Mauritaniennes, Mauritaniens,
Les années sombres du pouvoir de Ould Abdel Aziz ont été une véritable épreuve pour ce pays : profanation de ce que ce peuple a de plus sacré, piétinement des valeurs et de la morale, dilapidation des richesses du pays, appauvrissement des citoyens, annihilation des espoirs de la jeunesse, ébranlement de l’unité et la cohésion du peuple, ruine de l’administration, atteinte aux relations avec les pays voisins et alliés, grave crise politique qui entraine le pays vers l’inconnu.
Quel est aujourd’hui le citoyen qui ne se sent pas menacé dans son pain quotidien par la hausse continue des prix et des impôts et par la réduction de son niveau de vie ? Qui ne ressent pas de l’inquiétude pour l’avenir de ses enfants en raison de la déchéance de l’enseignement, du bradage des écoles publiques et du mépris dont souffre le corps enseignant ? Qui peut être rassuré pour sa santé face à la déliquescence des établissements de soins, à la diffusion des faux médicaments en l’absence totale de contrôle ? Qui peut aujourd’hui dormir tranquille sans être inquiet pour sa famille et ses biens au vu de la généralisation croissante du crime dans tous les quartiers de la capitale ? Qui peut s’occuper de son commerce ou de ses affaires sans être assailli par les impôts et les amendes tous ordres ? Qui ne se sent pas assiégé par les ordures dans son quartier, avec leur lot de mauvaises odeurs, leurs effluves nuisibles à la santé et leur spectacle avilissant ?
Le fait est que Ould Abdel Aziz et son clan ont accaparé les richesses de ce pays. Ils se vautrent dans le luxe alors que vous souffrez de la misère. Ils envoient leurs enfants étudier dans les instituts et universités étrangères, alors que les écoles de vos enfants sont laissées à l’abandon. Ils se font soigner dans les meilleurs hôpitaux d’Europe et d’Amérique pendant que les hôpitaux du pays ne disposent pas du minimum pour assurer les soins. Ils garantissent les emplois pour leurs enfants et leur permettant de parader dans les voitures de luxe alors que des centaines de milliers de jeunes mauritaniens souffrent du chômage et du désespoir. Ils accumulent les richesses et achètent les appartements de luxe à l’étranger au moment où la sécheresse menace le bétail, et les cultures qui sont les sources de la vie de la majorité de nos populations.
Mauritaniennes, Mauritaniens
Ils vous parlent de la lutte contre la pauvreté et de l’assistance aux pauvres alors que chacun d’entre vous se souvient des prix des denrées de base le jour où Ould Abdel Aziz a pris le pouvoir et sait quel prix il les achète aujourd’hui ; quel était le prix du carburant et à combien il s’élève aujourd’hui; quel était la valeur de l’Ouguiya par rapport aux devises étrangères et combien elle vaut aujourd’hui ? Qu’est devenue la SONIMEX dont les boutiques couvraient l’ensemble des régions, brisant les monopoles, stabilisant les prix et approvisionnant les marchés ? Ils l’ont pillée et mise en faillite.
Ils vous parlent des services au moment où des quartiers entiers de la capitale vivent sans eau courante et souvent sans électricité ; au moment où chaque jour s’élèvent les appels des habitants des villages et des villes de l’intérieur du pays souffrant de la soif et de l’abandon ; au moment où le pays se trouve en queue de peloton dans tous les classements internationaux relatifs aux indicateurs du développement humain. Ils vous parlent des infrastructures alors que, pendant les « années Ould Abdel Aziz », les principales routes du pays ont pratiquement disparu et se sont transformées en crevasses et obstacles qui, chaque jour, emportent plus de vies humaines. Et la société « ENER » qui assurait l’entretien et la réparation de ces routes, qu’est-elle devenue ? Ils l’ont également pillée, puis mise en faillite.
Ils vous parlent de transparence et de lutte contre la corruption alors que le chef de l’état refuse de déclarer ses biens en violation flagrante de la loi ; que les marchés de gré à gré deviennent la règle ; que s’amplifie l’enrichissement massif d’une minorité grâce aux commissions, à la corruption et au détournement des biens publics ; que l’avenir du pays a été compromis par l’endettement, en même temps qu’ont été dilapidés et pillés les revenus faramineux engrangés par le pays grâce à la hausse des prix du fer, du poisson, du cuivre et de l’or.
Ils vous parlent d’unité et d’égalité au moment où le pouvoir œuvre à la déstructuration de la société à travers la discrimination et la marginalisation de larges couches de la population, et encourage le tribalisme et le régionalisme. Ils vous parlent de démocratie à l’heure où ils violent la constitution de manière flagrante, manipulent les élections, mutilent les symboles de la nation, s’attaquent aux institutions démocratiques et aux élus de la nation, et gouvernent le pays par la volonté et les caprices d’un homme au mépris de la loi et des institutions. Ils vous parlent de liberté alors que les citoyens innocents sont kidnappés, détenus et poursuivis sans qu’ils aient commis aucun crime ou délit, que la presse est muselée, que toute manifestationou protestation pacifique est réprimée et que la justice est instrumentalisée sans vergogne en vue de règlements de compte avec les adversaires politiques.
Mauritaniennes, mauritaniens,
Votre pays est aujourd’hui en danger ! Il est pris en otage par un régime qui n’aspire qu’à conserver le pouvoir pour continuer à vous opprimer et à piller vos richesses. Cette situation humiliante et dangereuse ne pourra changer sans la participation active de tous. Il n’y a pas de salut pour vous et votre pays en dehors de vous-mêmes. Que cesse le silence face à la souffrance et à la soumission, face à l’humiliation et à l’oppression. Dressons nous tous ensemble dans un sursaut national contre le pouvoir personnel et l’arbitraire. Rassemblons-nous tous le Samedi 25 Novembre 2017 à 16 heures à la place Ibn Abbas pour dire d’une même voix :
Non au régime de la faim, de la soif, de l’oppression et du pillage
Tous ensemble contre la discrimination, la marginalisation et l’esclavage
Non à la profanation de nos valeurs sacrées
Tous ensemble pour restaurer le processus démocratique
Non à la violation de la constitution, à la défiguration des symboles de la nation et aux atteintes aux institutions constitutionnelles
Non à l’instrumentalisation de la justice en vue des règlements de compte
Non à l’emprisonnement du Sénateur Mohamed Ould Ghadda, aux poursuites contre les sénateurs, les syndicalistes, les journalistes et les hommes d’affaires patriotes
Ensemble pour le soutien au monde rural en cette année de grave sécheresse
إن الله لا يغير ما بقوم حتى يغيروا ما بأنفسهم (صدق الله العظيم).
Nouakchott le 11 novembre 2017