Lorsque Biram Ould Dah Ould Abeid avait brûlé les livres Malékites,les rues mauritaniennes,du moins celles de Nouakchott,bougèrent ! Le greffier Biram qui se veut abolitionniste et que la majorité boudait,vient de passer à la vitesse supérieure ! Du jamais vu ! Les livres du figh el Maliki brûlent et le Monsieur dirige une prière,pas comme les autres comme un signe de repentir et pour dire aussi,à sa manière,qu’il reste toujours musulman mais qu’il met en cause l’esclavage ainsi vu et expliqué par l’Imam Malick !
Là, la Société mauritanienne interrogée dans son for intérieur ne sait plus que faire avec un Biram surtout coopté par l’élite Flam négro mauritanienne,active,surtout,en Europe ! Certains parlent alors d’un tournant et je me rappelle très bien avoir dit à Biram via les réseaux sociaux que « c’est Mohamed Ould Abdel Aziz
qui l’a créée de toute pièce » car,pour moi,sans cette Prison là,le syndrome d’Ira et ses revendications n’auraient pas pris de l’ampleur ! Biram pensait que je l’offensais et il me l’a dit dans un commentaire avant de me retirer de la liste de ses amis virtuels et puis Aziz aussi,était apparemment indisposé virtuellement car depuis lors ou il a ou quitté le virtuel pour de bon ou il m’a bloqué de sa liste d’amis ! Peu importe d’ailleurs …
Pour l’essentiel,avec un peu de recul,je crois que quand j’avais dit que : »Biram est une création d’Aziz » que j’avais bien raison car Biram,sans la prison n’aurait pas eu une grande audience et surtout pas une grande aura ! C’est donc grâce à cette approche carcérale que Biram finit par s’affirmer sur le plan international dont le Prix Nobel fut une consécration!Plus, la cause de son mouvement Ira trouve des relais un peu partout,fait des sympathisants et fait parler d’elle,plus que n’importe autre chantre de la lutte contre l’esclavage et ses séquelles en Mauritanie même si c’était au prix fort de mettre les maures ou beidhanes, l’ethnie majoritaire en exergue en les diabolisant comme si ils sont les seuls dans la sous région à être en retard sur le registre des droit de l’Homme ! La cause en soi est noble mais l’approche partisane et peu orthodoxe !
En un mot,certains observateurs politiques,comme moi d’ailleurs,pensaient qu’au lieu d’emprisonner Biram pour alerter la Communauté Internationale et les vendeurs de vents, qu’il pouvait être ou ignoré simplement ou être taxé de démence,de Mejnoun مجنون tout court ou de Mejdhoub مجذوب ou de surmenage نوع من اكندي … et comme ça son problème serait,socialement et religieusement parlé,réglé en partie et ce comme le dictent certains de nos concepts haut cités !
Et là,c’est le lieu de rappeler,pour l’Histoire et le Droit de mémoire que du temps du Président feu Mokhtar Ould Daddah, un certain Monsieur du Hodh Charghi appelé Bouyagui Ould Abidine,notable,Ministre du Transport maritime,
révolutionnaire,en avance sur son temps,sur son époque même car c’est grâce à lui que la Mauritanie d’alors avait fait son code maritime et exigé les droits de gestion sur ses eaux territoriales nationales, lettré, francophone était un farouche opposant à son régime et toute fois que Bouyagui et ses amis s’activent et jettent des tracts…,il,le Président Mokhtar s’arrangeait toujours pour lui accorder une audience pour l’écouter et pour lui dire à la fin de la dite audience : » Bouyagui si tu penses que je vais t’emprisonner pour faire de toi un martyr, je ne le ferai jamais … Fais ce que bon te semble … » Aziz pouvait-il réellement digérer et accepter Biram Ould Abeid qui était pourtant un frère,un ami,un commis de l’État mauritanien… ? J’en doute fort bien car chacun a toujours aussi ses conseillers du mal… Une pensée aux médecins mauritaniens en grève me traverse l’esprit …
Finalement, Bouyagui des années 1960 n’a pas brillé politiquement et est mort presque dans l’anonymat sans que beaucoup de mauritaniens n’entendent parler de lui,de ses positions politiques et surtout de la célèbre boutade du Président Mokhtar Ould Dddah qui,en plein conseil de Ministre,après avoir entendu les Ministres sur ce qu’ils pensent de la stratégie à adopter face aux prétentions marocaines : » Que dites vous,Mr Bouyagui,le vrai Président de la Mauritanie…? » laissant un silence de marbre planer sur le Conseil de Ministre ! …
Feu Bouyagui,Allah yarihmou n’a jamais été pourtant mis en prison,ni non plus écarté ipso facto du Gouvernement suite aux Bulletins de Renseignements que la Présidence recevaient !
