En Mauritanie, la pêche représente 40 % des exportations. Mais le secteur doit faire à la baisse des commandes, notamment de la part de l’Espagne.
Les pêches artisanale et industrielle font vivre les 70 000 habitants de la ville de Nouadhibou, la capitale économique du Mali. Mais depuis mars, le Covid-19 a affecté grandement le secteur. Face à la pandémie, le pays a réagi sur le plan sanitaire. Le couvre-feu instauré dés18 heures et l’interdiction de déplacement entre les régions, dont permis de protéger la population. Le Mali dénombre 7 600 personnes touchées par la maladie et déplore 163 morts. Les mesures prises ont cependant affecté l’économie. Le secteur de la pêche comme d’autres secteurs économiques est victime de la pandémie.
« En ce moment, il y a dix fois moins de pirogues qui sortent en mer que d’ordinaire, assure Mohamed El Mokhtar, pêcheur depuis une vingtaine d’années. J’ai pensé arrêter mais je dois faire vivre ma famille. » « Mi-mars, tout s’est arrêté du jour au lendemain », « Mon principal acheteur espagnol m’a renvoyé les poissons parce qu’il savait qu’il ne pourrait pas écouler la marchandise et me payer. Ce fut un choc terrible ! » déclare Jamila Belkhadir, directrice de la Coopérative des produits artisanaux de l’Atlantique (CPAA), une usine spécialisée dans le traitement et la congélation du poulpe.
Face à la baisse avérée de la demande, et donc de l’effondrement des cours, les pêcheurs n’ont pas pu sortir en mer normalement. Puis ils ont dû faire face à la fermeture des frontières.
« Les pièces détachées de nos bateaux, qui devaient venir d’Europe et des Etats-Unis, n’ont pas pu arriver car il n’y avait plus d’avions » déclare Aziz Boughourbal, directeur général de SEPH, une société spécialisée dans la production de poissons pélagiques « Comme la Chine n’exportait plus, les conteneurs, vides, ne revenaient plus vers l’Afrique et la farine de poissons fabriquée dans nos usines est restée stockée ici. »
Pour affronter la situation, en septembre le président Mohamed Ould Ghazouani a annoncé un plan de relance de 520 millions d’euros. 18 % sont destinés au secteur halieutique.
« La pêche souffre mais il faut attendre la fin de l’année pour pouvoir quantifier les pertes. Il y a des conséquences économiques mais également sociales, puisque des entreprises ont mis leurs employés au chômage technique, ce qui a forcément eu un impact sur le niveau de vie des pêcheurs artisanaux. Mais l’Etat a fait des efforts en prenant en charge des factures d’eau et d’électricité chez les plus défavorisés. », précise Abdel Aziz Ould Dahi, ministre de la pêche.
Source : Le Monde Afrique