Le député Biram Dah Abeid, au cours de sa conférence de presse du lundi 30 mai 2022, a lancé des accusations graves contre le Mouvement National Démocratique (MND), déclarant qu’il a appelé Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya à exécuter les officiers peuls auteurs de la tentative de putsch en 1987. Il a ajouté que sans l’action du MND, on ne serait pas aujourd’hui confronté au problème du « passif humanitaire ».
Biram reprend une accusation gratuite que d'autres, opposées farouchement au MND, ont jadis collé au Mouvement. Je mets Biram au défi de sortir, dans la déclaration qui est toujours disponible en arabe et en français, un passage du texte où le MND demande à Ould Taya de sévir contre les putschistes. Maaouya avait-il d'ailleurs besoin d’être poussé à cette bêtise? Qu’est-ce qui amène Biram, à reprendre aujourd’hui cette accusation fallacieuse et à vouloir faire endosser au MND, le dossier des événements de 1989-1990-1991?
Biram cherche-t-il à justifier la politique de Maaouya et à le disculper? N'est-ce pas curieux, s'il en était ainsi, qu'il ait gardé ce lourd secret durant toute cette période?
Cette histoire est si récente que les rôles des uns et des autres, leurs prises de position sont encore présents dans les esprits. En 1989, au moment où des meutes, organisées et encadrées par des milices visiblement téléguidées se sont lancées sur des populations negro-africaines, sénégalaises et mauritaniennes, les dépouillant de tous leurs biens, les massacrant dans les rues, le MND, malgré sa faiblesse et les difficultés à organiser des groupes d’auto-défense dans les Médinas, à Sebkha, à ElMina, dans les villes de l’intérieur ainsi que dans les campements et des groupes de sécurité protégeant ses militants et leurs voisins.
Avec les déportations, le MND a accompagné les réfugiés, déployant une partie de ses militants au Sénégal et au Mali, pour soutenir leur lutte contre le pouvoir. Quand l’horreur des camps d’Inal, Azlat, Jreida et d’autres et d’autres a été révélée, le MND a été le premier à publier la liste des disparus, ses cadres ont été les premiers à les porter sur les ondes des médias internationaux, à prendre les témoignages des rescapés, à porter plainte devant les juridictions internationales, ses militantes ont été les premières à aider les veuves et rescapés à s’organiser, à sortir et à manifester dans la rue pour réclamer justice. Et jusqu’à ce jour, les anciens militants et militantes du MND continuent de porter cette revendication et appellent au juste règlement du dossier.
Il faut aussi rappeler que le MND est un pionnier dans la lutte contre l’esclavage dès sa création en 1968. Des esclaves se sont libérés du joug de la féodalité et leurs terres libérés sous la direction du MND, à Nouakchott, à El Ghabra (Barkéol), à Moit (Monguel), à Tikobra (M’Bout), à Bora et Bassingedi (Maal), à Timbédra, à Chelakh Lehmir (Maghta Lahjar) où Mohamed ElMoustapha Ould Bedredine (paix à son âme), en plus de ses multiples séjours en prison, a été agressé par des esclaves mobilisés par la chefferie locale. D’autres leaders ont vaillamment poursuivi la lutte contre l’esclavage, à l’instar de Messaoud Ould Boulkheir, Boubacar Messaoud et d’autres et d’autres.
Moi qui fus militante du MND, membre du bureau exécutif et du comité permanent de l’UFD, l’UFD/ÈRE NOUVELLE ensuite de l’UFP, je n’ai connu Biram, militant opposant qu’en 2008. Il a probablement apporté sa contribution dans la lutte contre l’esclavage et les autres formes de discrimination et d’injustices. Pour autant, il ne peut prétendre ravir la Palme à ceux et celles qui ont lutté 40 ans avant lui, sans jamais baisser les armes!
Kadiata Malick Diallo ( FB )
Députée à l’Assemblée nationale
Le 31 mai 2022
Biram reprend une accusation gratuite que d'autres, opposées farouchement au MND, ont jadis collé au Mouvement. Je mets Biram au défi de sortir, dans la déclaration qui est toujours disponible en arabe et en français, un passage du texte où le MND demande à Ould Taya de sévir contre les putschistes. Maaouya avait-il d'ailleurs besoin d’être poussé à cette bêtise? Qu’est-ce qui amène Biram, à reprendre aujourd’hui cette accusation fallacieuse et à vouloir faire endosser au MND, le dossier des événements de 1989-1990-1991?
Biram cherche-t-il à justifier la politique de Maaouya et à le disculper? N'est-ce pas curieux, s'il en était ainsi, qu'il ait gardé ce lourd secret durant toute cette période?
Cette histoire est si récente que les rôles des uns et des autres, leurs prises de position sont encore présents dans les esprits. En 1989, au moment où des meutes, organisées et encadrées par des milices visiblement téléguidées se sont lancées sur des populations negro-africaines, sénégalaises et mauritaniennes, les dépouillant de tous leurs biens, les massacrant dans les rues, le MND, malgré sa faiblesse et les difficultés à organiser des groupes d’auto-défense dans les Médinas, à Sebkha, à ElMina, dans les villes de l’intérieur ainsi que dans les campements et des groupes de sécurité protégeant ses militants et leurs voisins.
Avec les déportations, le MND a accompagné les réfugiés, déployant une partie de ses militants au Sénégal et au Mali, pour soutenir leur lutte contre le pouvoir. Quand l’horreur des camps d’Inal, Azlat, Jreida et d’autres et d’autres a été révélée, le MND a été le premier à publier la liste des disparus, ses cadres ont été les premiers à les porter sur les ondes des médias internationaux, à prendre les témoignages des rescapés, à porter plainte devant les juridictions internationales, ses militantes ont été les premières à aider les veuves et rescapés à s’organiser, à sortir et à manifester dans la rue pour réclamer justice. Et jusqu’à ce jour, les anciens militants et militantes du MND continuent de porter cette revendication et appellent au juste règlement du dossier.
Il faut aussi rappeler que le MND est un pionnier dans la lutte contre l’esclavage dès sa création en 1968. Des esclaves se sont libérés du joug de la féodalité et leurs terres libérés sous la direction du MND, à Nouakchott, à El Ghabra (Barkéol), à Moit (Monguel), à Tikobra (M’Bout), à Bora et Bassingedi (Maal), à Timbédra, à Chelakh Lehmir (Maghta Lahjar) où Mohamed ElMoustapha Ould Bedredine (paix à son âme), en plus de ses multiples séjours en prison, a été agressé par des esclaves mobilisés par la chefferie locale. D’autres leaders ont vaillamment poursuivi la lutte contre l’esclavage, à l’instar de Messaoud Ould Boulkheir, Boubacar Messaoud et d’autres et d’autres.
Moi qui fus militante du MND, membre du bureau exécutif et du comité permanent de l’UFD, l’UFD/ÈRE NOUVELLE ensuite de l’UFP, je n’ai connu Biram, militant opposant qu’en 2008. Il a probablement apporté sa contribution dans la lutte contre l’esclavage et les autres formes de discrimination et d’injustices. Pour autant, il ne peut prétendre ravir la Palme à ceux et celles qui ont lutté 40 ans avant lui, sans jamais baisser les armes!
Kadiata Malick Diallo ( FB )
Députée à l’Assemblée nationale
Le 31 mai 2022