La même approche pouvait aussi servir d’issue heureuse à d’autres problèmes structurels dont par exemple le cas des Flam,d’Ira,de Touches Pas,du blasphème de Ould Mkhaitir,qui a fait et continue de faire couler beaucoup d’encres et faire éviter ainsi à la Mauritanie d’être mise aux bancs des accusés sur le plan des droit de l’Homme !
La mondialisation de certains maux structurels et de certains épiphénomènes et faits est due à l’osmose de notre société en mutations,hier seulement archaïque et structurée avec la mondialisation ! Mieux,la Mauritanie pouvait contenir certains dossiers inhérents à l’évolution et aux mutations et dysfonctionnements d’une société qui vivait en vase clos et qui, brusquement se voit face à face à un monde inconsistant,fou,à un monde qui n’a plus de frontières qu’avec le Diable et qui l’envie, qui lui en veut ,qui la jalouse et l’aime et la respecte pour ses valeurs intrinsèques et pour l’énigme qu’elle constitue :
une société qui vit sur les crêtes d’un sable mouvant, dans un monde austère, ingrat et qui,pourtant,arrive à donner au monde entier le meilleur d’elle même à travers le bel exemple d’un Islam fort et tolérant, d’une cohabitation éloquente et pertinente parce que fruit de plusieurs siècles de métissages culturels, de sang , d’échanges économiques et plus encore !
En un mot,notre société ,sous le couvert de certains concepts teels que » fou » voire « mejnoun » ou mejdhoub » مجذوب ولل مجنون propose toute une batterie de solutions à beaucoup de problèmes dont la Mauritanie pouvait s’en dispenser et faire l’économie et ce dans un monde où tout acte et tout geste comptent !
La Mauritanie,dans un environnement particulier pourtant engrange,réussit à se faire un passage obligé,mène une Diplomatie de proximité active et doit rayonner et pour y réussir un tel pari,il nous faut tous accepter des sacrifices,assez de compromis et surtout beaucoup de complicités et d’approches pertinentes et c’est ce que nous appelons aussi le concept de « deymine » ,de « etbeydhine » voire un peu banditisme politique,appelé localement :
» اشوي اتمربيط ومن اديمين و استحسين و اتبيظين و اهل اكيدي و استشريك و من وسع لخلاك و المر و لكيس و الحكمة و الخبث السياسي و المكر و التملق و اتباندي ».
Mais heureusement que la Société mauritanienne a fini par enfanter,à tors ou a raison certains autres syndromes car les faits sont toujours têtus et la saga continue et Biram et Mkhaitir et tous les autres devaient forcement naitre,évoluer et faire parler aussi d’eux,malgré ces concepts forts et ce afin de meubler,d’enrichir et de diversifier la marche de notre Histoire Commune dans ce pays-puzzle qu’est aussi la Mauritanie émergente où nous devons y vivre et où chacun a aussi sa place dans l’espace,dans le temps et dans les cœurs !
Pour moi,la réponse à la question du titre : « pourquoi Aziz n’a pas été pour Biram ce que Daddah a été pour Bouyagui ? » c’est parce que la Mauritanie et ses dirigeants vivent une société en pleines mutations mais une société qui change surtout d’Hommes,d’approches et pourquoi pas de concepts aussi mais une Mauritanie qui reste toujours,malgré tout,très,très pertinente !
source rimweeklynews.com