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un grain de sable pour secouer la poussière...

Les retraités des FDS en appellent au président de la République

Jeudi 12 Décembre 2024 - 12:29

Rassemblés dans un même mouvement depuis des mois, des sous-officiers et des hommes de troupes des forces de défense et de sécurité (armée, garde, gendarmerie et police) à la retraite, tiennent, chaque mercredi, un sit-in sur la Place de la Liberté, face au palais présidentiel. Plusieurs d’entre eux ont rendu visite à la rédaction du Calame le mercredi 4 Décembre 24 pour expliquer leur colère face à la situation de détresse où ils tentent de « survivre ».
 

« Nous tenons ces sit-in depuis des mois sans résultat. Aujourd’hui nous interpelons directement le président de la République, chef suprême des armées et garant la stabilité du pays, en lui demandant de nous recevoir, afin d’entendre un certain nombre de choses que nous n’avons pas voulu étaler devant l’opinion et la presse. Nous sommes des sous-officiers et hommes de troupes et, soumis à un devoir de réserve, nous sommes conscients que les secrets du pays ne doivent pas être divulgués dans la rue. L’audience que nous sollicitons nous permettra de lui soumettre nos doléances et de lui expliquer certaines choses que d’autres refusent de lui dire »…
 

Les retraités des forces de défense et de sécurité réclament l’amélioration de leurs pensions qui s’échelonnent entre 7 000 et 54 000 MRO. « Comment survivre avec des montants si dérisoires ? », s’indignent-ils. Face à cette misère, certains ont choisi de mendier autour des carrefours de Nouakchott plutôt que de succomber à des tentations alléchantes. Dans le contexte de l’expansion du terrorisme, d’autres pourraient traiter avec des groupes douteux « qui proposent jusqu’à quatre mille dollars par mois », signalent-ils, « mais nous sommes, nous, des patriotes et n’accepterons jamais d’exposer notre pays au péril ».
 

Les retraités avaient fondé un immense espoir sur la fondation de dix-huit sociétés de gardiennage à leur profit mais, à leur grande surprise, celles-ci ont été remises à des officiers, tous à l’abri du besoin. Plus grave, les plaignants accusent ces entreprises d’user de « discrimination », en ne leur proposant que des salaires dérisoires. Dans les faits et sur les soixante-six mille retraités des forces de défense et de sécurité que compte le pays, 99% sont exclus de ces sociétés, particulièrement ceux qui ont dépassé l’âge de soixante ans.
 

Tous espéraient par ailleurs une nette amélioration de leur pension. Le ministre de la Fonction publique, actuellement conseiller à la Présidence n’avait-il pas déclaré devant le Parlement que « l’étude sur l’amélioration des pensions de retraite était terminée » ? Puis l’ex-Premier ministre, Ould Bilal, n’avait-il pas présidé, en 2023, un conseil interministériel  pour valider cette décision ? Mais à la surprise générale, rien n’a avancé depuis… Pis, les retraités viennent d’apprendre qu’une nouvelle étude sur la question avait été commandée au gouvernement par le président de la République… Elle devrait être achevée, dit-on, en Février prochain mais ce qui apparaît surtout, en tout cela, c’est que la situation des retraités n’est « manifestement pas », aux yeux de nos visiteurs au journal, « une préoccupation prioritaire du gouvernement ».
 

Des retraités qui se plaignent aussi de la réduction de moitié de leur pension après leur décès, suivie, deux ans plus tard, par l’arrêt total de leur CNAM. Du côté d’AMRANE, les veuves des agents MSP ne peuvent exiger de pension ou de soutien sans présenter un certificat de non-remariage. Les retraités dénoncent également les tracasseries de la Mauripost qui augmente ses prestations, notamment ses frais de tenue de compte (1000 à 2000 MRO) et de carnet de chèques, tandis que la facture du relevé de compte est passé de 500 MRO à 2000...
 

Autre espoir déçu des retraités, la fondation de Taazour censée lutter contre l’exclusion et la pauvreté. « Cette agence devrait penser à nous », disent-ils, « parce que nous sommes les premiers exclus de ce pays ». Et de dénoncer également leur éviction de la Caisse de la Zakat, troisième pilier de l’islam. « Nos conditions de vie », affirment ces hommes qui ont servi sous le drapeau, « devraient nous ranger malheureusement dans la catégorie des bénéficiaires de cette caisse fondée en 2022. »
Enfin les retraités dénoncent « l’absence de transparence » dans la gestion de la nouvelle caisse des retraités destinée à améliorer leur situation et amenée à gérer trois établissements de formation, en collaboration avec le ministère de l’Éducation nationale et celui de la Formation professionnelle…
lecalame

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