Le paysage médiatique national vient de s’enrichir d’un nouveau né : Vision Mauritanie. Il s’agit d’un journal bimensuel en couleur, de 34 pages, format A4. Il est édité en deux versions linguistiques différentes : une en arabe et l’autre en français.
Son objectif : combler un déficit notoire en termes de communication. Un déficit que l’éditorial intitulé, « le premier point », attribue à des facteurs historiques et culturels profonds, liés au fait que « nous sommes restés prisonniers d’une certaine forme de pudeur, héritée de nos traditions, qui nous interdit de parler trop de nous-mêmes. ». Ce qui, selon l’éditorialiste, a fait que « nous avons laissé ouvert tout un couloir d’incompréhension et d’ignorance où les haineux se promènent allègrement. Combien, s’interroge l’auteur, indigné, de contre- vérités et même de mensonges éhontés ne sont-ils pas distillés dans certains médias internationaux ?
Et sur le plan interne, il évoque « certains « opposants », avides de reconnaissance internationale et de l’aisance matérielle que cela procure incidemment », qui se lancent "frénétiquement dans la voie (…) du dénigrement du pays. »
En réponse à tout cela, et pour rétablir la vérité, « cette revue, peut-on lire dans l’éditorial, se veut avant tout un témoignage. Témoignage sur nos réalisations, témoignage sur nos espoirs, témoignage sur les défis qu’il nous reste à relever, témoignage aussi sur notre culture et nos traditions. »
S’agissant du contenu, Vision Mauritanie aborde des thématiques diverses qui se croisent en un point commun: mettre l’accent sur les progrès réalisés par le pays durant la dernière décennie sous la conduite du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Les titres des articles sont assez expressifs dans ce sens : « le dialogue comme vertu politique », « une nouvelle vision pour notre diplomatie », « le grand essor des infrastructures », « la Mauritanie face au défi terroriste : une approche fructueuse », etc.
Naturellement, cette ligne éditoriale répond à des besoins réels de l’Etat et du pays en termes de communication, en aidant à éclairer davantage l’opinion et les partenaires étrangers sur la politique par le pays. Elle est toutefois susceptible de controverses. Probablement que ses détracteurs, notamment au sein de l’opposition dite « radicale », ou «boycottiste », y répliqueront farouchement. Ils ne manqueront pas à travers leurs critiques de vouloir prouver qu’eux aussi ont leur propre vision pour la Mauritanie. Il leur reste maintenant à lui donner une bonne visibilité à travers des propositions concrètes et constructives. En auront-ils les moyens ? On verra bien.
En tout cas, tant mieux, si la controverse devra contribuer à enrichir le débat, à cultiver la pluralité politique, à favoriser l’émergence de forces de propositions constructives.
Bienvenue donc à ce genre d’initiatives qui apporte du nouveau à notre paysage médiatique et qui, espérons-le, donnera une impulsion positive au mouvement des idées dans le pays.
Et félicitations, en fin, pour la sortie de ce premier numéro qui, pour un coup d’essai, c’est un coup de maître.