L’organisation internationale de la migration a mis en garde contre l’augmentation du nombre de migrants illégaux qui empruntent la route de l’océan Atlantique, depuis les pays de l’Afrique de l’ouest à destination de l’Europe.
Quatre cents migrants ont été interceptés en face des côtes mauritaniennes, alors que l’Espagne va entamer l’expulsion vers la Mauritanie, dès la semaine prochaine les migrants illégaux.
L’OIM estime à 5000 le nombre de migrants qui ont emprunté cette voie depuis septembre dernier, sur 200 embarcations de fortune, ce qui signifie que le nombre de migrants a été multiplié par dix comparé à la même période de l’année dernière.
L’OIM a dit qu’elle travaille en concertation avec les autorités mauritaniennes, la croix rouge française et le croissant rouge mauritanien afin d’aider et soutenir ces migrants, même si les moyens dont dispose l’organisation au niveau de sa représentation en Mauritanie demeure limités, selon sa responsable, face aux besoins croissants.
L’organisation a lancé un appel pour davantage d’aides urgentes et suffisantes en faveur de ces migrants, avec surtout l’augmentation croissantes du nombre d’embarcations interceptées ou qui ont péri en face des côtes mauritaniennes.
L’organisation évoquait des migrants qui étaient à bord de 7 embarcations dont certains se sont renversés et d’autre interceptés en face des côtes mauritaniennes, dans la wilaya de Dahklet Nouadhibou, après leur départ de pays côtiers ouest africains, notamment le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et la Gambie.
Selon l’OIM la plupart des migrants sauvés présentaient des traces de blessures profondes, des assèchements et d’autres maladies graves après un séjour de quatre jours et parfois deux semaines en mer.
Les personnes les plus affectées ont été acheminées vers des hôpitaux à Nouakchott et Nouadhibou et certains parmi eux dans des unités de soins intensifs sous la supervision de l’OIM.
Malgré l’augmentation croissante des migrants depuis l’Afrique de l’ouest vers les Iles Canaries, il n’en demeure pas moins que ce chiffre reste en deçà de ceux enregistrés en 2006 et 2007 qui avaient été de 32.000 migrants arrivés aux Iles Canaries.
Le voyage vers les Iles Canaries commence généralement depuis des villes côtières comme par exemple la ville sénégalaise de M’Bour, à bord d’embarcations de fortune sur les quelles sont entassées des dizaines de migrants.
La Mauritanie est liée à l’Espagne et l’Europe par un accord de lutte contre la migration clandestine et des unités des garde-frontières espagnols se trouvent en Mauritanie, travaillant avec leurs homologues mauritaniens pour empêcher la migration clandestine.
La Mauritanie est par ailleurs liée à L’Espagne depuis 2003 par un accord qui permet à Madrid de rapatrier les migrants clandestins arrivés dans le pays, notamment ceux supposés venus à travers la Mauritanie.
Dans son édition de vendredi le journal espagnol EL PAÏS a révélé que les autorités espagnoles entameront la semaine prochaine le rapatriement vers la ville de Nouadhibou de migrants illégaux.
La première vague sera acheminée le 10 novembre courant, et le journal révèle la présence de 23 migrants illégaux dans un centre de détention à Grand Canarias, à majorité des sénégalais.
Le rapatriement des migrants s’est arrêté depuis la fermeture des frontières à cause du coronavirus, il y a huit mois, et sa reprise constituait une priorité pour le ministre espagnol quand il était arrivé à Nouakchott en septembre dernier pour convaincre Nouakchott d’accueillir les migrants sénégalais et autres africains expulsés de l’Espagne.
La Mauritanie est devenue la destination privilégiée pour l’expulsion des migrants de l’Espagne, 6 vols sur les 19 organisés par l’agence des frontières européennes (FRONTEX) l’ont été à destination de Nouadhibou avec un total de 146 migrants, à majorité des pays subsahariens, selon El Pais.
Entre janvier et mars 2020, avant la pandémie du covid-19, quatre vols étaient prévus pour rapatrier 160 personnes mais ont dû être suspendus à cause de la fermeture des frontières.
Le rapatriement des migrants est fortement critiqué par les organisations espagnoles des droits de l’homme qui considèrent cette opération inhumaine, surtout depuis le rapatriement de centaines de maliens vers leur pays, en proie à une guerre depuis près de 10 ans.
Ce rôle de gendarme joué par la Mauritanie permet au pays de bénéficier de l’aide européenne et notamment espagnole.
saharamedias