Les réformes approuvées prévoient la suppression du Sénat (chambre haute), la création de conseils régionaux et la modification des symboles nationaux (drapeau et hymne national).
L’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité, se réjouit «de l’adoption des amendements issus d’un dialogue national inclusif».
Le président de cette formation, maître Sidi Mohamed Ould Maham «salue un succès retentissant qui montre une fois de plus l’unité du peuple mauritanien à travers ses représentants et son adhésion aux choix nationaux définis par le président de la République».
Par ailleurs, le leader de l’UPR met en exergue le rôle du gouvernement par rapport «à la manière dont le projet de réformes constitutionnelles a été présenté et défendu», devant la représentation nationale.
Réaction diamétralement opposée et discours aux antipodes de la part de Maître Lô Gourmo Abdoul, vice président de l’Union des forces de progrès (UFP, opposition), professeur de droit et avocat.
Celui-ci affirme en effet «qu’il y aura pas de nouveau drapeau, ni de nouvelles institutions qui puissent être légalement issus d’un Parlement dont le mandat de l’une des chambres a expiré, de l’avis d’un conseil constitutionnel favorable au pouvoir. Demain, samedi 11 mars, le peuple le réaffirmera massivement à Nouakchott».
Maître Lô évoque là une marche prévue samedi dans la capitale politique mauritanienne et suivie d’un meeting de l’opposition, pour dire non aux réformes constitutionnelles .
Mais au-delà de la rue, Ely Salem, un cadre convaincu «de l’obstination» du pouvoir, se demande s’il existe au niveau international «un recours juridique contre une telle forfaiture».
Pour sa part, Ahmed Ould Cheikh, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Calame reste prudent. En la circonstance, ce vieux routier de la presse privée mauritanienne pense que le vote du jeudi 9 mars permet au pouvoir de remporter une simple bataille, et non la guerre. «Il reste encore l’étape du Sénat. Il n’est pas évident que la haute chambre soit prête à se donner la mort à travers une auto-dissolution. Le vote à ce niveau pourrait faire des étincelles», estime-t-il.