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Gouvernement : des choix pertinents

Samedi 10 Août 2019 - 23:11

Gouvernement : des choix pertinents

Un gouvernement est d’abord à l’image de son chef. Macron, Trump ou le nouveau Prime Minister Boris Johnson (UK) n’accepteront - n’acceptent - que des responsables qui ont de la place dans la « mécanique » gouvernementale.

Ici, il faut reconnaître que les choix annoncés dans la nuit du jeudi à vendredi 8 août 2019 par le président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et son Premier ministre sont très pertinents.

Nonobstant le maintien "nécessaire" (je vous dirai pourquoi un peu plus loin) de quelques ministres du gouvernement sortant, la plupart des nommés occupent des départements ministériels qui conviennent à leurs profils académiques : donc respect du principe de "l’homme qu’il faut à la place qu’il faut".

Sur les réseaux sociaux, le président Ghazouani s’attire cependant quelques "foudres" tout simplement parce qu’il a maintenu quelques ministres du gouvernement précédent. On ne fait pas preuve de bon sens en s’attendant à ce que le nouveau chef de l’Exécutif fasse tabula rasa de ce passé récent politique auquel il appartient lui et une bonne partie du parlement sur lequel il doit s’appuyer pour gouverner. Certes, il doit imprimer sa marque à la nouvelle team et, je pense, que c’est déjà largement l’impression qui se dégage de ce nouveau gouvernement.

D’abord, la restructuration justifie la longue semaine d’attente qui a donné lieu à toutes sortes de rumeurs dont les plus insolites est qu’on est en face – déjà – d’une "opposition" entre soutiens de Ghazouani et ceux d’Aziz !!!

Le très chaotique secteur de l’éducation est à nouveau éclaté en plusieurs départements. Et puisque ce n’est pas une "première", l’efficacité recherchée ne pourrait venir que du choix des hommes et femmes qui doivent mettre en œuvre les grands chantiers annoncés par Ghazouani lors de la déclaration de candidature et réaffirmés le 01 août pendant la cérémonie d’investiture.

Autre symbole fort : l’occupation de deux ministères de souveraineté par des figures emblématiques de la composante haratine, Mohamed Salem Ould Merzoug, à l’Intérieur et Haimoud Ramdane à la Justice. Choix judicieux pour réaffirmer que la volonté de prendre à bras le corps les questions de développement local (Ould Merzoug en est un fin connaisseur de part sa formation et la décennie passée à la tête de l’OMVS) et réformes judiciaires (en faisant appel à un spécialiste qui passe directement de concepteur à exécutant) constitue un engagement irréversible.

La jonction entre emploi, jeunesse et sports est une heureuse initiative. Le choix du Docteur Taleb Ould Sid’Ahmed pour piloter ce nouveau département est un coup de maître. L’homme est ramené de Tunisie où il occupait le poste de conseiller à la banque maghrébine après avoir servi à la banque mondiale (représentation de Nouakchott et bureau régional d’Abidjan). Les questions de jeunesse et de développement n’ont pas de secret pour ce jeune cadre dynamique et très apprécié par tous ceux qui ont travaillé avec lui dans son pays ou à l’étranger.

Le maintien de certains ministres (Ismail Ould Cheikh Ahmed aux affaires étrangères, Sidi Ould Salem, à l’enseignement supérieur, Mohamed Ould Abdel Aziz, au ministère du Pétrole, et Nani Ould Chrougha, qui revient à la Pêche) ne s’explique que par la réussite de ces hommes dans la gestion de leurs départements. Un maintien qui peut être vu aussi comme la « part » d’Aziz dans un pouvoir qui, quoi qu’on dise, s’inscrit dans la continuité du sien, ne serait-ce que par l’ossature politique qui le porte.

Mais Ghazouani a opéré le plus difficile en se débarrassant de ministres très décriés, comme l’ancien argentier du pays, Moctar Ould Diay ou encore Ould Mohamed Khouna qui aura plus de temps à consacrer à la gestion « provisoire ? » de l’Union pour la République (UPR).

Autre symbole très fort : la nomination du général de division Hanena Ould Sidi à la Défense. L’ancien adjoint de Ghazouani à l’état-major général des armées, fraîchement rentré du commandement du G5 Sahel, pourrait décharger le président de la République des questions de sécurité pour lui permettre de s’occuper d’un « Plan d’urgence » destiné à reprendre en main une situation économique et sociale qui est loin d’être rassurante.

SNEIBA Mohamed

hourriay.net

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