Les recettes pétrolières de la Mauritanie alimentant le Fonds national de revenus des hydrocarbures (FNRH) sont de plus en plus maigres comme en atteste le dernier rapport publié par le Trésor et couvrant les opérations du mois de décembre 2016.
Selon ce rapport, le solde de ce compte s’élève à 55,5 millions de dollars, soit 18,7 milliards d’ouguiyas à la date du 31 décembre 2016, contre 79,63 millions de dollars à la même période en 2015. Le solde du FNRH avait même atteint 113 millions de dollars en avril 2014.
Cette baisse s'explique notamment par les ponctions effectuées par le gouvernement sur le Fonds pour couvrir des dépenses budgétaires dans un environnement marqué par la baisse des recettes consécutives à la chute des cours du pétrole et du niveau encore bas des cours des minerais (fer, or, etc.) qui assurent plus du tiers des ressources budgétaires du pays.
Il faut souligner que le FNRH est alimenté par l’ensemble des revenus de l’Etat, issus directement ou indirectement des activités dans le secteur en amont des hydrocarbures, en particulier dans les domaines de l’exploration, de l’exploitation, du développement et de la commercialisation.
Or, la production pétrolière du pays a connu une chute extraordinaire. Alors que Petronas ciblait une production de 75.000 barils par jour en 2008, lors de l'acquisition du champ pétrolier, la production est aujourd'hui tombée à moins de 5.000 barils par jour.
Ainsi, pour le mois de décembre, le chiffre global de la production pétrolière s'est établi à 145 905 barils, soit une moyenne journalière de 4.707 barils. Sur le compte du FNRH, cette production a généré des recettes s'élevant à 717.313 dollars, soit un peu plus de 255 millions d’ouguiyas. Un montant largement inférieur à celui ponctionné par l'Etat durant le même mois pour couvrir une partie des dépenses budgétaires.
Une chose est sûre, à défaut d'une évolution favorable des cours du baril de pétrole et de la production du champ pétrolier de Chinguitti, les jours du FNRH sont comptés.
Cheikh Sidya