Autour d'un thé

Pari  ou Ankara gagné, pour Erdogan ! De justesse. Il peut, désormais, faire ce qu’il veut, jusqu’aux environs de 2029. Cinquante et un pour cent et des poussières, c’est comme cinquante-deux pour cent et des poussières. Deux mille vingt-neuf rime bien avec deux mille dix-neuf. Patrick Talon a eu moins de chance. Cotonou perdu pour Talon ! Pas d’amendements constitutionnels. Dans Cotonou, il ya coton. Qui rime bien avec Talon. Les amendements constitutionnels sont dans l’air des temps. Nouakchott gagné ou Nouakchott perdu, pour Mohamed ould Abdel Aziz ? Normalement, justement.

Normalement normal, c’est quoi ? La normalité, c’est quelque chose de normal. C’est normalement normal. Exemple : La Mauritanie est, normalement, un pays du Grand Maghreb qui doit, normalement, marcher…normalement. Vive le temps de la normalisation ! Tout doit être normal. C’est normal. Ce qui n’est pas normal, n’est pas normal. Exemple : Que la Mauritanie aille vers les juifs pour leur parler. Ça, vraiment, ce n’est pas normal. Les normalisateurs doivent faire attention de ne pas heurter la conscience des gens normaux. Comme disait un ancien ministre des Affaires étrangères de Mauritanie (qui n’est pas normal puisqu’il est contre la normalisation) : un ministre normal est contre la normalisation et se retrouve, donc, anormal.

Voilà pourquoi le pays est anormal. Quand tout le monde est contre la normalisation, ça donne l’anormalité. Trop de choses anormales. Exemple : comment un groupe de la majorité peut-il faire une chose anormale ? C'est-à-dire, qui heurte la conscience, la dignité et, même, l’honneur du chef général de toutes les tribus réunies de Mauritanie, profondément et normalement engagées à faire triompher le prochain referendum ; à ne jamais se taire, quand des ennemis nationaux se permettent, mine de rien, de coopter un normalisateur, pour le propulser, hautement, dans les instances d’un certain front de je ne sais quelle démocratie ou de quelle unité. Ya beaucoup de choses anormales en Mauritanie.

Exemple : Que, dans un pays pauvre comme le nôtre, des enfants de généraux, parrainés par leurs parents, fassent des mariages fastueux, estimés, par des pique-assiettes normalement révoltés, à des millions de millions d’ouguiyas et dont les festivités se déroulent dans des palais dignes des contes des mille et une nuit, c’est pas normal, ça ! Un général ne doit pas posséder tant d’argent. Même s’il est chef général des forces armées et de sécurité. Même s’il est adjoint d’un état-major. Même s’il est membre influent de l’oligarchie militaire influente. C’est comme si la logique était inversée. Ce qui n’est pas normal. Beaucoup de bruit pour une chose normale. Sinon, pourquoi sommes-nous contre la normalisation ? Si c’est ça, rien ne va marcher. Tout un peuple qui s’accorde à être contre quelque chose de normal. Si aller vers Israël se dit normalisation, être contre, c’est aller droit vers l’« anormalisation ». 

Si c’est comme ça, nous, on est dans une situation normale. Celle qui fait que quatre-vingt-quinze pour cent du peuple est pauvre. Normalisation. C’est donc normal que quatre-vingt-quinze pour cent des enfants fréquentent des écoles publiques aussi complètement que normalement délabrées, tandis qu’une ultra-minorité de fils de privilégiés pointent à des établissements étrangers, turcs, français, africains et autres chinois, guatémaltèques ou bororos, à ingurgiter, sans contrôle, des savoirs et apprentissages qui n’ont rien à voir avec la normalité. Vous avez dit normalisation avec Israël ? Une normalisation qui n’est pas normale, je ne sais pas ce que c’est. Normal, anormal, absurde.

Toutes les tribus s’organisent, à qui mieux mieux, pour construire la démocratie. Rien de plus normal, au pays des Nou’zautres, que les tribus se mettent au service de la démocratie. Nous, les ceci, soutenons, le tout normalement du monde, l’initiative des gens normaux pour que tout aille normalement. Nous, les autres de la tribu des cousins des autres, sommes, comme normalement prévu, du côté normal pour que ça aille normal, vers la normalisation qui va mener, normalement, jusqu’à 2019. Normal. Normal. Normal. Salut. Excusez-moi, je ne suis pas normal : je n’ai pas bu mon dernier verre.
 

Sneiba El Kory

source lecalame.info