Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé, lundi 06 décembre, un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) avec la Mauritanie. D’un montant de 115,92 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 163,9 millions $ ou 90% de la quote-part de la Mauritanie, cet accord permettra d’accompagner le programme de réformes économiques et financières du pays.
Cette décision du Conseil d’administration du FMI permet un décaissement immédiat d’un montant de 16,56 millions de DTS (environ 23,4 millions de dollars $) à la Mauritanie. Le montant restant sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles.
« Le programme appuyé par la FEC devrait contribuer à favoriser une croissance inclusive et diversifiée de l’économie mauritanienne afin d’améliorer le niveau de vie de la population, de maintenir la stabilité macroéconomique, de renforcer la viabilité de la dette, et de réduire la pauvreté » fait savoir l’institution de Bretton Woods à travers un communiqué.
Pour Mitsuhiro Furusawa, Directeur général adjoint du FMI, « la Mauritanie s’attaque de manière résolue aux conséquences d’un choc des termes de l’échange qui a ralenti la croissance et accentué les déséquilibres. Les efforts d’ajustement déployés par les autorités ont réussi à rétablir la stabilité macroéconomique et à stabiliser les niveaux d’endettement, et la croissance a enregistré un rebond ».
La Mauritanie, pays exportateur de produits de base, continue d’être confrontée au défi de la faiblesse et de la volatilité des cours des métaux qui a ralenti la croissance et accentué les déséquilibres.
La forte chute des cours du minerai de fer en 2014–15, qui a réduit de moitié les recettes d’exportations et creusé les déséquilibres, a mis en évidence les vulnérabilités financières du pays. Face à cette situation, les efforts des autorités mauritaniennes se sont concentrés sur la résorption du déficit budgétaire, tout en laissant le taux de change se déprécier. Elles ont également mobilisé, à cet effet, des dons et des prêts extérieurs.
Ces efforts ont ainsi réussi à rétablir la stabilité macroéconomique et à stabiliser la dette à 69 % du PIB, tandis que la croissance a rebondi pour se situer, selon les estimations du FMI, à 1,6 % en 2016 et à 3,1 % en 2017. Avec une inflation qui est restée maîtrisée à 0,8 % en octobre.
Parallèlement, les autorités ont élaboré une stratégie de croissance inclusive pour la période 2017–30, prévoyant notamment des réformes structurelles et d’importants investissements en infrastructures, financés sur ressources extérieures pour soutenir la croissance et la diversification de l’économie.
Toutefois, la pauvreté demeure généralisée, touchant 31 % de la population, quand, dans le même temps, d’importants déséquilibres et risques macroéconomiques persistent.
source agenceecofin.com