmour », « venez-vous enrichir dans ce nouvel eldorado », ces messages véhiculés sur les réseaux sociaux et les téléphone cellulaires ainsi que par certains médias ont eu, pendant un certain temps, un large et vif écho à travers tout le pays.
Légitime ambition qui relève, certes, de la nature humaine, mais l’appât du gain fait souvent oublier le coût et les conséquences de l’aventure. En cette année de grande sécheresse et de pandémie de la covid-19, tout semble être permis. Mais, tout n’est pas tolérable, quand les ressources s’amenuisent sont rares, et que la pandémie, le confinement et la fermeture des aéroports et des frontières s’imposent à chacun et à tout le pays.
L’impact socio-économique de cette manne précieuse sur les habitants ‘’tirissois’’ est réel et palpable. Grâce à l’or, certaines professions, et de petits commerces fleurissent : confection et vente de tentes, les agences de location de véhicules ou de maisons, main d’œuvre diverse.
Á des degrés différents, des catégories de l’informel, comme les vendeuses du couscous, les fast-food, les trafiquants de carburants et les transporteurs tirent également profit de l’activité aurifère.
Comme les Mauritaniens, de nombreux étrangers ont été atteints par la fièvre de l’or. Ils sont sur le champ de prospection ou travaillent sur des machines de traitement ou de raffinage
Zouerate est certes loin des frontières de l’Europe, destination des émigrés clandestins, mais elle constitue un point passage important pour de dizaines et des centaines de candidats (Maliens, en majorité) qui désirent rejoindre l’Espagne, à partir de la ville de Nouadhibou.
Ils y séjournent un petit moment, y travaillent comme domestiques, le temps de gagner un peu d’argent, avant de rallier Nouadhibou pour tenter une traversée irrégulière, et réaliser leur rêve de pouvoir, un jour, travailler et vivre en Europe.
Mohamed Abderrahmane
AMI