« C’est pourquoi, a-t-il dit, j’ai refusé de rentrer dans le jeu du Président de l’Assemblée Nationale qui a décidé de ponctionner 10.000 MRU sur le salaire des députés pour soi-disant aider les populations de Gaza. J’ai catégoriquement refusé car j’estime que nous avons des populations qui souffrent autant que les Gazaouis, victimes de spoliation foncière, d’emprisonnements abusifs, de violences et de privations de liberté et de droits »
Et d’ajouter « les Gazaouis n’ont pas besoin de votre aide, car eux au moins ils fabriquent des armes capables de contrer l’arsenal de guerre d’Israël et de ses alliés, alors que vous n’êtes même pas capables de fabriquer une aiguille ».
Il a fustigé dans ce cadre le traitement réservé aux populations de seconde zone, celles des hameaux et des localités reculées, mais aussi celles des périphéries des grandes villes qui n’ont aucun droit dans leur pays, alors que les citoyens de première zone bénéficient d’une totale impunité par le truchement du népotisme et du clientélisme politique.
A ce titre, il considère que les institutions chargées de la défense des droits humains en Mauritanie, la Commission nationale des droits de l’Homme, le Commissariat aux droits de l’Homme, l’institution chargée de la lutte contre l’esclavage et la traite des personnes ainsi que le mécanisme contre la torture, ne sont en réalité que des structures chargées de blanchir les nombreuses violations des droits de l’Homme commises en Mauritanie auprès des partenaires et institutions internationaux.
Comme exemple, Birame a cité ce qu’il considère être la supercherie dite de lutte contre l’esclavage, alors même que l’administration civile, judiciaire et militaire ainsi que le gouvernement blanchissent tous les cas d’esclavage exposés devant les tribunaux tout en accordant l’impunité à leurs auteurs. A titre d’illustration, il met au défi l’Etat mauritanien de lui sortir le moindre détenu pour actes esclavagistes alors même que plusieurs d’entre eux ont été jugés et condamnés par les tribunaux, sachant que les peines vont de 10 à 20 ans. « Ces auteurs restent tout au plus 1 ou 2 mois » affirme-t-il.
D’autre part, Birame déclare contredire les avancées déclarées par l’Etat mauritanien dans le cadre de la lutte contre l’esclavage, mettant en défi les autorités de lui sortir le moindre indicateur en termes de nombre d’esclaves libérés par leurs soins, d’esclaves affranchis pris en charge, du nombre d’auteurs d’actes esclavagistes condamnés et détenus en prison, entre autres signes de performance.
Deux cas d’esclavage et de traite de personne viennent selon lui d’être dénoncés ces jours-ci dans la région du Brakna, ce qui confirme selon lui la persistance insidieuse du phénomène. Un communiqué diffusé par IRA le 20 novembre est revenue en détail sur ces deux cas.
C’est dans ce cadre que le mouvement IRA estime que la banalisation des crimes d’esclavage accentue ses pratiques en Mauritanie et que l’impunité juridique les perpétue.
D’un autre côté, selon Birame, des marches de solidarité avec le peuple palestinien, dont il ne nie pas selon lui la légitimité, s’organise, alors que les marches des opprimés sous les gouvernances successives sont matées avec la plus grande brutalité, alors même qu’il s’agit de manifestations pour la restitution de droits spoliés.
A ce titre, Birame affirme avoir été sollicité par les veuves et les orphelins du Passif humanitaire pour les soutenir dans la marche qu’ils comptent organiser les 26 et 27 novembre prochain, comme chaque année à la veille de la fête de l’indépendance, afin de s’épancher et pleurer les 28 soldats négro-mauritaniens, leurs pères, frères, oncles, fils, neveux, pendus le 28 septembre 1991 à Inal le jour de la commémoration de l’indépendance nationale.
Cheikh Aïdara
lauthentique.info